Chapitre 6- Pénélope

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Il est minuit et ça fait maintenant plusieurs secondes que Raphaël me fixe pendant que je fume sur cette colline, ses yeux verts m'analysent pendant que mon coeur s'emballe. Je lui tends de nouveau son joint pour qu'il puisse fumer à son tour. Mon corps est complètement détendu, et je me sens apaisée. 

- On va jouer à un jeu Pénélope, dit-il les yeux brillant de défi. 

- Quoi comme genre de jeu ? demandais-je. 

- On a chacun le droit de poser trois questions à l'autre, et on y obligé d'y répondre sincèrement, expliqua-t-il. 

- J'accepte mais tu risques de perdre à ton propre jeu Raphaël, commence je t'en pris. 

- Qu'es que tu as besoins d'oublier Pénélope ? 

- Ma vie, toute ma vie, j'aimerai pouvoir tout oublier. Et toi qu'es que tu as besoins d'oublier ? 

- Ma vie aussi Pénélope, toute ma vie, je rêverai de pouvoir tout oublier. 

Allongés tous les deux sur le dos l'un à côté de l'autre dans cette herbe fraiche, nos respirations se synchronisent doucement. 

- Pourquoi tu as l'air d'aimer autant la moto ? demandais-je. 

- J'adore car la vitesse me fait me sentir vivant, l'adrénaline me procure la seule chose que j'arrive encore à ressentir, répondit-il. 

- J'avais l'impression de ressentir la même chose, plus la vitesse augmentait plus je me sentais bien, expliquais-je. 

- Pénélope tes parents savent que t'es en soirée tout le temps ? demande-t-il. 

- C'est compliqué, ils ne sont pas souvent chez moi et puis ils se préoccupent pas vraiment de ce que je fais à part mes notes, lui dis-je. 

Ah et aussi ils me rabaissent constamment sur mon physique, mais ça je vais éviter de le dire. 

- Et toi tes parents ? demandais-je. 

- Je ne vis plus avec mes parents depuis 2 ans maintenant, nos rapports ont toujours été compliqué, explique-t-il. 

- Je peux te poser ma dernière question Raphaël ? demandais-je doucement. 

- Je t'écoute. 

- Est-ce que t'es déjà tombé amoureux ? 

Un silence s'installe, et je crois qu'il ne vas pas me répondre. 

- Je crois surtout que l'amour c'est pour les faibles, dit-il. 

- Je crois que je pense la même chose. 

Le silence s'installe pendant que le vent souffle dans nos cheveux. Mes yeux se perdent dans cette immense paysage et mes pensées divaguent. Je suis apaisée. 

- Raphaël je ne veux vraiment pas rentrer chez moi cette nuit, dis-je. 

- Tu veux venir chez moi il n'y a personne, répondit-il. 

- J'espère que ça te dérange pas, tu es sur ? 

- Non pas de soucis, ça n'aura pas été si dur de te mettre dans mon lit Pénélope, dit-il en riant. 

- Connard, dis-je en riant. 

Son rire résonne et le mien le suit rapidement, je le frappe doucement sur l'épaule. Il prend un regard outré et fond sur moi, nous roulons dans cette herbe fraiche en faisant semblant de se battre. Raphaël s'arrête au dessus de moi, soutenue seulement par ses avants-bras. Nos souffles se mélangent et ma respiration s'accélère, ses yeux verts me fixent avec une lueur de désir. 

- J'ai envie de t'embrasser Raphaël, dis-je dans un souffle. 

Son sourire s'agrandit et je le trouve absolument magnifique. 

- Je ne vais pas t'embrasser Pénélope, tu as beaucoup trop bu et fumer, me répondit-il doucement. 

- Tu ne veux pas ? demandais-je déçus. 

- Si, mais quand ça arrivera je veux que tu t'en souviennes pendant longtemps princesse, dit-il en se relevant. 

Je descend la colline à ses côtés avant d'arriver devant la moto, j'attrape un des casque posés dessus et le met. Je l'attache et monte sur cette engin prête à affronter la vitesse encore une fois. 

J'attends que Raphaël me rejoigne mais je vois qu'il ne bouge pas et qu'il me regarde. 

- Tu n'as pas peur de mourir Pénélope ? demande-t-il. 

- Je n'ai plus peur depuis un moment, répondis-je. 

- Alors tu vas conduire, dit-il. 

Mon coeur fait un bond, moi conduire cette engin mais je n'ai jamais fais ça de ma vie. Raphaël se positionne dans mon dos pour attraper mes hanches et me déplacer doucement vers l'avant de la moto. Il place mes mains dessus et replace mes cheveux dans mon dos pour qu'ils ne me gênent pas pendant que je conduis. Je sens son souffle chaud sur ma nuque, il s'assoit dans mon dos et ma respiration s'accélère un peu plus encore. 

- Mais je ne sait pas faire, j'ai jamais conduit une moto, dis-je. 

- Justement c'est ce qui est amusant Pénélope, dit-il. 

Ses mains se posent délicatement à côté des miennes sur l'avant de la moto et il me demande si je suis prête avant de nous faire accélérer d'un coup. Je repositionne mes mains pendant que l'adrénaline s'empare de mon corps, se soir notre destin dépend seulement de moi. Raphaël a enlevé ses mains de la moto pour les positionner sur mes hanches, je sens la chaleur de ses doigts à travers ma fine robe. Le vent souffle sur nos deux corps serré l'un contre l'autre sur la moto, et la vitesse augmente encore un peu. On roule a une vitesse phénoménal sur cette grande route vide. 

Mais mon coeur s'arrête quand je vois deux phares foncer droit sur nous, mon corps se tend et il faut que j'agisse vite. Les phares m'éblouissent et mes membres sont paralysés. Raphaël dans mon dos ne bouge pas, il n'est même pas tendu, il aime beaucoup trop le danger. Je suis livrée à moi même sur cette grande route face à cette voiture qui nous fonce dessus. Quand les phares arrivent à notre hauteur et que je nous crois mourir, mon corps se réveille subitement pour faire dévié la moto sur le côté. J'ai réussis à éviter la voiture et je respire de nouveau. Mon coeur bat affreusement vite dans ma poitrine et ma respiration est encore rapide. J'ai vu ma vie défilé devant mes yeux en quelques secondes, Raphaël lâche mes hanches pour reposer ses mains sur l'avant de la moto et prendre le relais sur la conduite. Ma tête se relâche en arrière pour se poser sur son épaule, je respire encore difficilement mais je me sens encore plus vivante qu'avant. 

Nos coeurs battent encore à l'unisson grâce à l'adrénaline. 

Être enfin aiméeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant