32 . Rêveries au bord de l'eau . L' envol des pensées .

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Il est des moments où la solitude devient une alliée , un miroir dans lequel nos pensées se reflètent , parfois troubles, parfois limpides , Face à l’immensité de la nature , l’âme trouve un terrain propice à la rêverie , à la quête de sérénité , C’est au bord de la mer sur la plage déserte, dans le silence complice d’une aube naissante, que mon esprit , égaré dans ses propres méandres , a rencontré une douce réconciliation .

                     Rêveries au bord de l'eau . L'envol des pensées.
   

À l’aube, dans la quiétude d’un matin encore hésitant, la plage s’étend déserte, comme figée dans un souffle de silence. Je suis seule avec mes pensées, enveloppée par l’immensité de cet instant.
Un goéland immobile, solitaire sentinelle, semble veiller sur moi, témoin muet de mes rêveries.

D’errance en errance, l’esprit morose, je commence à esquisser un tableau d’encre noire. Les teintes sombres s’y mêlent, dominées par des éclats bruns, comme autant de traces de blessures intérieures. Architecte, compositrice ou peintre de mes pensées, j’ai toujours façonné mon univers intérieur selon mon humeur. Mais ce matin, une voix douce et insistante semble s’élever.

" Pas ici, pas maintenant ", murmure la nature dans un souffle presque maternel.           

Elle prend les rênes et, d’un coup de pinceau généreux , elle éclaire ma toile. Les reflets bleutés de la mer absorbent peu à peu les ombres, tandis que la lueur naissante du jour illumine la scène et y met une poignée de paillettes . L’air frais s’insinue en moi, comme une caresse apaisante, et je sens mes traits se détendre.      

Pourtant, mon esprit, obstiné, s’attarde encore sur des échos grisâtres , bâtissant des rengaines faites de ruines et de restes ternes. Mais le murmure des vagues transforme cette rengaine en une mélodie apaisante , et le ballet des nuages , s’étirant avec douceur , forme de petits amas cotonneux semblables à des notes joyeuses qui complètent cette symphonie matinale .

Mes pensées me glissent entre les doigts. Dans ce décor idyllique, elles échappent à mon contrôle, perdant leur sombre docilité. La nature, clémente et patiente, dissipe mes idées noires. Tout autour de moi semble éclatant, léger, presque irréel de beauté. L’air marin s’engouffre en moi, comme une brise bienveillante qui défroisse mes poumons et mes tourments.

Je me mets à marcher, le pas plus léger. Une brise délicate effleure ma peau. Je me retourne un instant et découvre mes empreintes sur le sable humide, régulières, éphémères mais fidèles. Elles me suivent, m’accompagnent, comme une invitation à aller de l’avant sans crainte.          
À l’horizon , les premiers rayons de soleil percent timidement , comme des éclats timorés d’un feu nouveau . Puis, soudain , c’est une explosion : des gerbes lumineuses s’élèvent dans le ciel limpide , dissipant le dernier voile de mes pensées sombres . Je m’émerveille devant cette vaste étendue de splendeur que l’univers m’offre sans retenue .      

Mon euphorie monte doucement, et alors que je reprends conscience de mon environnement , je remarque les premiers baigneurs qui arrivent , silhouettes tranquilles dans cette fresque animée .

Majestueusement, le goéland déploie ses ailes, s’élève dans un vol silencieux et gracieux. Sans bruit, il s’éloigne, libre et digne. Je le suis des yeux, mon regard chargé de tendresse, jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’horizon.

Apaisée, réconciliée avec moi-même, je fais demi-tour, laissant derrière moi la plage qui s’éveille, discrète dans mon retrait, sereine dans mes pensées.

          

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