Chapitre final

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Paola s'en va rejoindre Nicolas de l'autre côté du goudron.
Elle appelle.

— Nicolas !

Le jeune homme se retourne dans sa direction mais à peine a t-il eu le temps de la remarquer, qu'il la vois passer brutalement sous les roues d'un grand camion qui fonçait à toute allure.
Le camion s'arrête plus loin, laissant derrière lui le corps de Paola dont certains membres ne sont pas dans la bonne direction.
Nicolas ne réalise clairement pas ce qui vient d'arriver. Il voit un corps gisant sur le goudron, une mare de sang autour, il voit des gens accourir voir ce qu'il se passe, il regarde le camion sur lequel est dessiné le logo de la société de son cher père et revient sur la foule de gens qui s'est attroupé autour du corps de Paola gisant au sol.
Il regarde sa main pleine de sang et revoit dans sa tête, l'image d'Anissa étendue sur le plancher, le crâne fondu à cause du pot de fleur qu'il lui a lancé poussé par la rage.
Le jeune homme voit trouble, le sol semble tanguer sous ses pieds, sa respiration s'accélère, il s'effondre lourdement sur le sol et perd peu à peu connaissance.
À son réveil, il se dit dans un hôpital car cette odeur qui se dégage dans l'air ne trompe pas.
Il reste quelques temps à observer le plafond jusqu'à ce que la porte de sa chambre s'ouvre pour laisser entrer son père. Un vieil homme d'une cinquantaine d'années au crâne dégarni toujours propre sur lui.

— Oh Nicolas mon fils, que t'arrive t-il donc? S'affole le père en voyant son fils dans ce lit d'hôpital.

Nicolas ne répond pas.
Il regarde son paternel puis lui dit:

— Elle est morte!

— Qui donc est morte?... Parles tu de la fille renversée par un camion de la compagnie ? Hélas oui elle est morte mais cet incident sera couvert par l'assurance, nous n'avons rien à craindre mais...!

— Non Papa Anissa est morte!!! Hurle t-il en fondant en larme. Anissa est morte papa!! Elle portait mon enfant !! Mon enfant Papa, Anissa est morte, papa Anissa est morte! Pleure t-il

Le cinquantenaire regarde pleurer son fils sans trouver mot à dire, aussi surpris que choqué par cette tragique nouvelle.

— Comment... Anissa... est morte? S'étonne le père.

D'un coup, deux hommes en uniforme franchissent la porte.

— Vous êtes bien Monsieur Nicolas Panalca? Demande l'un des policiers.

— Que voulez vous à mon fils ?

— Calmez vous Monsieur !
Je répète ma question, vous appellez vous Nicolas Panalca ?

— Oui c'est moi! Répond  finalement le jeune homme.

— Vous êtes en état d'arrestation pour le meurtre de madame Anissa Panalca, vous avez le droit de garder le silence, tout ce que vous direz pourra et sera retenu contre vous !

Le père de Nicolas voyant que le policier s'apprête à passer les menottes à son fils, tente de s'interposer.

— Qu'est ce que c'est que cette histoire ? Vous accusez mon fils d'avoir assassiné sa femme ? Quelles sont ces sornettes ? Hurle t-il.

— Monsieur calmez vous ! Ne nous obliger pas à nous montrer violent! Monsieur Nicolas va nous suivre, il aura droit à un avocat et s'il n'a pas les moyens, un avocat lui sera commis d'office ! 

— Mais enfin c'est ridicule, Nicolas dit quelque chose !

Nicolas entend parler son père mais ne comprends rien à ce qu'il raconte. le jeune homme a l'esprit ailleurs.
Il semble absent.
Son père lui appelle une seconde fois mais il ne répond toujours pas. Puis dans son état de délire total, il se met à dire:

– Anissa pardonne moi, je voulais pas! Je voulais pas te faire du mal, c'est elle... c'est elle, je sais pas ce qu'elle m'a fait Anissa, pardonne moi Anissa, je t'aime Anissa je t'aime, je.... Je voulais pas que ça finisse comme ça Anissa non je t'aime Anissa j'suis désolé, tellement désolé, j'suis désolé Anissa pardonne moi j'suis désolé, j'suis désolé Anissa...! Dit-il devant les regards confus de la police et de son père.

Malgré les interventions de son père, Nicolas est arrêté et conduit au poste de police.
Après quelques procédure passées, il est conduit en cellule en attente de son procès.
Il rumine dans la pièce et ne cesse de demander pardon, ne cesse de dire désolé.
Il est assis la tête dans les mains et le regard vide.
Les journaux ne parlent plus que de ça, de l'homme qui a assassiné sa femme enceinte. John le meilleur ami de Nicolas est troublé par la nouvelle et dit ne pas reconnaître son ami, qu'il ne ferait jamais un truc pareil et qu'il est sûrement innocent même si toutes les preuves convergent vers lui. Son père dépense des milliers d'euros dans des avocats qui savent l'affaire perdue d'avance.

Un soir, seul dans sa cellule, ne cessant pas de demander pardon à celle qu'il a ôté la vie, Nicolas réentend soudain le voix de Paola et aussitôt il hurle de terreur en criant:

– Non, laisse moi, sors de ma tête, laisse moi, laisse moi, Non sors de ma tête ! Hurle t-il encore et encore en se cognant la tête contre les barreaux de sa cellule.
Il hurle et se cogne la tête à plusieurs reprises jusqu'à se saigner le front mais il continue en essayant désespérément de se sortir ce chant de la tête. Il cogne , il cogne , il cogne et finit par se fracasser violemment le crâne et pisser le sang en convulsant.
Les gardiens se précipitent pour le sortir de sa cellule et l'emmener à l'hôpital.
Après quelques heures à essayer de le stabiliser. Les médecins annoncent l'heure de la mort.
Nicolas est mort.

Fin

Ma_Sirène_Bien_AiméOù les histoires vivent. Découvrez maintenant