Chapitre 20

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Point de vue d'Alix

Le lendemain matin, je me réveille à cause d'un des deux garçons qui baille dans son sommeil.

Il s'agit d'Alex, encore complètement endormi, tenant fermement dans ses bras musclés l'oreiller. Ses genoux sont repliés contre son torse et il semble être au beau milieu de ses ses rêves. Ses paupières fermées forment un petit creux sous l'oeil, qui lui donne l'air de sourire.

J'étire mes jambes jusque pouvoir toucher de la pointe de mes pieds la barre métallique. J'étire mes bras verticalement, jusqu'à me rendre compte que Rafael est absent. Je m'assis alors rapidement pour le chercher des yeux, mais sans résultats. Je me lève, après avoir jeté un regard une énième fois à mon bel ami.

J'enfilai mes chaussettes et me couvris les épaules, pour descendre dans la cuisine. Je trouvais ainsi Luc, en train d'écrire quelque chose dans un carnet, et Rafael à côté, un croissant dégoulinant de miel dans la bouche en train de parler sans s'arrêter.

C'est à se demander comment est-ce qu'il fait pour respirer... 

 Luc essaie vainement de montrer à Rafi qu'il ne veut pas entendre ce qu'il lui raconte, en soufflant une bonne cinquantaine de fois par minute.Mais Rafael continue son blabla incompréhensible à cause du nombre incalculable d'aliments présents dans sa bouche. 

 « Et puis...Chomp Chomp ... grande ! Crunch ! Superman. Il est y-Chomp Chomp ! portail ! racontait mon Rafi. 

-  Oui. répondait à chaque fois Luc, ne levant quasiment pas les yeux du carnet, seulement pour les rouler lorsque le petit semblait dire des propos prétentieux.

Je les regardais, souriant en pensant que bientôt, nous trois, on serait une famille, et que Luc devrait supporter constamment Rafael.

À un moment, celui-ci leva la tête en attendant la réponse de Luc -qui ne viendrait jamais-, et il me vit.Il sourit, et hurla comme je m'y attendais : - Aliiiiiix ! 

 À mon tour je fis semblant de courir au ralenti en contournant la table, et le prit dans mes bras comme s'il était un héros. 

-  Bien dormi petit monstre ? 

-  Ze ne suis pas un monstre-EUH ! Mais sinon, oui ! À part que ce matin tu m'as poussé, et après j'avais plus envie du tout de faire dodo, alors j'ai eu faim et je me suis fié à mon nez qui m'a tout droit conduit à la cuisine fumante de bonnes odeurs. Et j'ai vu Luc, c'est ton papa ?

Je hochais la tête en lui caressant les cheveux.

- Donc c'est un peu mon papa à moi aussi ! demanda-t-il timidement. 

- NON ! cria Luc, sans lever la tête de son journal.

- Bah un petit peu, oui ! Il répète que non parce que lui, il ne le sait pas ! racontais-je à Rafael, qui était tout ouïe.

 Il continua le récit de toutes ses péripéties de la matinée : - Après, je lui ai raconté quand je suis allé en vacances en Italie avec mon livre ! C'était un livre tout pleins de belles et grandissimes images de paysages italiens, et donc je suis allé à Florence, à Venise, à Naples, à Courmayeur, à Rome, à Turin, à Gènes, à Vérone, à Brescia, à- 

- Tu as donc parcouru tout un pays ! C'est merveilleux Rafael ! Un jour, je t'y emmènerai mon chou. Mais genre, pas avec un autre livre. En vrai. Je te le jure.

Le garçon s'illumina. Je le reposai à même le sol, et il sautilla partout où est-ce qu'il pouvait. Lorsqu'il se calma, j'observai sur la table où il était installé des grandes feuilles où il avait dessiné. C'étaient des grosses craies colorées basiques, qui apparemment plaisaient beaucoup à Rafael. Je distinguais une silhouette dont le contour était tracé maladroitement en jaune, et un cercle bien net qui faisait office de visage. On le reconnaissait grâce à deux bulles dont le tour était noir et l'intérieur était blanc, les yeux. Un point vert dans chacun formait l'iris. Chaque détail était précis : la bouche était soigneusement dessinée formée de lèvres, et surmontée d'un nez avec deux points larges pour les narines. Même les habits étaient présents : une chemise à rayures pas tout à fait droites, et un short dont le rouge sortait maladroitement du contour. On reconnaissait le fait que ce soit une jeune fille, à ses cheveux coiffés en chignon en boule, et au regard perfide. Rafael prit une craie noire, et dessina par-dessus ce qui semblaient être les pieds : - C'est toi Alix. Je l'ai fait ce matin.

Une Alix, un Alex et 2 MarvelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant