Chapitre 4

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Des contusions, dont un traumatisme aux muscles du dos et un gros hématome le long du grand dorsal. La glace et le gel que l'infirmière m'a appliqué ont apaisé les douleurs, pour l'instant. Comment vais-je faire pour assurer les cours de danse de mardi ? Je monte dans la berline de Lan Zhan en grognant, contrarié.

— J'espère que tu te montreras raisonnable et que tu prendras du repos.

— Je ne peux pas rater les cours.

— Wei Ying.

Il me lance un air réprobateur tout en démarrant.

— Quoi ?

— Tu vas seulement prolonger ton état et tu risques d'aggraver les choses.

Je croise les bras, bougon, et laisse traîner mon regard dans le ciel noir. L'avantage, c'est que je ne pense plus à mes lives ou aux fans dérangés. Ma seule angoisse est de manquer la danse. Des examens arriveront bientôt, je ne peux pas me permettre de prendre du retard. Je tourne la tête vers Lan Zhan. Tout le long de mon auscultation, il a gardé un sang-froid exemplaire. Il s'est montré plus attentif que moi au compte-rendu et aux recommandations du médecin et m'a rassuré sans même que je n'extériorise mon inquiétude. Cet homme est tout mon contraire. Il est la sérénité incarnée, celle dont je manque cruellement, en ce moment. Sa présence me fait du bien... et cette idée me déplaît.

Arrivés chez moi, les effets de la glace et du gel se sont déjà estompés. Je pars m'allonger sur le lit en grimaçant, les paupières bien vite alourdies par la fatigue.

— Wei Ying, il ne reste que quelques heures avant l'aube, veux-tu que je te fasse...

— Laisse... Je veux dormir.

— Mais tu dois fermer ta porte...

Je marmonne quelques mots inaudibles, exténué, et finis par sombrer avant même de le réaliser.

 

La douche du voisin me réveille aux aurores. Une pensée floue me martèle l'esprit à peine les yeux ouverts. Ma porte ! Je me redresse d'un mouvement trop brusque et pousse un petit cri de douleur. Quel abruti !

Je m'assois lentement, mais sans aide et les muscles à froid, me lever est un supplice. Lan Zhan a dû partir lorsque je me suis endormi. Je me traîne vers la porte close et abaisse la poignée pour constater qu'elle est restée déverrouillée. Ce que je découvre alors dans l'entrebâillement me laisse ahuri : quelqu'un est assis contre le mur, sur le seuil de ma porte. Quelqu'un en survêtement gris.

— Lan Zhan ?!

Il lève la tête vers moi, les paupières papillonnantes.

— Qu'est-ce que tu fais encore ici ? Tu n'es pas parti ?

— Tu n'avais pas fermé ton appartement à clef... murmure-t-il en se frottant les yeux. Je ne voulais pas te laisser seul, sans sécurité.

Je pose sur lui un regard effaré. Les mots me manquent...

— Maintenant que tu es levé, je vais rentrer.

— Non ! Non, s'il te plaît, entre... dis-je en lui tendant une main.

Que pourrais-je faire pour le remercier ? Cet homme a beau me vouer une affection malsaine, il a fait plus pour moi que quiconque en dix ans. Je n'ai jamais eu de petit ami ni de famille présente pour moi, comment devrais-je réagir face à une telle gentillesse ? Que devrais-je dire ? Je lui ouvre la porte et referme à clef avant d'aller lui offrir de quoi se restaurer.

— Assieds-toi. La moindre des choses est de te proposer un café.

En me voyant peiner à attraper une tasse en hauteur, il se lève et me remplace.

Be my OnlyFan (𝑤𝑎𝑛𝑔𝑥𝑖𝑎𝑛)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant