p.1 / la rivière

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Chihiro se pencha un peu plus au-dessus de la rivière, contemplant l'immensité bleue, le ciel où dansaient quelques oiseaux. Ses yeux noirs s'agrippèrent à chaque trait de son visage dans son reflet ; sa figure ronde, ses pommettes rosées, sa frange brune désordonnée, son tendre sourire. Certaines mèches de ses cheveux, attirées, touchèrent l'eau douce légèrement, forçant la jeune fille à retirer son élastique mauve de son poignet et à rassembler ses cheveux en une éternelle queue de cheval.

Chihiro se coucha alors au bord de la rivière, admirant l'eau qui s'était parsemée de la lumière du soleil. Elle se perdait dans le bleu des flots, leur paisible respiration, leurs chuchotements, leur silence. Chihiro s'allongeait toujours au bord de la rivière, comme si elle s'allongeait au bord d'une silhouette réconfortante, d'un corps qu'elle adorait depuis toujours. Le bout de ses doigts effleurait la surface de l'eau – de sa peau – et de la bouche de la jeune fille sortaient quelques paroles :

« J'ai aimé une rivière comme toi, avant. »

Le bord de la rivièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant