III

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Liliane, la secrétaire, introduisit la jeune femme dans le bureau de William Adebola. Elle déposa le dossier devant lui et se retira.
«Asseyez-vous », dit-il distraitement à son hôte, et le téléphone collé à l'oreille.
Layana Simons, intimidée, s'assit sur le bord de la chaise. Elle n'osait pas regarder encore celui qui se tenait derrière le bureau. Non seulement il était d'une beauté diabolique, mais il tenait sa vie entre ses mains. Ce boulot était son dernier espoir. Elle avait réussi les tests, mais n'était pas sûre d'être immédiatement embauchée. En effet,elle n'avait vu aucun poste libre . Elle n'avait évidemment pas visité toute l'entreprise, mais il n'y avait pas beaucoup de monde.
William raccrocha et reports toute son attention sur la jeune fille en face d'elle. Il était intérieurement époustouflé: c'était une vraie beauté, il n'y avait rien à dire. Elle leva vers lui ses grands yeux. William y lut quelque chose comme de la tristesse,non, du désespoir.
-alors, mademoiselle...
-Simons. Mon prénom c'est Layana
-Layana. C'est mignon et original, dit-il spontanément
-merci monsieur
-vous avez passé avec succès tous les tests, cela prouve que vous connaissez votre métier. Vous avez également un bon dossier et cela est encourageant. Le seul problème, c'est qu'il n'y a pas de poste immédiatement disponible.
Le cœur de Layana s'arrêta net. Qu'allait elle devenir ? Elle prit son courage à deux mains pour poser une dernière question dont la réponse semblait être vitale.
-pourquoi avoir accepté ma candidature et m'obliger à passer des tests ?
-en fait il y'a quelques semaines, la secrétaire du chef comptable voulait quitter la boîte. Au dernier moment, elle a décidé de rester. N'ayant pas reçu de lettre de démission, nous ne pouvions plus embaucher quelqu'un d'autre. Je suis vraiment désolé Mlle Simons.
Un silence suivit les paroles de William. Layana luttait contre son envie de pleurer la seule question qui lui trottait dans la tête c'était : qu'allais je devenir ? Si elle ne pouvait pas trouver du travail, ce serait la rue.
-je ne pense pas que vous puissiez chômer longtemps avec les diplômes que vous avez reprit William
-monsieur, le marché de l'emploi est saturé et en temps que chef d'entreprise vous le savez très bien ! Répondu violemment Layana qui estimait qu'elle n'avait désormais plus rien à perdre et qu'elle pouvait librement dire ce qu'elle pensait.
- ça c'est bien vrai. Écoutez Mlle Simons je vais garder votre dossier, je suis en contact avec de nombreuse sociétés et si l'occasion se présente je ne manquerais pas de le glisser à quelqu'un. C'est quand même dommage qu'à la suite d'une compression de personnel, vous vous retrouviez à la rue et que vous ayiez tout le mal du monde a sortir la tête de l'eau ! Voilà ce sera tout pour aujourd'hui aurevoir Mlle.
Layana se leva en même temps que William, mais elle ne pu retenir ses larmes plus longtemps . Surpris il lui demanda de se rassoir et lui donna des mouchoirs.
-Mlle Simons, que se passe-t-il ? Vous pleurez parce que vous n'avez pas eu cette place dans l'immédiat ?
-oui monsieur, c'était mon dernier espoir.
- ne dites pas ça. Vous n'avez que 21 ans ! N'ayez pas honte, racontez moi ce qui ne va pas

Dans la peau de Layana

Moi c'est Layana, j'ai 21 ans et je vis avec mon père adoptif et sa nouvelle femme.
C'est pas je ne veuille pas être indépendante mais il me force à dépendre de lui ou devrais-je dire il me force à m'occuper de lui, en vrai il ne veut pas me laisser partir parce qu'il dépend de moi. Comment?? Il s'énerve quand j'aborde le sujet de quitter la maison, il me traite de fille ingrate et me rappelle que je ne suis pas sa fille en me traitant de tous les noms.
Je n'ai su qu'à l'âge de six ans que ce n'était pas mon vrai père, mais je l'ai toujours considéré comme mon père et oui je l'appelle toujours papa, parce qu'il y'a près de trois ans il n'était pas comme ça avec moi.
C'est après qu'il se soit remarié que mon calvaire a commencé. Sa femme ne m'a jamais aimée et ne prenait même pas la peine de me le cacher, pourtant je faisais tout pour qu'elle m'apprécie, au moins ça. Je l'aidais pour la cuisine, le ménage, quand je rentrais chaque soir du travail même en étant exténuée mais malgré tout ça la seule fois où elle m'a vraiment adressé un sourire était le jour où elle a appris que la boîte dans laquelle je travaillais avait fait une compression de personnel et que pour me dédommager j'ai eu droit à un chèque de près de deux millions et en plus j'avais un compte bancaire sur lequel je faisais des économies depuis près de deux ans avec un montant s'élevant à une valeur d'a peut près trois millions mais le pire je ne sais toujours pas comment elle a eu toutes ces informations ...
Elle en a parlé à mon père et il m'a traité d'ingrate, il m'a rappelé qu'il m'avait "ramassé" dans les poubelles et m'a demandé si je le prenais pour un voleur pour cacher autant d'argent sur un compte bancaire sans le lui avoir dit. Sans oublier d'ajouter comme toujours que je crois être intelligente parce que j'ai eu mon premier boulot très jeune et que ce n'est pas possible d'avoir autant d'argent à mon âge sauf si je me prostitue et pleins d'autres paroles toutes aussi blessantes.
J'ai été obligé de lui remettre l'argent malgré les avertissements de Cassandra ma meilleure amie pour ne pas être mise dehors parce que je n'avais personne et nulle part où aller dans ce monde; je n'avais qu'eux.
J'avais des frères et sœurs... enfin 'démi' frères et sœurs qui ne m'ont jamais considéré comme leurs sœurs et d'ailleurs ils n'arrêtaient pas de me rappeler que je n'étais que la petite fille 'trouvée' par leur père.

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Vendredi 21h14

Ce fut une journée encore plus horrible que les précédentes, je ne faisais que courir dans tous les sens pour déposer mon cv, postuler mais c'était toujours la même chose: "Nous vous recontacterons", "On vous enverra un mail". Mais on ne me recontacte jamais et il n'y'a jamais rien dans ma boîte mail.
En rentrant chez moi, à pieds, réfléchissant à ce que ma vie allait devenir mon téléphone se mit à sonner. C'était mon père, le clou du spectacle pour terminer cette journée merdique.

Appel téléphonique papa

Moi: allô papa
Papa: oui comment tu vas ma grande? Tu pourrais rentrer plus tôt s'il te plaît ? Je dois t'informer d'un truc
Il a l'air de bonne humeur c'est pas habituel ça
Moi: hmm oui j'étais justement en route...
Je serais là dans environ trente minutes
Papa: D'accord fait vite
Moi: okay je t'aime papa
Papa: ok...
Moi: d'accord

Il a raccroché

Fin de l'appel téléphonique.

Moi qui pensais que cette soirée aurait pu être plus douce vu comment il m'avait appelé "ma grande", même si je ne suis pas sa fille biologique un je t'aime venant d'un enfant que tu as au moins vu grandir et qui t'aime comme son père ne mérite pas un simple "ok". Ça m'a vraiment donné un pincement au cœur mais je dois avouer qu'il a quand même été plus gentil que d'habitude, ça aurait pu être pire.

Près de cinq minutes plus tard j'étais encore en train de marcher, ayant les yeux sur mon téléphone toujours entrain de chercher un emploi quand soudain je suis tombée sur une annonce pour un travail de secrétaire dans une entreprise d'informatique
J'avais des diplômes qui m'auraient permis de faire mieux que ça, mais il n'y avait pas de poste que j'estimais digne de ma valeur pour l'instant. Le but était de travailler, avoir de l'argent et quitter la maison. J'étais tellement concentré et tellement contente, je ne savais pas pourquoi mais j'avais quand même un bon pressentiment concernant ce boulot, que je suis arrivée chez moi sans vraiment m'en rendre compte. Quand je suis rentrée j'ai trouvé mon père et sa femme assis au salon en train de m'attendre avec des têtes bizzares .

Moi: je viens de rentrer bonsoir tout le monde
Mme Aurélie: ET À QUELLE HEURE TU RENTRES?? ESPÈCE DE PETITE EFFRONTÉE VIVEMENT QUE TU DÉGUERPISSE D'ICI!!!
Moi: je suis désolée
Papa: Aurélie tu ne trouves pas qu'il n'y a pas de quoi être énervé comme ça ?
Mme Aurélie: ...
Papa: je t'avais dit que je devais t'informer d'un truc n'est-ce pas ?
Moi: oui
Papa:ce que je vais dire ne sera pas à discuter puisque c'est une information.
Alors je t'informe que tu vas te marier avec le fils de mon ami
Moi: que je vais faire quoi???
Papa: tu es d'ailleurs déjà marié avec lui, je lui ai déjà donné ta main. Tu rejoindras ton foyer d'ici mercredi le temps de te préparer

Je suis tombée de dix milles étages quand j'ai entendu tout ça.

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Le contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant