Chapitre 3

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Alana

Nico fait les cent pas, avant de finalement frapper du poing sur son bureau. Mon collègue sursaute, tandis que moi, je reste stoïque. Il aura beau crier, s'énerver, ça ne changera rien à ma réponse.

- Je ne comprends pas Alana, hurle-t-il. Tu n'as pas arrêté de me bassiner avec le sujet et maintenant que je t'offre l'opportunité d'être devant la caméra pour en parler, tu refuses ? C'est quoi ton problème ?

Je plonge mon regard dans celui de mon patron, afin qu'il se rende compte que je ne changerais pas d'avis.

- Nico, je te remercie pour ton offre, mais tu es complètement à côté de la plaque ! D'une : je suis journaliste pour le journal et non pas pour ta chaîne télévisée. Deux : Si tu diffuses ça maintenant, je peux dire adieu à tout mon travail ! Te rends-tu compte depuis quand je bûche sur le sujet ? Tu vas tout foutre en l'air !

- Justement ! dit-il en tapant une nouvelle fois sur son bureau. C'est maintenant qu'il faut agir, avant qu'un concurrent s'empare de l'affaire. Alana bon sang, c'est toi qui ne te rends pas compte de la chance que tu as. Tu es ici depuis quand ? Un an, et déjà je t'offre un putain de documentaire ! N'oublie pas que personne n'est irremplaçable.

Un flot d'insultes se bousculent dans ma tête. Elles ne demandent qu'à être exprimées, toutefois, je me retiens. Je me mords la langue si fort, que je sens le goût du sang envahir ma bouche. Cet homme n'a pas idée de l'importance de cette affaire, les enjeux, ni les conséquences. Comme beaucoup dans cette ville, il est aveuglé par l'argent et le pouvoir.

J'aperçois mon collègue se dandiner à mes côtés. Lui aussi est sur le point d'exploser et je sais pertinemment que lorsque nous sortirons de ce bureau, je serai devenu son ennemie numéro un. Peu importe, ce qu'il pense, ce qu'ils pensent tous d'ailleurs, je sais que j'ai raison. Mon but n'est pas de devenir riche est célèbre, ni même d'évoluer dans ce milieu non, ce que je veux, c'est être assez proche de lui, pour espérer le coincer. Lui, qui m'obsède et pour qui je continue de respirer et me lever chaque matin.

Je prends quelques instants afin de trouver une brèche dans laquelle je pourrais me faufiler afin de sortir de cette impasse. Soudain, une idée me vient.

- Et si je me contentais d'assister ? Nico, je ne suis pas à l'aise avec les caméras, je ne l'ai jamais été et c'est bien pour cette raison que j'ai choisie de me cacher derrière de l'encre et du papier. Tu veux un documentaire ? Très bien, mais laisse Diego me remplacer. Je l'assisterai, je lui donnerai même du contenu mais je t'en prie, ne m'oblige pas à être ce que je ne suis pas.

Tandis qu'il me regarde et que Diego retient son souffle, j'espère fortement que notre patron accepte cette proposition, car c'est la seule qui est possible. Je vais devoir faire preuve de stratèges, afin de ne pas tout faire foirer. Car Diego est un très bon journaliste, mais, comme les autres ici, il vit sur un nuage de faux semblants, d'images et de gloire, tout le contraire de moi.

- Tu fais chier Alana, vraiment chier ! Pourquoi es- tu si différente ? Tu ne peux pas simplement te réjouir ? Il faut toujours que tu en fasse qu'à ta tête... Je te propose autre chose : Un mois, c'est le temps que je te laisse pour te préparer psychologiquement et physiquement à passer devant la caméra...

- Mais...

- Il n'y a pas de " mais " qui tienne. Un mois ! Ça te laisse le temps de peaufiner ton sujet et te préparer. C'est ça ou rien, dit-il déterminé.

NarkoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant