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𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟷.𝟶𝟻
Un trou. Un énorme trou, béant et putride. Sous ses pieds, autour d'elle, il n'y a que de la boue. Des dizaines de milliers de litres de boue. Elle la sent glisser méchamment sous son poids, s'infiltrer sous ses ongles. La boue est partout tandis qu'elle n'est nulle part.
Désastreusement, Kena essaye quand même. Kena essaye toujours. Un pas après l'autre, une vie à la fois. Cette fois seulement, c'est sa vie qu'elle tente de sauver. Elle plante, griffe et pousse pour s'extirper au sommet. Kena est prête à tout pour sortir d'ici. Prête à tout pour s'en sortir.
— Je suis encore là. Se dit-elle pour s'insuffler des forces nouvelles.
Mais chaque mouvement l'entraîne plus profondément encore dans les abysses. La boue épaisse et collante, l'aspire plus profondément en elle, comme si le sol voulait l'en garder prisonnière. Elle hurle désormais, même si cela fait longtemps qu'elle ne s'entend plus.
— Tu ne veux pas rester avec moi ?Avec nous ? L'interpelle une voix familière, qu'elle ne parvient pas à reconnaître.
Dans la pénombre, elle n'arrive pas à distinguer celui qui a parlé. Elle avance à tâtons, les bras tendus, cherchant quelqu'un. N'importe qui. Car de toutes les peurs et de toutes les angoisses, c'est celle d'être seule, livrée à elle-même qui l'emporte. Pour se sortir de ce merdier, Kena va avoir besoin de quelqu'un pour l'aider.
— Où êtes-vous ? Supplie-t-elle les ombres de lui répondre.
Silence.
— Juste là. Murmure-t-il et lorsqu'il le fait, Kenna sent ses cheveux se coller sur sa nuque.
Elle n'a pas le temps de l'apercevoir, que des mains la plaque au sol. Des dizaines de mains, qui l'attrapent et l'attirent jusqu'à elles. Dans un éclair, elle perçoit du rouge. Tellement de rouge. Bientôt, elle ne voit plus que ça. C'est bien connu, le sang est plus épais que l'eau et Kena est en train de se noyer dedans.
— ...na. Le son est lointain, bien que répétitif. Elle l'entend comme une litanie qui n'en finit plus.
Le sang se fait plus chaud, plus sauvage. Il se déverse en torrent, la balançant d'un côté puis d'un autre. Encore et encore. Il la secoue d'avant en arrière. Encore et encore. Et cette fois, plus fort encore elle entend :
