Billets D'évasion

Tombe la neige au soleil .

Tombe la neige au soleil.

Il existe des sensations , des sentiments du moment  ; nos visiteurs quotidiens en fait . Qui par leur nature, s'accompagnent d'un souffle de vie qu'ils traînent avec eux parfois même sans en avoir conscience . Ainsi, ces visiteurs nous l'imposent .
          Même les mains vides un visiteur n'est parfois pas sans surprises . Les surprises ! qu'on les aime ou pas, qu'on soient aventuriers ou aigris, nous caressent ou nous heurtent , des vents ou des brises qui, forts ou légers dévient notre pensée et dessinent notre vision . Quiconque croît être maître de ses perceptions n'est que le capitaine d'un voilier en mer porté par un vent qui aura le dernier mot .
         Aujourd'hui , mon visiteur est clément . Il est accompagné d'une agréable et illusoire révélation . Celle de légers flocons de neige flottants dans l'air sous un soleil de plomb .
        Assise sous un gigantesque peuplier , j'observe naïvement cet événement sans me rendre compte de la confusion que cela exerce sur mes sens . Je réalise un instant plus tard la crédulité de ma peau qui , pourtant déçue de ne pas ressentir la fraîcheur du contact de ces cotons, refuse de s'y résigner . Mon esprit rationalise, prend le dessus . une réaction à une mauvaise farce, qui nous colle à la peau . Mais mon esprit lui aussi se trouve happé par ce parallèle  . 
Lorsque , le vent doux s'attaquent aux feuillages et aux graines du grand peuplier qui libère harmonieusement ses graines blanches qui tombent du ciel tels des flocons de neige , les nuages par leur ombrage s'attaquent à mon subconscient .
Les flocons des peupliers font malgré elles un nuage d'une mousse qui résiste au soleil . telle est la noblesse de ce magnifique arbuste qui refuse toute forme de concurrence au spectacle de la chute des neiges .
Après un soupir je fais le choix de la naïveté . Allongée sur l'herbe verte , je savoure ce moment .
Assisterons-nous un jour à un ballet entre ses deux petites merveilles orchestrées par l'imperturbable gravité ?
Pourquoi le peuplier nous refuserait-il un tel spectacle ? Ne peut-il garder ses graines jusqu'à ce que la douceur du temps ait donné la chance de cristallisation aux gouttelettes de pluie ?
    
          Mon oeil est certes crédule mais il ne m'empêche pas de contempler ces hauts feuillages denses au dessus de moi , qui d'ailleurs par leur attitude, me laissent penser qu'elles ne partagent peut être ni mon ravissement ni mon idée .
               Je me relève . Je passe ma main sur mes cheveux, en estimant que les peupliers ont encore de beaux jours devant eux, moi aussi d'ailleurs . Oui ! car j'aime à penser à ce message surprise du moment que les visiteurs du jour m'ont apporté et à ce qu'il en est des douceurs de la forêt en cette saison .