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Cela faisait trois jours que je vivais chez cette famille étrange. Mes journées étaient d'une monotonie désespérante, ponctuées seulement par mes explorations dans cette maison immense, devenue, du moins en théorie, la mienne. Hier, à ma grande surprise, M. Jeon m'avait envoyé une montagne de cadeaux. J'avais passé la journée à les ranger, préférant m'occuper moi-même plutôt que de laisser les servantes s'en charger. Cela m'avait au moins permis de tuer le temps.
Mon père me manquait terriblement, tout comme les fleurs de notre jardin. J'aurais voulu lui demander de m'en apporter quelques-unes, mais je n'avais pas accès à un téléphone ici. Pourquoi ? Je l'ignorais encore. Cette absence de communication me donnait l'impression d'être coupé du monde, prisonnier comme une bête de foire.
À sept heures du soir, je m'ennuyais à en perdre la tête. Après avoir préparé des spaghettis, je constatai que mon appétit m'avait abandonné. Peut-être qu'un plongeon dans la piscine m'aiderait à oublier cette étrange mélancolie.
Je m'habillai rapidement, optant pour un simple short et un haut blanc, puis attrapai une serviette.
_ Bonsoir, Seojoon, dis-je en sortant de ma chambre.
_ Bonsoir, Monsieur. Avez-vous besoin de quelque chose ?
_ Non, je vais juste à la piscine. Demande à tes hommes de ne pas me déranger, s'il te plaît. Je veux être seul.
_ Entendu, Monsieur.
Sans hésiter, il parla à travers son talkie-walkie : _ Quittez la zone B pour le moment. Je vous signalerai quand revenir. Terminé.
Ce n'était pas que leur présence m'irritait, mais cette surveillance constante était étouffante. Comment cette famille pouvait-elle vivre ainsi ?
La lune brillait haut dans le ciel, illuminant la piscine d'un éclat argenté. Je m'assis au bord, trempant mes pieds dans l'eau fraîche. À cet instant, c'était la seule chose agréable que j'avais trouvée dans cette maison. La solitude me rappela à quel point ma famille me manquait... surtout ma mère.
Je portai ma main à mon cou pour saisir le collier que je ne quittais jamais. Ce bijou, un souvenir précieux de ma mère, m'apporta un léger réconfort.
Puis, dans un moment de distraction, il glissa de mes doigts.
_ Oh non ! Mon collier ! m'écriai-je en panique.
Sans réfléchir, je plongeai dans la piscine, oubliant que je ne savais pas nager.
_ À l'aide ! Je ne sais pas nager ! criai-je en agitant les bras frénétiquement.
L'eau m'engloutissait, mes mouvements désordonnés ne faisaient qu'aggraver ma situation. Je regrettai immédiatement d'avoir demandé à Seojoon de me laisser seul. Mon esprit s'embrouillait tandis que mes forces m'abandonnaient. Je fermai les yeux, certain que j'allais mourir ici, noyé, sans avoir pu revoir ma famille une dernière fois.
