Six ans à tuer - cycle "histoires rapportées"

Chapitre 1

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17h45, hôpital de Los Santos,

Service de soins longue durée, chambre 21

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La femme est assise sur une chaise, collée sur le côté gauche du lit du patient, comme tout les jours depuis deux petits trimestres. Ses deux mains reposent sur le blessé. La première à ses doigts entremêlés dans la main à disposition, les deux alliances presque neuves se touchent. L'autre est serrée autour du poignet, recherchant la plus infime variation du pouls indiquant un possible réveil, caressant de temps en temps la peau hâlée.

La femme à les yeux dans le vague, perdue dans des souvenirs ou des plans de vengeance. Des fois, plus rarement, elle lit un livre pour apprendre l'espagnol, ou racontant l'histoire du Mexique. Ces cheveux autrefois rouges vifs sont ternes, elle ne prend plus la peine de faire de coloration. Sa tenue se résume en un pantalon de simili cuir noir et jaune, un t-shirt noir et une veste jaune à fausse fourrure léopard, portes quelques semaines plus tôt par le patient. De dessous, dépassais un holster trop grand pour ne contenir qu'un simple pistolet Personne ne lui faisait de remarque, pas même les agents de sécurité, ordre du directeur.

La femme lève la tête lorsque la porte émit un bruit. Une toute nouvelle infirmière rentre, et, sans mot, elle comprend. Cette routine lui annonce la fin de l'heure des visites. Alors, délicatement, elle se lève, fait craquer ses articulations restées trop longtemps immobiles, dépose un rapide baiser sur les lèvres du corps inerte près d'elle, et part. Derrière la porte deux hommes montent la garde. Les négociations à coups de suppliques, menaces et pots de vins ayant porté leurs fruits... L'un des jeunes hommes, nommé Roy, la tête dans son téléphone, s'était encore plus rapproché de leur famille suite au coma du sous-chef, et, à la surprise de beaucoup, portait beaucoup plus de jaune qu'auparavant. Il tenait à sa présence ici, et affirmait que cela ne le dérangeait pas de faire la surveillance, les heures d'attente lui permettant d'essayer de faire tourner Vagos Record et de profiter de ses contacts, au chaud dans le couloir. L'autre est un employé de Gruppe 6, la société de sécurité privée de l'île, grassement payé car ayant le droit de porter une arme de plus gros calibre ostensiblement. Le premier qui essayait d'y rentrer sans avoir eu l'autorisation finissais dans une autre aile de l'hôpital, et en urgence.

La femme les salue d'un hochement de tête, auquel ils répondent : ils prennent le relais de la surveillance. Elle sort ensuite de l'hôpital, en adressant un regard noir de son crû à ceux, peux nombreux qui essaient de lui parler. Sa Pariah noire l'attend à l'endroit devenu sa place, à la fois proche de l'entrée et dans un coin du parking. La voiture supersportive file à toute vitesse dans la ville, jusqu'à la maison de sa propriétaire.

La femme rentre la voiture dans le garage, et est accueillie par Belzébuth, puma de compagnie de son état. Elle le caresse un peu, et lui remet à manger. Elle se dirige ensuite vers la chambre conjugale, et commence à déboutonner ses vêtements. Arrivée en bas, elle jette le tout dans le panier de linge sale débordant, retient un soupir de tristesse à la vue du lit king-size désespérément vide, prend des vêtements passe-partout dans l'armoire et se dirige vers la douche.

Lorsque la femme en ressort, elle est en noir de la tête aux pied, en une tenue pratique et discrète : sweat noir léger recouvrant une brassière jaune, pantalon semblable au précédent mais uni, baskets basses et cagoule fine en main. Ses cheveux sont - pour une fois - attachés, et rien ne dépasse. Elle avale un sandwich, ainsi qu'une pomme, sort par le garage, et enfourche sa moto, direction le quartier de son cœur.

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A bientôt pour la suite !

Enael