Il espérait une réussite en envoyant ses deux meilleurs agents sur ce coup là, persuadé que leurs compétences auraient enfin raison des mystères qui entourent l'hôtel abandonné de la place grise.
« Il va falloir s'infiltrer parmi eux, trouver les pr...
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Pour la énième fois, Toshinori referme ce même carnet, ouvert et épluché chaque jour depuis des semaines. Des heures et des insomnies, passées à s'esquinter les rétines sur ces mots, ces dates, ces phrases. Et rien, toujours rien.
Voilà deux mois que lui et ses supérieurs ont décidé de rentrer en contact frontal avec la communauté de l'hôtel, un mardi matin. Les dernières nouvelles d'Ochaco et Denki remontait au jour de leur emménagement dans le bâtiment maudit, et après ça, plus rien. Mais ils ont attendu, persuadés que quelque chose finirait par arriver, et le commissaire Yagi faisait confiance à son équipe. Il avait confiance en Ochaco et en Denki, en leur duo et leurs capacités.
Mais les semaines se sont enchaînées, puis les mois, et les commérages de Hangman's Bridge commençaient à raconter que les membres de la communauté ne se présentaient plus dans les cafés et les restaurants. Plus personne ne les voyait nul part, l'activité descendait au point mort, et la police ne pouvait pas se permettre de rester dans le doute. Surtout en sachant que deux de leurs Hommes se trouvaient entre les murs de ce bâtiment.
Alors, Toshinori a constitué un duo de dernière minute avec un collègue commissaire. Inquiet pour ses enquêteurs, et priant pour que ce qu'ils trouveraient le rassurerait, il s'embarqua sans véritables préparation, aux côtés de Shota Aizawa. Lui aussi, faisait parti des hommes en qui il croyait, solide et compétent en dépit de son allure négligée et de ses cheveux mal coiffés.
Leur but était alors de simuler une simple quête de témoignages pour un incident factice, afin d'entrer en communication avec la communauté sans mettre en péril la mission de Denki et Ochaco. S'ils étaient amenés à les croiser sur place, il fallait être discret, et ne surtout pas donner l'air de les connaître. Malgré tout, il espérait les voir, ne serait ce que pour s'assurer qu'ils étaient toujours là, sains et saufs et bien engagés dans leur mission.
Mais, après avoir traversé le pont Parador, et marché jusqu'à l'entrée du bâtiment, un pressentiment très mauvais s'est emparé d'eux sans explication. Comme un sixième sens, Toshinori sentit son échine se couvrir de frissons, des sueurs froides envahirent les paumes de ses mains, un nœud d'angoisse sans origine troubla sa respiration. Cet endroit faisait peur par nature, mais ce jour là, il ressentit la menace et le danger dans chaque brique qui le composait.
L'hôtel n'avait jamais été très vivant vu de l'extérieur, il paraissait toujours endormi, comme si tout ce qui s'y déroulait devait rester tapis derrière les murs. Mais ce matin là, il dégageait une aura presque fantomatique, et des airs de vaisseau abandonné. Tout était si silencieux, si plat, si creux.
C'est Aizawa qui frappa en premier à la porte d'entrée, sans qu'aucune réponse ne leur parvienne. Même après deux minutes, trois minutes, puis quatre nouvelles tentatives. Le Parador restait muet, effroyablement muet, et Toshinori cria une menace à travers la porte, espérant faire réagir un potentiel occupant. Rien.
Mais le sort de ses enquêteurs l'inquiétait trop, et pas question de repartir sans avoir pu explorer l'intérieur du bâtiment. Alors, même s'il n'en avait pas reçu l'autorisation, il força la porte, et s'engouffra sans permission dans le hall. Marchant sur la moquette, la main sur son arme de service en prévision, il avança à pas de loup, son collègue sur ses talons. Il ne put que constater l'abandon des lieux. Vides, sans vie, laissés pour mort.
La panique s'éveilla instinctivement, il s'emporta et parcourut frénétiquement toutes les pièces. Le salon encore meublé mais envahit par la poussière, la table de la salle à manger parfaitement propre avec toutes ses chaises en place. Puis les pièces annexes, les bureaux, et aussi l'étage. Il passa devant une petite pièce sans bruit, équipée d'étagères vides semblant avoir longtemps supporté toute une bibliothèque, alors que l'empreinte d'un cadre se voyait encore sur le mur tâché par les années.
Les chambres, les lits toujours en place, les draps faits, les fenêtres fermées. Il fouilla chaque recoin, chaque tiroir, et dans l'un d'entre eux, son coeur se serra en trouvant le stylo d'Ochaco, celui qu'elle utilisait toujours. Il n'y avait que lui, et si un carnet avait pu être caché ici, alors il ne s'y trouvait plus. Il voulut pleurer, et crier, et insulter le monde. Sans Aizawa pour lui faire reprendre son souffle, il aurait probablement perdu les pédales dans cette pièce.
En dernier, ils visitèrent la cuisine. Unique salle débarrassée de son électroménager, alors que les emplacements des frigos et des congélateurs se trouvaient désormais vide. Sous un petit meuble de rangements plaqué dans un angle, il dénichèrent quelques gouttes de sang, que les recherches adn ont attribué à Denki. Et c'est tout ce qu'ils auront.
La communauté de l'hôtel avait disparue, comme un nuage de fumée qui se volatilise dans l'air, ils étaient parti en silence, sans que personne ne s'en rende compte.
Et l'enquête a changé d'objectif. Il fallait à tout prix retrouver la communauté, tout en priant pour qu'il reste un espoir de revoir Ochaco et Denki en vie. Peut être sont ils encore vivants, et même si les experts s'accordent à penser le contraire, Toshinori ne peut simplement pas abandonner. Leurs parents supplient chaque jour pour leur retour, leurs familles pleurent du manque et de l'inquiétude. Et en dépit de tous les efforts des services de police, personne ne parvient à mettre la mains sur eux, ni sur Izuku Midoriya et ses membres.
Il ne reste plus que la mémoire du temps, un brin d'espoir sans doute vain et insensé, et les cauchemars qui hantent ses nuits, quand il imagine ce qui a pu arriver à ses protégés. Finalement, le Parador gardera sûrement ses secrets, comme Toya qui a emporté les siens dans sa tombe il y a un mois et demi, ainsi que tous les anciens disparus jamais retrouvés.
Hangman's Bridge restera Hangman's Bridge, maudite et truffée de mystères, de fantômes, de monstres cachés derrière les rideaux.
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Hey !
Intra Muros est maintenant terminée, et j'ai pris beaaaaucoup de plaisir à travailler sur cette petite fiction, assez éloignée de ce que je fais d'habitude. J'espère qu'elle vous a plu, et que j'ai réussi mon petit pari personnel pour un projet comme celui-ci.
Je remercie fort fort fort SUNCAAAA pour sa bêta lecture sur cette histoire ❤❤ Love you mon petit soleil
