Lorsque Dorabella ouvrit les yeux le lendemain matin, la première chose qui décora son visage fut un petit sourire, distraitement, elle caressa sa nuque, puis sa joue, et son sourire sans raison aucune s’agrandit. Tout en elle respirait la paix, une paix qu’elle n’avait pas connue depuis… elle ne chercha pas, pas la peine de tout polluer aujourd’hui. En lieux et place, elle baissa le regard sur le lapin tout blanc qui gigotait à ses côtés dans le lit. Elle le souleva pour mieux regarder ses traits doux, son museau rose, ses grandes oreilles aux poils si doux, et ses yeux aux pupilles plus sombres que le ciel qu’elle avait vu de près la veille. Tout contre elle, elle sera doucement la bête, puis se leva en regardant l’heure. 8 h 51. Il lui avait dit hier avant de partir qu’une personne passerait à neuf heures pile pour lui remettre un paquet.
Telle une enfant le jour de Noël, Dorabella déposa soigneusement la bête qui se perdit dans le blanc des draps, puis elle entreprit d’aller se débarbouiller rapidement. Il n’y avait plus le temps pour une douche, sans doute après le départ du livreur. Mais à peine qu’elle eût fini de se brosser les dents et de se passer de l’eau sur le visage qu’elle entendit sonner. Comme toujours son cœur rata une marche, mais elle se rappela que c’était lui, enfin, d’une manière ou d’une autre. Cependant, il lui fallut une minute pour enregistrer le fait que la personne derrière la porte avait été envoyé par Aleksandr, et que donc cette personne ne lui ferait pas de mal. Ce ne fut qu’alors qu’elle sortit.
Toujours dans sa grande robe de nuit blanche, les cheveux blonds défaits et emmêlés à divers endroit, elle ressortit hâtivement de la salle de bain, et prit dans la volée le lapin. Dévalant les marches avec une rapidité et une joie rare pour elle, elle ouvrit la porte en faisant taire la petite voix qui le lui interdisait toujours.
— Mademoiselle Carter ? demanda un jeune homme, les cheveux cachés par une casquette grise comme sa chemise.
— Oui ?
— J’ai ceci pour vous, continua-t-il en indiquant un grand carton rectangulaire de près d’un mètre de long sur moins d’une cinquantaine de centimètres de large, carton sombre sur lequel était déposé un autre, beaucoup plus petit, pas plus grand qu’une boite à chaussure.
Un autre lapin ?
Dorabella sourit doucement à cette pensée, et s’écarta pour laisser le livreur entrer quand elle réalisa qu’elle ne pouvait pas tout porter, pas avec le lapin dans les bras.
Ses pieds nus sur le marbre, Dorabella guida le jeune homme jusqu’à la cuisine, et là, sur la table, il déposa tout, puis lui remit une petite enveloppe noire au lourd papier.— Cela accompagne le tout. Et vous devez signer là.
Il lui tendit la décharge qu’elle signa.
— Attendez-moi, je monte vous chercher un pourboire.
Le jeune homme sourit, révélant ainsi une dent fêlée.
— Nul besoin, j’ai été déjà largement payée pour cette course. Bonne journée mademoiselle.
Plus curieuse du contenu de toutes ces boites qu’à le répondre, Dorabella déposa l’animal, et déplia tout d’abord l’enveloppe, une seule phrase y était écrite.
Je te l’avais dit que je trouverais.
Elle sourit quand elle comprit.
Avec empressement, elle ôta la première boite pour ouvrir la plus grande. Dans une petite inspiration pour se préparer, elle attendit une seconde, puis souleva le couvercle, et son sourire resta figé de surprise. Là aussi se trouvait un mot qu’elle lut.
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DOMINUM Le cœur du papillon
RomanceVivre... Je n'ai jamais vraiment su ce que ce mot signifiait. Je n'avais pas le temps pour cela, ou du moins je n'en avais pas le droit. Alors telle une plante au dessus de la mer, je me contentais de simplement être là. Puis il y'a eu lui... Il y'a...