Chapitre 1

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Depuis ma naissance, je ne ressens rien. Je ne me sens jamais coupable.  Je mens comme je respire. Je manipule mon entourage. Je pique des crises, quand on me dit non. Je n'aime pas qu'on me donne des ordres. Je suis violente. Je n'éprouve pas de remords si je blesse une personne ou un animal. 

Quand j'avais trois ans, j'avais un chat qui se nommait Cookie. Je lui est crevé les deux yeux et tranché les pattes. Puis je l'ai mis dans un sac poubelle et sortis dehors. Tout ça, parce qu'il avait manger mes nuggets au poulet. J'ai dit à ma mère qu'il avait fait un accident de voiture et elle m'a cru. Elle l'a pleuré, mais pas moi. Je ne ressens rien. Je suis aussi froide qu'un glaçon.

Mon père est mort avant ma naissance. J'aime imaginer qu'il est comme moi. Peut-être que si je l'avais connu j'aurais bien tourné. Il m'aurait convaincu de ne pas transformer ces pauvres enfants en meurtriers, plus tard. Au fond de moi même, je sais que je n'aurais pas abandonné l'idée. 

Ma mère et mes professeurs disent que je ne les écoute pas. Ils m'agacent à parler de choses futiles. Je m'ennuie facilement, plusieurs heures par jour. Surtout, quand c'est ma mère qui me parles ou quand je suis en cours à l'école. Je me fais souvent réprimander, parce que je n'écoute pas en cours, à part quand il est question de meurtres, de guerres ou de révolutions sanglantes. Malgré tout, je suis quand même assez intelligente.

Ma mère s'inquiète parce que je n'ai pas d'amis. Je pourrais facilement m'en faire, mais pour l'instant ils ne me seraient d'aucune utilité. Ils me créeront trop de problèmes qui me détourneront de mes objectifs. 

Je n'ai jamais aimé personne, à part moi même. D'après le dictionnaire, je suis égocentrique. Je n'ai pas de petit ami. Plusieurs garçons du lycée rêvent de l'être, mais pour le moment, je n'en ai toujours pas besoin.

 Mon téléphone vibre dans ma poche. C'est ma mère. Je suis obligée de répondre pour qu'elle évite d'alerter la police ainsi que tout le voisinage. 

- Maman?

- Où es-tu? Ça fait des heures que je te cherches.

- Je prends de l'air. J'essaie de mettre de l'ordre dans mes pensées. J'étouffais à l'intérieur, à ruminer mes mauvais souvenirs.

- Mais il fait froid dehors et la nuit va bientôt tomber, dit-elle avec inquiétude.

- Je vais rentrer dans une heure, à peu près. Ok?

- Très bien. Tu peux passer acheter des pastilles à la menthe? Ta grand-mère va passer nous voir, demain matin et elle les adore.

- Pourquoi Mamie nous veut nous rendre visite tout d'un coup? Elle nous détestait aux dernière nouvelles et si tu veux mon avis c'était tant mieux. Cette vielle bique cherche que les problèmes.

- Leslie! Même si elle ne nous traite pas de la meilleure des façons, reste un minimum respectueuse quand tu parles d'elle.

- D'accord, mais ne compte pas sur moi pour aller acheter ses stupides bonbons à la menthe, dis-je avec colère avant de raccrocher.

La dernière fois que je l'ai vu, j'avais six ans et elle voulait m'envoyer à l'école militaire, parce que j'avais enterré son précieux dentier dans le jardin. La vielle chouette m'avait directement soupçonné et elle m'avait ouvertement accusé devant ma mère qui l'a viré de la maison ne supportant pas ses cris de rage, ses menaces et sa proposition d'envoi à l'école militaire.

 Depuis ce jour là, elle n'est plus revenue nous voir. Je pensais en avoir finit avec elle. Mon instinct me dit qu'il y a anguille sous roche. C'est louche qu'elle revienne nous voir comme ça, sur un coup de tête. Tout ça pour dire que, j'espère que ce vieux vautour qui me sert de grand-mère fera un accident mortel, avant d'arriver chez nous. Ça nous évitera plusieurs problèmes.

Je sors de la petite maison abandonnée qui me sers de coin douillet. Elle est située en plein milieu de la forêt. Un coin calme où il n'y a pas de voitures et pas de voisins trop curieux. Je passe la plus grande partie de mon temps libre ici, puisque je n'aime pas trop communiquer avec les gens et que je m'ennuie facilement. La pièce est vide à l'exception de quelques livres éparpillés. Des romans d'horreur, des thrillers et des romans policiers. Les murs sont peints en vert, ma couleur préférée. Il y a une  chaise à bascule, au cœur de cette grande pièce. Juste  à côté, des coussins sont éparpillés par terre. Un petit peu plus loin, on peut voir une petite commode collée au mur. Ce sont les seuls objets qui s'y trouvent, je n'aime pas trop décorer et je n'ai pas vraiment de goût, donc c'est un peu vide.

Quand je sors, les bois sont calmes comme toujours. On peut apercevoir le clair de lune à travers le feuillage des arbres. Je pense que je me suis trop attardée, mais je devais me calmer avant de rentrer chez moi et d'affronter la colère de ma mère. Elle déteste se faire raccrocher dessus, comme tout le monde sans doute. Des feuilles mortes craquent sous mes pas. L'automne arrive, je ne vais probablement plus pouvoir passer autant de temps dans cette petite habitation réconfortante. Les rues sont vides et seules quelques maisons sont encore éclairées de faibles lueurs. Lorsque j'ouvre la porte de la maison, la première chose que je vois c'est ma chère maman entrain de m'attendre, une expression de colère sur le visage.

- Depuis quand il est permis de rentrer à une heure pareille et de raccrocher sur les gens de cette manière, me dit-elle avec colère.

- C'est toi qui a inviter grand-mère chez nous, ça m'a énervé, tu sais très bien qu'elle nous déteste, surtout moi. 

- Fait au moins un effort. Laisse lui une chance peut-être qu'elle a changé. Arrête d'être aussi pessimiste.

- On verra bien  demain matin. Je sais très bien qu'elle ne va jamais changer, dis-je avec conviction.

- Oui, oui c'est ça. Bon monte dans ta chambre dormir, me dit-elle d'une voix fatiguée.

- Bonne nuit, maman, dis-je en montant les escaliers.

Je mets un pyjama, puis je vais à la salle de bain pour brosser mes dents avant d'aller me glisser dans mes draps froids. Je me fais une petite promesse. Au moindre truc que ma grand-mère fait pour gâcher ma journée, je lui fais deux fois pire. Comme lui gâcher toute sa vie par exemple. Je m'endors avec ses belles promesses plein la tête.

 ~NDLR( Note de l'autrice)~

Salut, j'espère que vous avez aimé ce premier chapitre d'une longue histoire d'une jeune psychopathe de 18 ans. N'hésitez pas à voter et commenter. :))





Histoire d'une psychopatheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant