Identité

Chapitre 8: Mortception

Quand je me réveillai j'étais dans le lit à baldaquin. Bizarre je ne me rappelais pas d'être retournée me coucher. Peut-être que ce n'était qu'un rêve... Non ça avait été beaucoup trop réel pour n'être que mon imagination.

Je portais les même vêtements depuis que j'étais arrivée et un changement s'imposait. J'ai ouvert l'armoire sans grand espoir de trouver quelque chose à me mettre mais il y avait bien une robe verte amande pile à ma taille -ce qui ne pouvait pas être un hasard vu que Mauran lisait dans mes pensées- et des sous-vêtements blancs -je préférais pas me demander comment il avait trouvé la bonne taille...-

Il n'y avait pas de douche mais j'en avait besoin. Apparemment l'hygiène était la seule chose qui bougeait ici. Je suis sorti dans le couloir. Il n'y avait personne et le bâtiment devait être assez grand je décidai donc d'ouvrir les pièces une à une afin de trouver de qui me laver.

La première pièce n'était pas fermée. Elle était tout à fait semblable à celle dans laquelle j'avais dormi sauf qu'elle était entièrement verte pomme et qu'un arbre sortait du sol à côté du lit. Du vent circulait à l'intérieur de la chambre comme s'il n'y avait pas de mur, qu'on se trouvait à l'extérieur. Et le plafond et bien... il n'y avait pas de plafond... c'était heuuu des nuages... Oui ça devait être des nuages après tout il fallait s'attendre à ce genre de curiosité ici. J'ai levé la main et j'ai touché le "plafond" du bout des doigts.

C'était une surface onctueuse et douce presque flottante. une échelle de bois et de corde se balançait au vent dans un coin de la pièce et montait au delà des nuages.

Je posai le pied dessus et agrippais le barreau au dessus de moi. Je continuai à grimper jusqu'à ce que mon corps tout entier soit passé au dessus du "plafond" et j'observai.

Je marchai sur le sol, sur les nuages. Bien sûr! Quoi de plus normal que de chercher une douche quand on est mort et de tomber sur une pièce où on peut marcher sur des nuages et où un arbre sort du sol? Je laissai échapper un petit rire nerveux qui me fit un drôle d'effet. Le vent était chaud à l'étage et c'était sombre. Une pierre de cristal était au milieu et rayonnait mais changeait de teinte doucement comme si elle passait en boucle le temps de chaque saison à la file. Je me suis approchée et je l'ai touché mais là elle est devenue carrément noire (média). Du moins elle s'est remplie de fumée noirâtre épaisse qui tournait à l'intérieur, accompagnée d'éclairs minuscules. J'ai pris peur, je me suis jeté sur l'échelle mais mon pied s'est coincé dans la corde et je suis tombé face contre terre.

Une douleur intense à envahie ma jambe, et un cri aigu est sorti d'entre mes dents serrées. J'ai dégagé ma jambe malgré la douleur et je suis tombé lourdement par terre. J'ai avalé de la poussière et j'ai toussé. Le sol en était complètement recouvert à présent. Les draps du lits avait été arrachés et flottaient au vent comme des fantômes dans la tempête. Je ne voyais plus les murs à cause du vent violent qui soulevait des tourbillons de poussière grise. Le plafond était noir et grondait, menaçant.

Je me suis réfugiée sur le lit mais un éclair est tombé sur l'arbre le réduisant en cendres et me projetant avec les restes de bois à l'autre bout de la pièce contre le mur. Le mur! Je m'agrippai tant bien que mal pour ne pas m'en décoller et j'avançais prudemment en cherchant la porte.

Pendant que je progressais lentement collée comme une sangsue contre le mur qui représentait mon seul espoir de ne pas finir carbonisée comme un poulet trop cuit, un tourbillon de poussière commença à s'élever plus haut que les autres au milieu de la pièce. Une tornade!? Dans une pièce de quinze mètres carrés!? Les restes de bois du lit commençaient à être aspirés ainsi que l'armoire qui se brisa en touchant le tube grandissant à vue d'œil. L'arbre, lui s'accrochait malgré la foudre qui l'avait touché mais finit par être arraché et disparut également dans le tube.