JOUR SIX

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JOUR SIX

Je rentrai des cours, épuisée. Physiquement. Psychologiquement. J'étais un squelette ébréché avec un cœurs torturé qui battait. Les insultes avaient redoublé aujourd'hui. Je ne voulais actuellement qu'une seule chose. Ou plutôt personne. Dorian.

La fenêtre s'ouvrit. Celui que rendait ma vie meilleure entra dans la pièce, faiblement éclairée par ma lampe de chevet.

" Salut." Dit-il sourire aux lèvres.

Je savais que ce sourire était faux. Dorian avait toujours était comme ça. Me cachant la réalité. Ses douleurs. Ses peines. Il ne répondait jamais à ma question lorsque je lui demandais comment il allait. C'était pourquoi j'avais cessé de lui poser la question depuis longtemps.

" Tu vas bien ?"

Je ne répondis pas. Mais je lus sur son visage lorsque ses yeux noisettes aujourd'hui prirent une étonnante nuance de pitié, je lus qu'il avait compris que j'allais mal. Il le savait de toute manière. Il avait toujours tout su sur moi. Mes moindres pensées, même les plus profondes. Même celles que je me cachais. Il les avait toujours sues. Et je l'aimais pour ça. Parce qu'il savait tout.

Il s'avança près de moi et m'emprisonna dans ses bras. Me plaquant contre son torse.

" N'oublie jamais que je serai là jusqu'à la mort.
- Oui.
- Je sais qu'ils sont durs avec toi. Je sais ce qu'ils te font subir."

Je pleurais.

" Non ne pleure pas ! Tu as assez pleuré comme ça."

Il se leva précipitamment et s'avança vers mon bureau. Dorian attrapa la lame de rasoir. Je ne savais pas comment elle était arrivée ici. Il la posa sur son avant-bras gauche, malgré le fait que comme moi il soit gaucher, car le droit souffrait encore des mutilations de la veille.

" Tu sais pourquoi je vais faire ça ?
- Parce que ça te soulage.
- Non, parce que ça nous soulage." Rectifia-t-il.

Il avait raison. Il avait toujours raison parce qu'il savait tout. Car il savait que voir son sang couler, ressentir ne serait-ce qu'une once de sa douleur physique me soulageait. Faisait s'échapper le poids qui compressait mon cœur. Rendait mes pensées plus limpides. Oui j'aimais voir son sang couler. J'aimais sa douleur physique.

Après dix minutes à nouveau d'acharnement, le sang coulait plus qu'hier et je m'empressai d'aller chercher le drap rougi de la veille et de l'enrouler encore une fois autour de son poignet.

Heureusement que ma mère n'était pas tombée sur ce drap que j'avais soigneusement caché, qu'aurait-elle dit en voyant le tissu tâché de notre sang. Non pardon. Son sang. Je l'emmenai jusque dans mon lit, et je le couchai.

"Dorian, tu es mon tout. Lui susurrai-je.
- Je sais. Je sais. Et tu es le mien aussi."

Je lui appartenais tout entière. Il m'aimait beaucoup trop pour me partager. Je le savais. Il me voulait pour lui seul. Je le savais. C'est pourquoi il m'avait éloignée de mes "amis" car il voulait que nous ne soyons que tous les deux. Car nous étions mieux tous les deux de toutes manières. Nous avions toujours été tous les deux en fait.

Je m'endormais. Sa présence me réconforta pour la soirée. Jusqu'au lendemain. Jusqu'à ce que je sois seule.

***

Dans le prochain jour, vous saurez tout de Dorian et vous pourrez enfin répondre à cette question. "Qui est Dorian ?"

DorianOù les histoires vivent. Découvrez maintenant