So far away - Jikook

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Jimin et Suzanne étaient retournés à l'hôtel, le brun l'ayant accueilli dans sa chambre pour la réconforter plus longtemps encore. Ils étaient restés sous la pluie battante et furent interpellés par des agents de police qui leur avaient intimés de quitter la voie publique. En rentrant, Jimin lui avait fournit de quoi se sécher et se changer et elle reposait désormais dans son lit, allongée en fixant le vide. Son corps frissonnait toujours, mais il doutait que cela venait réellement du froid.

Il caressait patiemment son dos, il lui parlait d'une voix si douce, si rassurante.

« -Nous allons régler cette affaire, dit-il sans élever la voix, il ne s'en sortira pas. Je vais y veiller.

-C'est inutile, et si j'étais en réalité d'accord pour ce qui est arrivé?

-Non tu ne l'étais pas. Tu lui a bien dit, tu lui as demandé de cesser. Ce que je vais te dire ne va pas te rassurer ni t'aider à aller mieux mais je dois le dire. Ceci est arrivé contre ton gré, c'était un viol. Et tu n'es en rien responsable, même si tu semblais attirante, même si ton corps partageait le plaisir à l'origine, même si l'idée te semblait plaisante, même si en y repensant tu souhaites le faire de nouveau, il n'avait pas à agir ainsi après que tu le lui ai interdit. Et c'est pour ceci qu'il doit être punis. Ne le laisse pas te faire croire que tu l'as mérité. Tu étais vulnérable et il a abusé de ta confiance et de celle de tous les autres présents ce soir-ci. »

Suzanne plissait ses yeux fortement, pressant ses paupières en laissant couler quelques larmes provenant de ses yeux. Dans un faible mouvement elle acquiesça de la tête. Sa cage thoracique s'élevait et s'abaissait plus calmement que plus tôt.

« -Nous irons voir la police et nous te rendrons justice. A toi et toutes les autres, peut être des victimes passées ou encore des victimes futures.

-Cela sera inutile, personne ne voudra m'entendre.

-Ils n'ont pas le choix! Et sache que moi je t'entends.

-Mais dans tous les cas cela ne changera rien au fait que je suis enceinte... que dans quelques mois j'accoucherai de ce bébé... de notre bébé... il ruinera ma vie, je vais tout perdre et lui continuera sans craindre de quoi que ce soit. »

Il y eu un long silence durant lequel Jimin prit le temps de s'allonger aux côtés de son amie. Ils se faisaient face et échangeaient une longue discussion à travers leur regard. Suzanne lui transmettait ses peurs, sa tristesse et Jimin, quand à lui, lui répondait qu'il serait présent pour elle. Il n'y avait pas besoin d'un seul mot pour qu'ils se comprennent, seulement de communiquer avec leur cœur et avec sincérité.

C'est le garçon qui vint briser le silence avec une question qu'il redoutait d'abord de poser.

« -Est-ce que tu aimerais ne plus avoir cet enfant? »

Il faisait référence à un avortement, cette pratique illégal qui -selon certain- consistait à tuer un enfant. C'était illégal mais aussi contre la religion, on pensait qu'une personne censée n'aurait jamais l'idée d'envisager cela. C'est pour ceci qu'il n'existait aucun moyen légal pour avorter. Soit il fallait le faire chez soi et risquer la vie de la femme enceinte, il était si courant qu'elles en meurent, ou alors des médecins frauduleux pas plus compétents qui demandaient une somme ahurissante d'argent. Si une femme s'engageait à avorter, elle s'engageait indirectement à accepter la mort. Certaines consommaient des plantes toxiques, d'autres tombaient volontairement dans les escaliers, consommaient de l'opium, passaient une nuit entière dans la neige glaciale de l'hiver, transformaient un cintre en instrument chirurgical... tout était si dangereux, mais ces femmes n'avaient pas cas vouloir tuer un enfant. C'était absolument de leur faute si elles étaient enceintes.