Chapitre 16

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C'est à présent mon tour de fixer le petit. Il n'est pas très haut, doit avoir cinq ans voire quatre, les cheveux châtains, ébouriffés, les yeux clairs, des joues d'enfant, une bouille trop craquante. Mais la posture dans laquelle il était installé laissait à comprendre presque qu'il était chez lui. Hors... c'est chez moi.


"Euh, excuse-moi, t'es ... qui ? finis-je par demander.

- Toa d'abord. dit-il d'un ton ferme.


J'écarquillai les yeux. Ce gamin avait du culot.


- Woh. Je t'ai demandé avant. répondis-je.

- Je le dirai pas mon prénom alors toa d'ab' quand même.

- Hopopop ! Je suis chez moi là, t'es qui !

- Dis moa ton nom d'ab'. "


M'ayant beaucoup énervé, on finit par se chamailler, comme deux gros gamins,, sauf que lui ça en était vraiment un.


Luc est arrivé en plein milieu du débat :

"OUI MAIS NON MOA J'ÉTAIS LÀ AVANT TOA D'ABORD ! ÇA COMPTE ÇA !

- JE M'EN FO- JE M'EN FICHE DE ÇA ! JE SUIS ICI CHEZ MOI, POINT BARRE !

- MÊME PAS VRAIEUH !


- C'est pas pour vous déranger, mais Alix, tu peux rentrer s'il te plaît ? nous interrompit Luc.


Le petit sourit de toutes ses dents lorsqu'il a entendu la révélation fatidique de Luc.


Puis il entra dans la maison comme si de rien n'était. Luc le suivit du regard, et ensuite, avant de me laisser entrer il me parla :


- Écoute, je n'y suis pour rien. Alix, je te jure que je n'étais pas au courant. Promets-moi que tu ne m'en veux pas.

- Excuse-moi, mais de quoi parles-tu ? Répondis-je, sans comprendre.

- Jure-le moi. S'il te plaît. C'est important.

- Bah si tu veux.

- Prononce-le.

- Je l'jure.

- Merci. Je t'apprécie énormément. »



« Je t'apprécie énormément ». C'est bizarre comment c'est formulé pas vrai ? On dit « je t'aime » en français ou rien ! Pas de « je t'apprécie » ! Ça ne signifie absolument rien !


Luc ne changera jamais.


J'entre après lui, pose mon east-pak dans l'entrée, et le suis dans le salon. Là, sur le canapé, deux femmes sont assises et me regardent. Deux femmes d'une maigreur voyante, et vêtues d'habits simples mais surtout élégants.


Le petit garçon, lui, est au sol, et s'amuse seul avec les motifs du tapis. Il est mignon en fait, et me donne la compassion.


Je m'assis sur le fauteuil qui est en face du canapé où sont assises les deux femmes. Elles me fixent, avec un sourire triste sur le visage. Leurs mains sont croisées sur leur tailleur, et leurs visages blancs comme si elles passaient leur vie dans une cave montraient à quel point elles étaient fatiguées.

Une Alix, un Alex et 2 MarvelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant