8 - Lα ѕecoɴde d'αprèѕ

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Tout à coup, sa poitrine prit entièrement feu, elle s'embrasa de l'intérieur, consumant son cœur en étouffant ses battements, incendiant ses côtes qu'elle sentait se briser sous sa peau, et brûlant le fond de son ventre avec la violence d'un redoutable incendie. 
Elle se perdit, là, dans ce baiser irréfléchi, jeté sans préméditation sur la bouche d'Eijiro dans l'espoir d'apaiser les angoisses qui serraient trop brutalement sa gorge. 
L'hôtel lui faisait peur, comme le regard d'Izuku tordait ses boyaux, et c'est uniquement au travers des iris du Kirishima qu'elle parvenait à trouver un semblant de réconfort, la sensation simulée de sécurité qui lui manquait tant. 

Elle savait, en même temps qu'elle caressait ses lèvres contre les siennes, que son geste lui apportait bien plus de problèmes que de solutions, et ô combien elle risquait de le regretter en remettant les pieds sur terre. 
Eprouver de la sympathie pour les membres de la communauté faisait déjà partie des réactions à éviter, alors se jeter dans ces bras et faire monter la fièvre en pressant sa poitrine sur ce corps si chaud ..  Elle gardait une pleine conscience de son erreur, du jeu dangereux qu'elle venait de lancer, mais sa peau frissonnait si fort, si fort .. qu'elle n'aurait pu l'ignorer. 

Par réflexe, peut-être, elle agrippa ses deux mains dans les cheveux colorés de rouge de son partenaire imprévu, emmêlant les mèches entre ses doigts, tirant doucement sur les racines pour s'assurer qu'il ne s'écarterait pas. 
Elle rêvait soudain, en dépit des règles de sa mission, de ressentir son contact d'encore plus près, percevoir ses caresses sous le tissu de ses vêtements, son souffle contre son cou, son ventre collé à son nombril découvert. 
Dans la cuisine, elle oubliait le feu sur la plaque de cuisson, la casserole pleine en ébullition, tout comme les légumes abandonnés sur la planche à découper un peu plus loin. 

Tout perdait de son sens comme elle perdait pied, comme ses mouvements se laissaient totalement guider par ses désirs profonds, sans plus tenir compte de sa situation d'enquêtrice. 
A cet instant, Eijiro n'était plus un suspect d'une quelconque affaire, il n'était plus que l'homme qu'elle voulait désormais sentir près d'elle, contre elle, en elle. 
Sa peau brûlante réchauffait son visage, et le baiser prit de l'ampleur, encore un peu plus. 
Elle sentit d'abord l'intrusion tiède et humide de sa langue entre ses lèvres, et elle ouvrit la bouche sans pudeur pour la laisser y entrer, jouant avec la caresse mouillée qui effleurait son palais. 

Eijiro portait le goût de l'envie et du pêché, le parfum de l'erreur comme un avertissement au point de non retour, qu'elle venait dores et déjà de franchir. 
Pourtant, rien de tout ça ne put l'arrêter, parce que sa bouche excitait brutalement ses désirs, elle faisait monter la température d'en bas de son ventre, et gronder l'intérieur de son estomac. 
Son souffle erratique accompagnant l'échange buccal, elle oubliait parfois de respirer par le nez, sa poitrine suffoquait, puis son sang sembla s'arrêter de circuler. 
Lentement, avec une délicatesse infinie qui l'a fit frémir entièrement, une main vagabonde glissa sous le t-shirt blanc qu'elle portait, remontant son dos, effleurant sa colonne vertébrale pour palper sa peau douce et réchauffée. 

Un soupir lui échappa, contre les lèvres entrouvertes d'Eijiro. 

Elle pouvait deviner la course de ses doigts près de la chute de ses reins, courant davantage vers le haut, frôlant ses omoplates, avant d'être rejoint par une seconde main. 
Sans brutalité, saisissant le tissu entre ses phalanges, il retira le vêtement en le tirant par dessus sa tête, et elle leva les bras pour lui permettre de le faire totalement disparaitre. 
Sa poitrine tenait encore dans un soutien gorge bleu nuit, couvert d'une dentelle fine, mais les bretelles de ce dernier fuyaient déjà d'elles mêmes, glissant sur la courbe de ses épaules nues. 
La chair de poule s'invita sur son ventre, un courant d'air froid surprenant la zone sensible de son nombril, mais Eijiro s'empressa de revenir tout contre elle, ramenant sa chaleur dans son corps. 

Iɴтrα Mυroѕ ☣ ʰᵃˡˡᵒʷᵉᵉᶰ ˢʰᵒʳᵗ ˢᵗᵒʳʸOù les histoires vivent. Découvrez maintenant