Entré du 17 avril 2023: Reviens-moi

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J'ai fermé les yeux au petit matin. Je suis réveillée par une petite boule de poils blanche. Elle se pose sur le lit. Je cligne des yeux et ma petite sœur se retrouve assise sur le lit de mon amie.

"-Tu es resté là toute la nuit, me demande t'elle?

-Je crois, je répond en remuant mon pauvre corps.

-Tu as encore mal, pas vrai?

-Et c'est toi Madeline qui me fait la réflexion. Le monde s'acharne vraiment contre moi...

-Ça veux dire quoi "s'acharne" ?

Sa tête est en diagonale et elle me regarde avec ses grands yeux. A seulement quatre ans elle a vu beaucoup trop de choses.

-S'acharner c'est quand tu fais quelque chose de mal à quelqu'un tout le temps. Ou encore quand tu travail énormément pour obtenir quelque chose qui ne mérite pas tout ces efforts.

-Pour le monde contre toi, c'est la première réponse?

La petite fille assise sur ce lit n'as pas quatre ans. Elle en aurai plutôt dix. Le monde a englouti son innocence, la tristesse à forger sa force et maintenant elle ne rêve plus que de nous aider.

-Tu sais, si le monde s'acharne c'est parce que tu le laisses faire. Maman elle dit qu'il faut pas se laisser faire.

-Depuis quand tu utilises les phrases de maman?

-Depuis que tu dors par terre."

Alors ça c'est direct. Elle s'en va en sautillant et me laisse seul avec Laurelynn.

Comment on dit? Petit oiseau deviendra grand? Moi je vous le dit: "Petit lapin bondissant devient vite insolent". Si sa maman pouvait voir ça.

Soudainement, la main que je tenais dans la mienne se resserre, fortement. Je pose les yeux sur son visage. Elle m'observait avec un petit air triste. Je l'ai prise dans mes bras quelques instants avant de hurler fou de joie.

Une tête passe par l'entrebâillement de la porte et demande:

"-Tout vas bien?

-Cyrielle, Laurelynn est réveillée !

Cyrielle me regarde interloqué et son regard se pose sur la main qui se lève pour faire signe.

-Laurelynn est réveillée, cris Cyrielle en ouvrant la porte pour de bon! Laurelynn est réveillée.

Elle court loin de la chambre à la recherche de quelqu'un. Je l'entends encore hurler la même phrase a tout bout de champ. D'ailleurs une voix grave lui répond et je les entends vite fait parler.

Ma concentration, elle, est de nouveau poser sur Laurelynn. Mes articulations, pourtant douloureuses, accepte de me répondre sans me faire hurler. J'en profite pour l'aider à s'assoir dans son lit. Doucement, Laurelynn parvient à se réveiller et me pose des questions.

Qui l'as trouvé ? Quand? Qu'est ce qu'il c'est passé depuis ? Je m'évertus a lui raconter tout ce qu'elle veut savoir.

"-Aurélien tu tremble, fait la voix rocailleuse de Laurelynn.

Oui. De bonheur.

-C'est rien ça, je lui réponds. Tu as dormi une semaine, c'est long. Tu n'as pas soif d'avoir autant parlé ?

-Je dois avouer qu'un petit verre d'eau ferai du bien.

J'attrape la cruche et me dirige vers la bassine que les croyantes ont remplis. Je lui tend son verre plein et le temps de le porter à ses lèvres, elle le vide d'une traite. Je recommence à plusieurs reprises et le contenu de la cruche descend au trois quart.

-Merci, me dit Laurelynn. Dis-moi honnêtement, tu es restés combien de temps à mon chevet?

Mes yeux effectues un mouvement circulaire.

-Je dirai que ça fait une semaine...

-Une semaine... Sans une pause pour dormir ?

Mes yeux glisse vers ma couchette de fortunes. Comme pour lui donner une explication. Elle suis mon regard et manque de s'étrangler.

-Mais pourquoi ? Ta sœur ? Tu est allé voir ta sœur au moins?

-Calme toi, je fais en lui prenant le visage a deux mains. Cyrielle et moi nous nous relayons, pendant qu'elle restait près de toi je m'occupais de ma sœur. Et vice versa.

Ça la calme un peu.

-Mais pourquoi... Pourquoi tu te préoccupe autant de moi?

Là je lui prends ses deux mains et les places au niveaux de mon cœur Celui-ci se remet à tambouriner comme un fou. Comme a chaque fois qu'elle me touche où qu'elle est proche de moi.

-Je t'aime. Qu'Alifer m'emporte si je mens, mais je t'aime."

Elle ouvre de grands yeux a l'air parfaitement choquée, mais aucune réponse ne me vint. Les autres ont eu tôt fait de créé un attroupement autours de son lit et une certaine Cyrielle m'a comme qui dirait envoyé dormir. "Pour de vrai". J'ai donc suivi son conseil.

Carnet d'AuteurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant