Six ans à tuer - cycle "histoires rapportées"

Chapitre 7

...

A ces mots, la jeune femme se redressa, coupa le film de son écran, enleva ses écouteurs et remit sa ceinture. En attendant que l'avion se pose, elle zieuta par le hublot et laissa son esprit vagabonder. Elle avait regardé un film pour s'empêcher de penser, penser à ses morts qu'elle a causé, penser au départ d'Haylie pour New York, penser à la mort de Lenny, penser à son abandon de Miguel. Mais là, sans film, ses souvenirs remontèrent à la surface. Alors même qu'elle avait été obligée de partir, les souvenir de l'appel de sa sœur se mêlait au reste. Elle l'attendait sûrement, là, au terminal.

L'agitation des hôtesses de l'air la tira de sa rêverie : l'avion avait fini par atterrir, et se vidait rang par rang, petit à petit. L'adolescent à côté d'elle s'était levé, et elle fit de même.

Elle descendit de l'avion, et rejoignit le bâtiment. En récupérant ses deux grosses valises noires, elle chercha la partie animalière de l'aéroport, celle qui se chargeait du transport des animaux de compagnie. Elle régla quelques papiers qui lui permettrons de retrouver dans quelques jours son puma, qu'il l'avait suivit, après des contrôles sanitaires. Elle détacha ses cheveux rouges reconnaissables, et tenta de se faufiler au travers de la foule compacte. Au bout de quelque minute de marche, la femme entendit du remous, ainsi qu'une voix familière :

- Sorry, excusez me, ¡Disculpe, déjeme pasar! ... Ha Kim ! Ça fait longtemps!

La criminelle se retourna et vit sa sœur lui faire un petit sourire.

- Je t'ai reconnu grâce à tes cheveux rouges. T'as refait une coloration depuis le dernier appel visio, non ? Bon y'a trop de monde et si ça continue tu vas faire un meurtre. On sort et on discutera dans la voiture. Ok ?

- Ça me va, contente de te revoir aussi...

Elles se firent quand même un câlin avant de se remettre en route, puis finirent par s'extirper tant bien que mal du terminal de l'aéroport. Dehors, il faisait chaud, même si on était fin septembre. En traversant le parking, la sœur repris :

- Bon, bah ... Bienvenue au Mexique. Ça change des États-Unis non ?

- Ouais, un peu. Il fait plus chaud, ici.

- Ce n'est pas faux, moi je suis habituée maintenant.

- J'imagine. Bon, comment ça va ?

- Bah à part les sales types qui veulent "s'occuper" du restaurant, pas grand-chose... La vie passe, je m'entends bien avec mes voisines, les poules vont bien, notre couple aussi donc... Et toi ?

- Je fais aller. Pas le choix de toute façon hein ?

- Oui...

Les jeunes femmes avaient rejoint le SUV noir et pris la route, direction la périphérie de (insérer une grande ville du Mexique), afin de retrouver la villa du couple.

Après une bonne heure de route où l'aînée enchaîna les banalités, le portail fût en vue.

La maison avait le style typique des maisons aisées du Mexique. Un petit jardin avant contenait trois places de parking, dont une prise par une remorque, quelques arbres dispersés sur un peu de pelouse de chaque côté de l'allée ainsi qu'une entrée.

La bâtisse était de taille moyenne. Ladite Rose avait confié à sa sœur qu'elle disposait de deux chambre a salle d'eau commune, d'une suite, d'un bureau-bibliothèque-salle de jeu, d'un grand garage, d'un salon et d'une cuisine à l' A-MÉ-RI-CAI-NE.

Le tout, à savoir le bâti, le mobilier, l'électronique et les voitures avait été financé avec ce qui reste de l'argent gagné du braquage de la pacific, tout comme le restaurant.

En entrant dans la maison, elles blaguèrent sur le coup de pouce que ce braquage avait été pour s'installer ici.

- Salou Kim ? Comme tou va? L'aborda directement l'homme présent dans la pièce.

- Au mieux possible, et toi ?

- Si ça va si. Oune Poco fatigué avec el Restaurant pero on fait avec.

- On parlera des affaires fâcheuses plus tard, d'accord ? Kim doit être fatiguée après le voyage qu'elle a fait.

- Si. Rosa t'a préparé oune chambre, Kim.

- Oui, tu peux y poser tes affaires, suis moi.

Les deux femmes empruntèrent un couloir, sur la gauche de la cuisine.

- Bon, première porte a droite c'est la salle de bain, celle d'après ta chambre, et au fond c'est notre suite et le bureau

- Ok, je vois. Merci! fit la cadette en ouvrant la porte de la pièce qu'elle allait occuper.

- Je te laisse t'installer ? On sera au salon !

- Sa marche.

Vider la valise et le sac, bien que pleins à craquer, ne prit pas trop de temps. Elle investit rapidement le bureau et l'armoire, puis alla rejoindre sa famille, attablée au salon devant un petit apéritif typique. Elle s'introduisit en demandant:

- Bon, on parle des choses qui fâchent d'abord, puis après on voit pour des sujets plus sympas ?

- Si si tou veux Kim, répondit le seul homme présent

Rose, bien qu'un peu contratriée, n'objecta pas.

- Y'ai emprunté des pesos a des hombre para agrandir el restaurant, porque la banca ne voulait pas et j'ai todos remboursé pero ils en veulent toujours plus,... Ils ont même menacé me querida, alors que ye continu à payer !

Les sourcils froncés, celle dont on requérait l'aide jura :

- Ne vous inquiétez pas, je vais m'en occuper ...

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En espérant que ce septième chapitre vous ait plus, n'hésitez pas à voter,

A bientôt pour la suite !

Enael