Le Concert du Net [TERMINEE]

Chapitre 18

Plus rien n'allait.

Ashlyn était rentrée depuis un mois et elle avait enfin repris le chemin du travail, mais en arrivant elle avait eu la désagréable surprise d'apprendre qu'elle n'avait pas signé ses congés, mais son départ définitif de son poste et de la société.

Qui ? Comment ? Pourquoi ? Qu'avait-elle fait pour le mériter ?
Elle savait que son supérieur en était la cause, mais n'avait aucune preuve pour l'attester.
Elle avait donc entamé une procédure avec l'aide de Caspien, mais elle savait que ça allait juste lui coûter de l'énergie pour rien. Nam Joon avait été en colère quand elle lui en avait parlé et avait appuyé la décision de les poursuivre.

Mais voilà qu'à peine deux semaines plus tard, elle se retrouvait acculée par son ancien patron, la plongeant dans une nouvelle dépression.

Son seul point fut ses amis et son petit ami, bien qu'à des dizaines de milliers de kilomètres d'elle, il était tout aussi présent pour elle.

Depuis la fenêtre de son appartement, elle regardait tomber la pluie qui marquait très bien son humeur du jour : morne. Ils avaient décidé de s'en prendre à elle dans son dos, elle qui pensait avoir au moins une allié dans cette entreprise, elle s'était totalement fourvoyé et ce, depuis le début.

- Et tu crois qu'on peut les retrouver ?
-" Je peux faire une recherche, mais ça va me demander du temps."
- T'en fais pas, j'ai un entretien d'embauche demain matin.
-" Laisse moi trois jours voir si je peux les retrouver et les contacter."
- Merci Caspien, désolée de t'imposer tout ça.
-"T'en fais pas, c'est un plaisir de t'aider la miss."

Mons, tu me manques vraiment... pensa la jeune femme pleurant en silence, laissant le froid mordant de la fin d'automne, lui fouetter le visage.

Combien de temps le monde comptait se moquer d'elle encore ? Ne l'avait-elle pas assé payé deux ans auparavant ? 

Au comble du désespoir, elle se laissa congeler par le vent et la pluie qui traversaient pour remplir son salon d'eau, mais elle s'en fichait éperdument. Complètement épuisée par tout ce qu'elle voyait s'écrouler après tant de temps et d'efforts pour remonter la pente, tout partie en fumée et il lui aura fallu à peine une semaine de congés...

De l'autre côté du globe, les garçons n'en menaient pas large non plus. Au courant de ce qu'il se passait, ils n'avaient aucun moyen de venir en aide à leur amie et se devaient de garder profils bas pour ne pas attirer les vautours sur elle. Mais comment l'aider... comment lui venir en aide alors qu'ils étaient tous impuissants face à sa détresse et à son état si fragile ?

Nam Joon s'évertuait à trouver des solutions pour l'aider et savoir comment il pouvait faire de son côté, mais la seule solution qu'il connaissait était risqué et il refusait de l'utiliser. La mettre en danger pour régler ce soucis n'en valait vraiment pas le coup, mais quelle autre option avait-il sous la main ? Aucune et pourtant, il les avaient toutes étudiés avec minutie. Son intelligence n'était plus à prouver, mais le monde avait décidé de lui mettre des bâtons dans les roues et son cœur sensible ne supporterait pas qu'il mette en pratique ce que son cerveau lui propose. Rien n'allait ni pour l'un, ni pour l'autre alors qu'ils savaient ce qu'ils avaient à faire, mais un détail... juste un, allait faire pencher la balance et Nam Joon le réalisa beaucoup trop tard quand, téléphone à la main, il préparait déjà son escapade pour la voir : le passé de la jeune femme allait être exposé en place publique.

- Hyung, il me faut un billet. Oui, je dois y aller, c'est urgent.

[...]

Dans l'avion, le chanteur avait eu la chance de communiquer avec Charlène pour envoyer Thomas le récupérer en douce et l'amener chez la française qui ne se doutait de rien.

"Tu es sûr de ce que tu veux faire ?" lui avait demandé la femme inquiète.
" J'ai pas le choix, je dois la voir et il faut qu'on mette un terme à tout ça."
" Elle ne va pas apprécier."
" Pour être honnête, moi non plus je n'apprécie pas cette idée, même si elle vient de moi. Mais je n'ai rien trouvé de mieux que ça et je ne sais pas combien de temps ils tiendront avant de tomber sur cette histoire."
" Tu sais qu'elle va en souffrir."
" Je sais et ça me torture de le faire autant que de la voir comme ça. J'ai besoin de l'aider et de nous préparer à ce qu'ils s'apprêtent à faire."
" As-tu pensé à son passé ?"
" Oui... Tardivement mais oui, j'y ai pensé."
" Elle ne t'as encore rien dit ?"
" Non, et je peux comprendre qu'elle ne se sente pas assez prête pour ça, mais si je veux la protéger je vais malheureusement devoir la bousculer un peu pour avoir un coup d'avance sur eux et la protéger au mieux."
" Tu es quelqu'un de responsable, mais prends bien soin de mon amie, elle n'est plus pareil et sa douleur n'arrête pas de refaire surface."
" Je vais faire de mon mieux Charlène."

Mais Nam Joon savait déjà la partie compliquée à jouer et si il n'étudiait pas l'échiquier attentivement, il risquait le moment où il exécuterait le mouvement qui lui serait fatal.

- Monsieur, nous allons atterrir. le prévint une hôtesse en passant dans les rangs de l'avion pour vérifier les passagers.

Nam Joon rangea ses affaires, mais son esprit et son cœur étaient tournés vers la jeune française qui tentait de tenir mais qu'il savait bientôt craquer.

Dans l'aéroport, il chercha Thomas, venu le chercher. Il aperçu Caspien et repéra Thomas un peu plus loin.

- Salut, dit-il aux deux hommes, sa valise en main.
- Salut, tu as fais bon voyage ?
- Plutôt bien en vu des circonstances.
- Bienvenue en France.
- Merci Thomas.
- Allons-y, on va pas traîner...

Les trois hommes quittèrent les lieux assez rapidement pour rallier la voiture de Caspien, direction la ville de la jeune française.

La surprise allait être de taille pour elle, mais pour lui aussi qui ne s'attendait clairement pas à découvrir la jeune femme telle qu'il allait la voir.

La dépression et le harcèlement sont des choses très dangereuses, ne pas s'amuser à le faire subir car cela peut rendre quelqu'un fragile jusqu'à ce que la fin du parcours soit brutal. 

***