Chapitre 16 : Whateveer

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J'étais dans mon bain depuis plus d'une heure, l'eau était froide et mes doigts fripés.
Jusqu'à cet instant je m'étais interdit de penser à la soirée que je venais de passer.
La trahison de Lucie m'était restée en travers de la gorge.
Et Youness... Pourquoi m'avait-il embrassé ? Pourquoi m'avait il regardée de cette manière ? Il ne pouvait tout simplement pas éprouver quelque chose pour moi. Ce n'était pas possible. Et toutes les reproches qu'il m'avait faites..
"Regarde comment t'es habillée, avec qui tu traînes !"
Je me laissais aller et les larmes jaillirent.
Pourquoi à chaque fois que tout semble rouler, quelque chose vient me mettre à terre ?
Je voulais juste être heureuse avec mes amis, profiter de ma jeunesse, profiter de mon copain, comme toutes les autres filles. Bordel.

Allez Queen, ce n'est pas la fin du monde, tu peux gérer ça.
Oui je peux gérer ça.
Je peux organiser ma sombre revanche sur la petite blondasse, parler à Youness et remettre les choses à plat avec lui. Oui, je peux faire ça.

Je me répétais cette phrase comme un leitmotiv tout en me mettant au lit.

Ma nuit fut agitée. je me réveillais le lendemain avec un début de gueule de bois. A chaque fois c'est pareil, je sais que je supporte relativement mal l'alcool mais j'en bois quand même, du coup après deux shots de vodka et quelques bières tu peux être sûr que j'aurais la gueule de bois.
Bref, Rae était partie travailler, j'étais seule à l'appart.
J'avais terriblement envie d'appeler Jordan pour qu'il vienne déjeuner avec moi mais je devais absolument passer chez la blondasse pour récupérer mes affaires. Ca me permettrait de lui parler et en même temps je voulais être sûre qu'une revanche terrible était nécessaire car j'avais toujours du mal à réaliser ce qu'elle avait fait et j'avoue qu'une partie de moi espérait que ça ne soit que l'alcool et l'adrénaline qui l'avaient poussé à dire de telles choses.
Quand on confie un secret à sa meilleure amie, elle est censé le garder, non ?

.

Je suis devant l'immeuble de Lucie. Je salue ses voisins et traverse la cour, je sonne à son interphone. C'est la mère de Lucie qui m'ouvre.
L'ascenseur est lent, le miroir me renvoie l'image d'une fille a l'air déterminé, presque agressif avec le teint trop pâle.
J'arrive à l'appartement de la traîtresse.
Je sonne. Sa mère m'ouvre quelques secondes plus tard. L'exacte copie de Lucie mais en plus mature et avec des cheveux plus foncés.

_Bonjour Queen !
_Bonjour Sylvie, Lucie est là ?

Etrangement, elle ne m'invite pas à entrer.

_Lucie est un peu malade, elle dort encore.
_Oh, je vois.

Belle tentative d'esquive.

_Je venais pour récupérer mes affaires en fait.
_Ah oui, elle m'avais dit que tu passerais récupérer des trucs, ne bouge pas je vais te chercher ça ma chérie.

Elle me sortit le plus faux de tous les sourires et s'en alla chercher mes affaires me laissant toujours à l'extérieur de l'appartement. Sa mère était carrément étrange avec moi. Lucie lui avait sûrement dit des trucs. Jusqu'où allait elle aller ?

_Voilà tes affaires Queen.

Elle me tendit le sac de sport que j'avais laissé là il y a quelques semaines et mon sac d'hier. Wow.

_Heu. Merci.
_A bientôt alors !

Et elle referma la porte.
Ils étaient définitivement tous très chelous.
Je m'accroupis dans le couloir pour regarder le contenu du sac de sport.
Tous les hauts, les gilets, les cd, les accessoires que j'ai prêté ou laissé à Lucie y étaient.
Le message était très clair.
Elle venait de me confirmer que c'était la fin.

.

Je suis dans le métro, il est 7 heures et j'ai la tête dans l'cul. Pour changer.
Beyonce chante dans mes oreilles, il y a la moitié de mon lycée dans mon wagon, et bordel j'ai contrôle.
J'arrive à ma station. Je sors et allume ma clope. Revoir toutes ces têtes étit épuisant.
Soudain un son qui m'irrita a la seconde se fit entendre. Un son qui ne me dérangeait pas plus que ça il y a deux jours. Le rire de Lucie.
Je me retournais machinalement. Elle était avec une 2nde que j'appréciais moyennement.
Je me félicitais d'avoir fait un effort vestimentaire aujourd'hui, j'allais pouvoir démarrer ma première phase de vengeance. Mon slim blanc et ma veste en maille blanche allaient parfaitement avec ma paire de Ugg camel, en fait c'était une tenue de Rae  (d'où le flow du turfu). Luc allait baver, Lucie allait pleurer.

Forever and a day (Partie 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant