Depuis que la magie a déchiré l'univers, le royaume d'Elaria est séparé en trois terres. La capitale, Istandra, est le siège du Sultan, qui fait régner la terreur parmi les Hassals, dont la magie est considérée comme dangereuse. Chaque année, une ra...
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– Je veux connaître les tenants et aboutissants de cette proposition avant de commencer à réfléchir à quelconque réponse. J'affirmais avec fermeté.
Il laissait planer un silence durant lequel il prenait quelques bouchées des mets sur la grande table et prenait deux gorgées de son verre en savourant la texture avant de poser le verre à pied sur la surface de la table ses yeux scrutant les miens.
– Je vous assure une survie au sein d'une cage à lion. Si ce n'est pas un aboutissant assez sérieux ou suffisant à votre égard comme je vous l'ai dit, rien ne vous retient ici.
J'observais sa silhouette un moment. Je ne pouvais lire sur aucun de ses traits faciaux dissimulés par le foulard qui l'entourait et détestait ça. Rien. Aucune attitude pouvant trahir une peur ou hésitation quelconque. Un rythme respiratoire régulier, et même parfois trop lent. Un regard vif et posé me confirmait une chose. Je ne jouais pas contre un adversaire habituel.
– Je devrais vous réduire en cendres pour ce que vous faites subir aux peuples de l'autre côté de la rive et maintenant venir vous attabler devant un repas pouvant nourrir des dizaines de familles pour me proposer de me tendre la main est à vomir.
– Je n'ai jamais prétendu vous offrir quelque chose de beau ou d'honorable. Nous pourrons discuter de politique plus tard si vous le souhaitez et vous n'avez qu'une réponse à donner pour cela vous ne le comprenez que si vite je n'en doute pas.
– De politique ? Vous considérez les crimes de masse comme un sujet politique ?
– Diriger un royaume ne laisse pas vos mains blanches Madame Arslan.
– Vous n'êtes rien. Ni un commandant, ni un roi, encore moins un Sultan.
À ma phrase, je percevais une légère crispation de sa part. Son corps se raidissait au dossier de la chaise qu'il avait quitté quelques instants plus tôt quand il était encore couvert de confiance.
A présent, sa posture se faisait plus droite et figée. Je pouvais sentir sa mâchoire se crisper elle aussi sous le tissu qui la dissimulait. Un sourire carnassier se dessinait su mes lèvres. Je m'adossais à mon tour et sirotais à mon tour mon verre d'alcool traditionnel.
– Qu'allez-vous m'apprendre si j'accepte l'offre ?
– Qu'allez-vous accepter d'apprendre ? C'est la vraie question.
– Que voulez-vous dire ? Je l'interrogeais du regard.
Il fixait ma posture un instant avant de quitter sa chaise en se levant lentement. Il laissait tomber sa serviette de table sur son assiette avant de me faire face de l'autre bout de la table.
Ses pas lents et assurés avançaient jusqu'au centre de la table pour déloger un raisin de sa tige et le faire disparaître sous son foulard. Ayant fini de mâcher, il brisait le silence pendant lequel je fixai le seul garde présent dans la pièce qui ne me quittait pas non plus du regard.
