Chapitre 4

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Lundi 20 septembre.

Toute la journée d'hier j'avais dormi, à cause de la longue fête de dimanche. Mais même ce matin, j'étais fatiguée. Il était déjà sept heures et demi, j'avais cours dans pas très longtemps. Je m'habillais raidement avec un short et mes Doctor Marten's, et un tee shirt sur lequel était écrit en grosses lettres PInk Floyd. Je sortis de chez moi plus tôt que d'habitude, car je ne voulais pas voir Luc (je raconterai son histoire dans quelques chapitres, pas tout de suite). 

Je marchais tranquillement sur le quai et reniflais à pleins poumons l'air océanique. Ça faisait longtemps que je n'avais pas senti cet air si particulier. À la Réunion, nous étions plus du côté des montagnes, et je n'allais presque jamais voir l'océan et me baigner. Là, c'était différent. Le ciel était bleu, mais encore légèrement sombre, et puis l'horizon était...rose. Ces moments-là sont importants pour moi, c'est le petit plaisir naturel de la journée. J'étais tellement perdue dans mes pensées que soudain quelqu'un me fit un croche patte, et je tombais par terre comme une crêpe, à me demander encore durant ma chute ce qu'il s'était passé. Je me relevais, furieuse, le nez d'où coulait du sang et une légère tâche brunâtre sur la joue et me retournais, pour pouvoir étrangler mon "agresseur". Je ne fus pas torp surprise en voyant Kôl, qui riait comme un enfant. Puis, il leva sa tête et me regarda d'un sourire moqueur. Je fis la même chose, assez hypocritement, et nous restâmes là comme ça pendant à peu près... 2 secondes. Juste après, je me suis jetée sur lui comme une lionne enragée en lui donnant -ou plutôt essayant de lui donner- des coups de poings dans sa face de champignon coincé. Lui riait avec larmes et je lui courai après. Nous avions l'air ridicule en courant comme cela et lorsqu'il s'arrêta sur un banc, je m'asseyai à côté de lui, essouflée mais pas tant que ça, étant assez endurante. Nous fûmes silencieux, jusqu'à ce qu'il brise le silence :

" Qu'est-ce qui est transparent et qui court dans un champ ? 

- Euh... je sais pas,  répondis-je.

- Un troupeau de vitres !! "hurla-t-il. Il rigolait tellement, que l'on ne savait même plus s'il rigolait ou s'il pleurais. Il se plia en deux (au sens propre!) et marcha comme cela en laissant échapper des grosses larmes qui coulaient rapidement de son visage. 

Je le laissais, et attendis patiemment sur ce banc, tandis qu'il était là, à rigoler comme un demeuré. Excusez moi pour les termes mais là, c'était vraisemblablement unique de voir ce genre de scène. Ce banc, Maurice le pêcheur y allait tellement, que, à sa mort, on baptisa ce banc "le banc de Maurice". Il était notre point de rendez-vous avec les filles et désormais toute la peite troupe des garçons. 

Hulk arriva, en compagnie de Fred. Ils se demandèrent ce qu'il se passait, en apercevant Kôl courbé comme il l'était, à "pleurer". Lorsqu'ils accoururent l'un auprès de lui, l'autre vers moi, ils me demandèrent sur le champ ce que j'avais fait. Kôl leva la tête un instant et rit de plus belle. Je souris, en leur montrant du doigt ce bouffon, et Fred vint s'asseoir près de moi, et Hulk restait debout. Nous parlâmes de tout et de rien lorsque je sentis des mains froides qui me recouvrirent les yeux soudainement. Une petite voix déformée demanda : "C'est quiii?" Et je répondais sèchement :

- Le pape.

- Nooon !

- Un alien ?

- Non.

- Un petit garçon tout morveux ? ricanais-je.

- Nooon ! Allez, je t'aide : je suis belle, j'ai l'allure d'une mannequin, et je suis aussi intelligente qu'une scientifique.

- Euh... Igor Bogdanoff ! Sans hésiter ! "

Elle hurla. Je savais très bien que c'était ma ptite Pauline préférée mais je ne voulais pas lui donner la satisfaction de savoir qu'elle était la plus belle. J'adorais ça. La faire rager. C'est énorme comme sensation, surtout que elle, c'est une grosse rageuse ! 

Une Alix, un Alex et 2 MarvelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant