Chapitre 32 : Connaissance

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14h26. Cela faisait des heures que l’on surveillait Emilie de notre balcon avec des jumelles. Elle n’avait rien fait de spécial. Elle s’était changée sous les critique de mon acolyte en la traitant de, je cite « sale pute aigrie ».

Elle était maintenant devant la télé, regardant une série. Je commençais vraiment à m’ennuyer. Je ne savais même pas pourquoi il voulait l’observer, si on la voyait dans deux jours. Peut-être avait-il ses raisons.

J’étais fatiguée de tout ça.

- Je m’ennuie, lui dis-je en soufflant.

Il m’ignora, préférant regarder la « sale pute aigrie ». Je soufflais une nouvelle fois puis me levais.

- Où est-ce que tu vas ? me questionna-t-il en gardant ses yeux rivés sur la cible.

- Je vais trouver une occupation, je me fais chier.

Il saisit mon poignet à toute vitesse, me faisant sursauter.

- Reste, on va trouver un truc à faire.

Il fit mine de réfléchir quelques instants avant de me lâcher et de m’ordonner :

- Dans la table de nuit, celle à gauche. Y’a un PC. Ramène le.

Je m’exécutais, curieuse de savoir ce qu’on allait faire sur son PC. Je lui ramenais après l’avoir cherché. Il l’alluma avant de me faire signe de m’assoir à côté de lui.

- On va faire travailler notre imagination, me dit-il. On va écrire une histoire !

Je fronçais les sourcils, j’étais très mauvaise pour écrire. Même si l’idée ne me réjouissait pas, je me tus. C’était mieux que rien.

- Ok, alors on va chacun écrire une phrase, d’accord ?

J’acquiesçai. Ses doigts commencèrent à tapaient les touches puis il me tendit l’ordinateur. J’essayais de continuais, d’écrire quelque chose de censé.

Le PC passait de lui à moi, de moi à lui. De fil en aiguille, une histoire se créa. C’était deux lycéen qui tombèrent amoureux l’un de l’autre. Rien d’original mais ça occupait.

Oswald me tendit alors l’ordinateur. J’écrivais rapidement une scène de baiser avant de lui redonner, n’ayant plus d’inspiration.

Il lu ce que je venais d’écrire avant qu’un rictus ne naisse sur ses lèvres. Il se rapprocha de moi puis me susurra au creux de l’oreille :

- J’aimerais bien reproduire cette scène avec toi.

Mes joues chauffèrent alors qu’une boule de créa dans mon ventre. Je tournais la tête, faisant mine de regarder le paysage pour cacher ma rougeur. Alors c’était ça, aimer ?

Aimer ? Je l’aime ?

J’étais perdue. Est-ce que je l’aimais ou j’avais juste de la peine pour lui ? Pour ce qu’il était devenu ? Pour ce qu’il aurait pu être ?

Dans ce cas, s’il était devenu autre chose, je ne l’aurais peut-être pas connu.

Cette pensée me rendit subitement triste. Je crois que j’avais développée de l’affection pour lui. Ca me faisait peur.

- Est-ce que ça va ? me demanda-t-il ce qui me fit sortir de mes pensées.

J’hochais la tête. Je sentis alors une goutte me tomber dessus, puis une autre et encore une autre. Il pleuvait. Oswald et moi décidions de rentrer dans notre chambre.

Inconnu [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant