Le lendemain matin, c'est avec le cœur léger que Louïse se réveilla, sa nuit fut longue et agréable. Elle répondit - quelque peu stressée - au message d'Anselme et ceux qu'elle avait également reçu d'Emile. Elle passa sa matinée à discuter avec ses deux prétendants. D'un côté, elle s'en voulait un peu de ce comportement indécis mais ne pouvait s'empêcher de le faire de l'autre.
Elle ressassait les heures de la veille, aux côtés d'Emile ainsi que les longues années à rêver d'un garçon aux allures inaccessibles.
La journée passa vite, elle n'avait eu le temps de penser à autre chose. L'heure venue, elle sortie pour se rendre à son travail quand en ouvrant la porte, elle tomba nez à nez avec Emile qui l'attendait pour l'accompagner à l'hôtel. Elle trouva l'attention mignonne bien qu'elle ai sursautée au début. Il avait délaissé son costume classe pour celui habituel, d'un joli gris clair et il était toujours aussi souriant.
Ils arrivèrent à l'hôtel, Louïse s'installa sur sa chaise grinçante et Emile prit de nouveau une chaise mais s'installa cette fois-ci à côté d'elle. Louïse essaya de répondre discrètement à Anselme, par une peur inexpliquée. Mais Emile, l'œil furtif aperçu quelques messages et lui demanda alors :
- Ah ! Un nouvel ami ?
Louïse, surprise de sa question lui répondit sincèrement. Suite à ça, il fronça légèrement les sourcils, comme s'il se posait une question, réfléchit une seconde puis répondit simplement par un léger sourire en lui disant être content pour elle. Cette réaction eut pour conséquences de faire stresser la jeune femme, elle se sentait misérable et eut l'impression de le trahir mais la soirée se passa sans plus aucun signe négatif ou douteux de la part d'Emile. Ils se firent la bise en signe de bonne nuit et se séparèrent à nouveau.
La journée était passée à une vitesse folle mais cette nuit allait être bien longue pour Louïse. Elle se remettait en question, elle était persuadée d'avoir froissé celui qui semblait sincèrement tenir à elle. En tout cas, il en donnait l'impression et Louïse le sentait, pas non plus aimée mais appréciée pour ce qu'elle était. Ce fut une torture pour elle de rester là durant ces longues heures de solitude, assise face à ce bureau d'accueil, ennuyée par ces pensées.
Le lendemain, elle rentra chez elle à six heures et demi comme à son habitude mais elle n'arriva pas à s'endormir. Elle s'en voulait toujours autant mais l'épuisement prit le dessus et elle finit par tomber, fatiguée, sur son canapé. Elle se réveilla sept heures après suite à un mauvais cauchemar. Elle avait bien réfléchi. Elle ne voulait pas perdre son temps avec un rêve d'adolescente. Elle cesserait de répondre à Anselme et donnerait toute son attention à Emile. Elle prit donc son téléphone, heureuse de discuter avec lui mais son sourire s'en alla bien vite quand elle découvrit n'avoir reçu aucun message de sa part. Par contre Anselme était toujours bien présent mais elle n'en avait plus l'envie. Au départ, elle n'osa pas envoyer de message au jeune homme au costume mais après une heure de réflexion, elle prit son courage à deux mains et lui envoya un simple bonjour. Plusieurs longues minutes après, Emile n'avait toujours pas répondu à son message et à vrai dire, il ne l'avait même pas lu.
Elle ne s'inquiéta pas plus que ça étant pressée d'arriver à son service du soir.
Le soir-même, elle arriva cinq minutes en avance, ce qui surprit sa collègue qui s'en alla donc plus tôt, lui laissant sa place. Louïse attendit trois bonnes heures et commença à s'inquiéter quand elle vit Emile, derrière la porte. Elle se recoiffa rapidement à l'aide de quelques coups de mains dans sa jolie chevelure rousse. Mais pour la deuxième fois dans la journée, son sourire cessa rapidement et l'ascenseur émotionnel semblait plus violent. Elle le vit rentrer accompagné d'une jeune femme, d'a peu près le même âge qu'elle - en tout cas, elle en avait l'air -, elle était petite, brune et elle était vêtue d'une robe élégante rouge feu. Elle était distinguée de part sa tenue et semblait hautaine avec son allure.
Malgré tout Louïse garda un comportement professionnel, les accueilli tout deux avec un large sourire en jouant au jeu de la "bonne réceptionniste". Emile avait l'air fier. Louise lui demanda alors s'il désirait toujours une chambre simple. Il lui répondit :
- Eh non !
Louïse sentit une boule envahir sa gorge suite à cette réponse. elle n'eut le temps de répliquer qu'il enchaîna par :
- Mais bien deux chambres simples ! Un léger sourire en coin.
Elle se calma, lui tendit deux clés sous les yeux moqueurs de la jeune femme en rouge, ce qui énerva Louïse. Elle jeta un regard à Emile qui semblait l'esquiver puis les regarda se rendre vers l'ascenseur et entendit la jeune femme poser quelques questions comme : "Tu l'as connais cette femme ?", "Pourquoi elle demande si tu veux une chambre simple comme d'habitude ?" mais Emile ne semblait pas y répondre ou du moins, elle ne l'entendait pas. De plus, la jeune femme ne s'arrêtait pas de se retourner jetant des regards meurtriers à Louïse, qui ne comprenait plus rien à la situation.
Elle commença à s'imaginer les pires scénarios et sous la panique, ne pu retenir ses larmes. Elle pleura un long moment, seule, au milieu du hall d'entrée. Elle ne savait guère pourquoi elle prit autant cette scène à cœur mais c'est comme si c'était la première fois qu'elle rencontrait cette douleur.
Une fois calmée, elle envoya un message à Emile, qui le lu mais n'y répondit pas. Elle soupira puis reprit son travail malgré tout.
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Fin d'automne
Roman d'amourLouïse, une jeune femme amoureuse d'un garçon avec qui une relation semble impossible, va faire la rencontre d'un homme qui pourrait bien chambouler sa vie. Un mélange d'amitié, d'amour, de joie, de trahison, tristesse et peut-être plus...? Le texte...