Chapitre 10

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C'est en entendant encore une fois un coup sur la fenêtre que je me réveille.

Je suis encore dans mon lit, la couette bleue sur mes jambes recouvertes d'un léger jogging, je cligne des yeux, regarde Moc.

5 heures 24.

Je suis fatiguée. Je me laisse tomber dans les bras de mon lit et fixe le plafond. En fait, je me fixe moi-même.

Quand j'étais petite, -j'avais 6 ans- j'avais attaché à une poutre un miroir.

"Parce que j'avais peur de disparaître".

Je me regarde. Mon corps est quasi-entièrement au-dessus de la couette. Aucune utilité. Je porte un tee-shirt blanc, avec des rayures bleues océan. Mon jogging est bleu marine. J'aime le bleu. Ça me rappelle l'océan. Ça me rappelle le vent.

Mes cheuveux sont ébourrifés.

Je croise mes mains en-dessous de ma tête.

J'apprécie me regarder dans un miroir. Pas par égocentrisme, ni par prétention, seulement car j'aime me savoir présente. Comme mes yeux sont à l'intérieur de moi, j'ai la capacité de voir des gens, de voir LES gens, de voir le monde entier, mais je ne peux pas me voir.

Alors le miroir me permet de me voir, de temps en temps.

Je ferme les yeux et respire un coup.

Pac !

Je sursaute de nouveau lorsque j'entends encore une fois ce coup sur la vitre.

Pac !

Cette fois-ci, j'ai vu. En fait, c'est un caillou. Sauf qu'un caillou, si on ne lit pas trop de livres de science-fiction, on sait que ça ne tombe pas du ciel 10 fois de suite.


Alors je m'approche de la fenêtre, et je l'ouvre doucement. Puis je me penche et là..

Son sourire est contagieux. Je souris à mon tour, et le regarde dans les yeux. Il est... magnifique.

Ses cheveux noirs sont ébourrifés, et c'est juste craquant. Son tee-shirt, noir rayé blanc, est froissé. Il porte un pantalon rouge qui descend jusqu'en dessous de ses genoux. Ses jambes fines mais musclées tremblent, il doit sûrement avoir froid. Il a enfilé des vans grises.

Je le regarde, et lui dit doucement, mais assez distinctement pour qu'il m'entende :

"Monte, je t'en prie.."

Il me sourit.

Il met son sac sur ses épaules, et grimpe d'abord sur un baril, puis sur le toit. Il rampe sur la pointe des pieds, comme s'il avait peur de faire tomber des tuiles, et rejoint la fenêtre. Je m'écarte, il saute dans ma chambre, et, je ne sais pas quel moyen,

Nous nous retrouvons collés l'un à l'autre.


Il lève les bras, m'entoure le dos avec ceux-ci puis me serre fortement.

J'apprécie énormément les câlins avec lui. Ça me donne une énergie puissante...qui se barre dès qu'Alex me lâche...

Ma tête est collée contre son épaule, et je sens son odeur à pleins poumons. Je l'étreint à mon tour avec mes bras.

Au bout de quelques longues secondes, nous nous éloignons l'un de l'autre mal à l'aise.

Il se gratte les cheveux, pour montrer qu'il ne sait pas trop quoi raconter. Ce geste est plus que charmant.

" Tu vas bien ? essaie-t-il.

- Je suis un peu fatiguée, je viens de me réveiller, répondis-je."

Il sourit.

"J'ai l'habitude de me lever à cette heure-ci, pour profiter du matin. C'est tellement beau aussi...

- Ça a l'air ..

- J'aimerai..-j'aimerai t'emmener avec moi ce matin. Tu veux bien ? Je voudrais te montrer et surtout te faire rencontrer des gens que je voie le matin. sourie-t-il.

- Je me prépare, et dans deux minutes, on y va. répondis-je, tout sourire également."

Tandis qu'il s'assoit sur mon lit, j'enfile secrètement mon paquet dans mon sac de cours, puis ajoute les cahiers de cours de la journée.

Je le regarde, il me regarde attentivement. Puis je m'avance vers lui, prends ses mains, et les lui mets sur les yeux. Il comprend, et un sourire apparaît sur son visage.

Je lui lâche ses mains -à contrecoeur- et me dirige vers mon armoire pour prendre un pantalon. J'enfile un jean bleu foncé, puis remplace ma marinière par...une marinière. J'aime énormément les rayures. Je me coiffe les cheveux, puis je me les boucle. Je prends une veste en jean, et mets un foulard autour du cou. Puis je me retourne, toute heureuse, et dis :

« C'est bon ! »

Il ouvre les yeux, et murmure en souriant et me regardant droit dans les yeux : « Tu es très jolie. ».

Ce compliment me va droit au cœur.

Alex rejoint la fenêtre, se retourne, et me regarde, puis il disparaît de ma vue en sortant. Je fais de même, et sur le toit, je ne suis pas très sûre de moi. Je regarde Alex, que je vois a présent, je ferme la fenêtre de ma chambre de l'extérieur en la poussant contre le mur, et plie les jambes.

Alex ouvre ses bras, et me lance : « Saute, je te rattrape ! ».

Je saute, un peu inquiète, pas de la hauteur, vu que je le fais souvent. Mais surtout inquiète par moi, car, étant mal réveillée, j'ai du mal à faire des mouvements, et j'ai peur de me retrouver par terre (ce qui n'est pas le cas lorsque j'ai toute ma tête).

L'air traverse mes cheveux, et, juste avant de rencontrer le sol, deux bras m'empoignent brutalement. Je me retrouve encore conter le torse musclé d'Alex, et me laisse aller contre lui. Je suis contente qu'il m'ait rattrapée.

Je fourre ma tête dans son épaule, et il caresse mes cheveux. Puis, il s'écarte de moi et pose délicatement ses lèvres sur mon front.

Je rougis, je crois.

Il me regarde, sourit, et me prend la main. Puis, il me tire et nous marchons.

Une Alix, un Alex et 2 MarvelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant