Chapitre 4: Réalité

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Je suffoquais. J'était encore dans cette maudite pièce sur ce maudit truc vert qui d'ailleurs était la seule chose qui avait de la couleur ici. Je ne m'étais pas fait la réflexion quand j'étais arrivée. Pourquoi fallait-il que la seule couleur qu'il reste soit un vert foncé moche. Pourquoi ça ne pouvait pas être du vert amande?

Un rire rauque est sorti de ma bouche. J'avais l'impression de devenir complètement folle. Quelque chose me tira de mon hystérie. Un poid dans ma poche droite. Le miroir. Et tout me revint à l'esprit. Erun, Mauran le gardien des dimensions et son rire insupportable. "Tout ce que je peux te dire c'est que je ne suis pas ton ennemi." Je me repassais cette phrase en boucle dans ma tête. Tout ce qu'il POUVAIT me dire? Qu'est ce qu'il gardait pour lui qui était assez important pour qu'il me le cache au point où j'en étais?

Je serrais les dents. Quoi qu'il en soit il fallait que je cache le miroir. Je ne savais pas ce qui me poussais à faire confiance à Erun mais j'avais le sentiment qu'il ne pouvais pas me mentir. Qu'il était vraiment sincère. Ses yeux reflétaient cette sincérité. La profondeur du noir de sa pupille m'avait envouté et pendant un instant j'avais cru qu'il me regardait dans les yeux. Mais ce n'était qu'une illusion. Il ne m'avait pas vu et de toute façon qu'est ce qu'il en avait à faire de moi? Peut être qu'il voulait le miroir et juste le miroir. Le doute s'insinuait en moi comme un poison qui noircissait mes pensées.

J'ai inspiré profondément en me disant qu'il fallait mieux que je cache le miroir parce que je n'avais rien à perdre après tout. Il allait rester là ou il allait être. Mais où pouvais-je cacher le seul objet qui me restait de ma vie d'avant? Je ne voulais pas prendre le risque de le porter sur moi j'optais donc pour la solution la plus simple qui s'offrait à moi. Je me suis levée, j'ai fais craquer mes doigts, j'ai placé mes mains sous la surface verte gluante et je l'ai soulevée de toutes me forces. C'était assez lourd mais j'avais réussi à le bouger. J'ai pris d'une main le miroir dans ma poche droite et je l'ai soigneusement posé sous la masse verte avec laquelle je l'ai recouvert. (Ou plutôt je l'ai lâché sans ménagement et elle à encore fait ce bruit de succion absolument répugnant dont je vous épargne encore les détails.)

Je me suis étiré et je suis sorti de ma maison adoptive. Ce nom m'était venu comme ça la veille alors que je m'apprêtais à fermer les yeux et me laisser tomber dans un sommeil profond. J'avais décidé de le garder même si j'avais un goût de bile dans la bouche du fait que ce nom me rappelait que j'avais une famille quelque pars et que je ne la reverrais probablement jamais.

J'avais déjà pris l'habitude du mur qui s'ouvrait sur mon passage c'est donc tout naturellement que je m'avançai pour sortir. Le problème c'est que je ne savais pas quoi faire. Sans le miroir je ne pouvais pas voir Erun. J'avais lu quelque pars que les gens qui restaient seuls trop longtemps finissaient par devenir fou. À cette seule pensée un frisson me parcouru.

Je me rappelais que Mauran avait insinué que je n'étais pas seule. Mais d'ailleurs qu'est ce qui me prouvait que Mauran n'était pas le fruit de mon imagination? Qu'est ce qui me prouvait que tout ça était réel? Comme pour vérifier je me suis pincé très fort. Assez fort en tout cas pour que je laisse échapper un petit couinement semblable à un cri de souris. C'était réel. Ce monde était réel. Erun était réel et Mauran était réel aussi. Je savais que ce dernier n'était pas une de mes inventions car je n'aurais même pas été capable de créer quelque chose d'aussi pénible. Cette remarque me fit sourire.

J'avais fini par me dire que j'exagérais en disant que Mauran était aussi pénible. Après tout c'était la seule personne avec qui je pouvais parler ici. Ha Mauran... En plus il avais l'apparence d'Erun...
-Bein tu vois je suis pas si terrible!

-Haaaaa!! Mais qu'est-ce que... Je croyais que vous ne pouviez être présent que dans mes rêves vous!

-Hé mais je n'ai jamais dis ça moi! Dit-il en éclatant de rire

Mauran se tenait devant moi plié en deux même si je ne voyais pas ce qui pouvait bien le faire rire.

-Si tu te voyais! Ho si seulement tu te voyais tu es rouge comme une soupe à la tomate! Reprit-t-il avant de repartir à rire. La seule chose que je retins de ses paroles fut la comparaison de ma tête avec une soupe de tomate.

-Si tu avais un miroir tu comprendrais!
Continua-t-il. Sur le coup j'étais trop vexée de sa remarque pour relever ce qu'il venait de dire.

-Dites... Répliquais-je en le coupant dans son élan.

-Oui qu'y a-t-il?

-Comment ça qu'y a-t-il? Je suis coincé dans un monde que je ne connais pas avec des gens que je ne connais pas et je ne sais même pas comment je suis arrivé ici et vous me demandez ce qu'il y-a?

Il me regarda bizarrement et se mordis les lèvres.

-Tu veux dire que tu n'a aucun souvenir?

- De mon arrivée ici? Non... Attendez...

Une lueur d'espoir s'alluma dans ses yeux.

-Tu te souviens de quelque chose?!

-Pourquoi est-ce que c'est si important?

-Heuu je... S'il-te-plaît dis moi si tu te souviens de quelque chose...

-Mmmmh je... Il y avait du vent et... C'était le soir...

-Et après?

-Le trou noir. Non il y avait un homme.

-Un homme?

-Oui.

-C'est tout?

-Oui. Mauran me regardais avec pitié. Mais il y avait aussi de la peur dans son regard.

-Viens dit-il, je dois t'emmener quelque pars.

IdentitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant