Chapitre 14 - Révélation

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Ma tête tourbillonne, je ne comprends plus rien. Non, c'est faux, pourquoi débarquerait-elle maintenant ?

- Bonsoir Enzo, dit-elle d'une voix douce et sereine.

- Dégage d'ici, crache mon petit-copain.

Mes yeux se sont habitués à l'obscurité, je distingue les corps de mes amis qui sont restés en retraite. Ils ne comprennent rien eux aussi. En fait, je crois que personne ne comprend rien.

Le silence s'est fait, je suis toujours derrière Enzo et nous nous serrons mutuellement plus fort la main. Je reste cachée derrière lui, je ne veux pas la voir, mais du coup je ne sais pas si elle est partie ou pas.

- Pars d'ici tout de suite, ordonne une nouvelle fois Enzo.

- Non, je ne partirais pas.

Je me déplace aux côtés d'Enzo pour lui faire face, toujours main dans la main.

- Il t'a dit de partir, alors va t'en, je lui dit pleine d'audace.

C'est la première fois que je la vois, en vrai. Mais dans le noir je ne peux que voir qu'elle est grande, mince et a les cheveux longs.

Elle rit amèrement.

- T'es qui toi ? me demande-t-elle sur un ton désagréable.

- La copine d'Enzo.

Charline retourne la tête vers Enzo et lui crache :

- Tu m'as déjà remplacée ?

- Tu n'as jamais compté, donc je ne te remplace pas. Ninon a juste repris la place qui lui revenait.

J'entends des petits chuchotements derrière mon dos, nos amis doivent se demander de quoi nous parlons, puisque seule Tina est au courant de tout.

- Ninon ? fait Charline curieuse. La fille qui a répondu au téléphone d'Enzo un soir de septembre, je me trompe ?

- C'est bien moi.

- Alors tu me trompes depuis que tu es arrivé ici en fait ! s'égosille-t-elle vers Enzo.

- Non, on s'est remis ensemble quelques jours après que je t'ai quitté. Donc, non je ne t'ai pas trompé. Et si tu es venue juste pour faire des histoires, tu peux rentrer chez toi.

Dans mon dos, Alicia s'approche et nous demande ce qui ce passe. Mais personne ne lui répond. Je l'aime beaucoup mais ce n'est pas le moment, on leur racontera tout depuis le début plus tard.

- Attends une seconde. Ninon ? Oui ! Ça y est, je m'en souviens ! Ton premier amour, ton coup de foudre, ricane-t-elle. Tu racontais à tout le monde que tu étais amoureux et personne ne te croyait au collège. Alors, tes anciens amis t'ont poussé à sortir avec moi. Et ensuite à une soirée, tu buvais, comme tout le monde, mais tu parlais encore plus d'elle. Donc pour te faire taire, je t'ai laissé boire, je t'ai embrassé et tu as répondu à mon baiser comme tu ne l'avais jamais fait. Mais quand on a commencé à sortir ensemble au lycée, tu ne parlais que d'elle. Je n'en pouvait plus ! Mais, tu m'aimais quand même, sinon on ne serait pas resté si longtemps ensemble, on prévoyait même notre futur ensemble. Tu te rappelles ? Nous deux, main dans la main, avec deux enfants et une maison à Monaco... Et je t'avoue que mon moment préféré dans notre relation a été quand tu as enfin arrêté de parler d'elle. Tu étais triste, et, je pouvais te remonter le moral : Charline la sauveuse !

Elle se tourne vers moi et s'approche un peu.

- Finalement, je te remercie de l'avoir quitté au lieu de te battre pour lui. Votre séparation nous a rapproché et j'ai pu être la petite amie dont il à toujours rêvé, c'est-à-dire : pas toi. Puisqu'il a avoué être sous mon charme depuis la primaire...

Ma tête va exploser, je n'arrive pas à y croire, ma respiration devient saccadée. Je lâche de plus en plus la main de Enzo tandis que lui, la serre encore plus fort. Je me retourne vers mon copain, alors que les murmures de nos amis s'élèvent de plus en plus.

- Je t'en supplie, dis moi que tout est faux, je lui demande doucement d'une voix tremblante.

- Ninon, ne l'écoute pas. Je t'aime, je t'ai toujours, toujours aimé, répond-il précipitamment en me caressant la joue.

- Réponds à ma question. C'est la vérité, oui ou non ?

Son silence en dit plus que tout ce qu'il pourrait dire. Mon cœur se brise en des milliers de morceaux. Je ferme les yeux pour empêcher les larmes de couler le long de mes joues, mais ça ne sert à rien. Je ne tiens plus sa main et lui lâche la mienne petit à petit, il a compris. Il a compris, que cette fois, qu'il m'a perdu pour de bon.

- Alors, Ninon, votre nuit à vous a été aussi magique que la nôtre ? sourit-elle diaboliquement.

C'est la cerise sur le gâteau, quand l'information monte à mon cerveau, je veux leur souhaiter tout le mal possible. Je n'ai jamais dormi avec Enzo les imaginés ensemble dans le même lit...s'en est trop. Je ne contrôle plus rien. Ma main pars, claque et résonne sur la joue de cette peste de Charline. Elle s'écarte et s'appuie contre le mur, choquée de ce que je viens de faire. Et moi, je pars en courant dans la nuit, dans le froid, sans rien, sans personne. Seulement moi. Moi et mon cœur brisé.


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Pauvre Ninon, pouvons-nous encore revenir en arrière ? Va-t-elle pardonner celui qu'elle aime ? 

La fin est toute proche, j'ai si hâte !!!

<3

Mes étés à tes côtésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant