Inconnu [TERMINÉ]

Chapitre 18 : Vrai visage

Assisse à la table de la cuisine, je regardais O découper du saumon tout en m'expliquant le plan.

- Il faut que tu m'écoutes attentivement, m'informa-t-il en insistant sur le dernier mot, Roberto à l'habitude d'aller au Brito's Old Bar pour boire. Tu iras le draguer et tu devras tout faire pour l'éloigner de la foule. Emmène le dans une ruelle, à l'écart du monde.

- C'est à ce moment-là que tu interviendras ?

- Exacte !

O mit les morceaux de saumons dans une casserole puis alluma le feu pour les faire cuire. Il se tourna vers moi, le regard imperceptible.

- Et si il me démasque, m'inquiétais-je.

- Fais en sorte qu'il ne le fasse pas. Votre avantage à vous, les femmes, c'est que vous pouvez obtenir ce que vous voulez rien qu'en ouvrant les cuisses.

J'entrouvris la bouche. Il n'avait pas tort d'un côté.

- T'es en train de me dire de baiser avec lui ?

- S'il le faut, oui.

Je ris jaune.

- Hors de question.

- Alors fait en sorte de ne pas arriver à ce point-là.

Je levais les yeux au ciel. Bien sur que non, je n'allais jamais coucher avec un homme qui pourrait être mon père. Ce n'était pas mon genre.

Je me levais pour aller prendre un verre. Cette discussion m'avait donné soif. Je me postais à côté de O pour ouvrir le placard où se trouvait les verres. J'en saisis un, puis sentis quelque chose se collé à moi.

Un bras passa à côté de moi, prenant aussi un verre. Il pressa légèrement son bassin contre mon postérieure, chose qu'il n'aurait jamais dû faire.

Je me retournais et le poussais violemment. Il fit tomber le verre qu'il avait pris alors que je tentais par tous les moyens de calmer mon début de crise d'angoisse.

Mes mains tremblées et ma respiration s'accélérait. Je commençais à manquer d'air petit à petit alors que l'homme en face de moi me dévisageait.

Je ne perdais pas plus de temps et couru vers le jardin. Je sortis pour prendre une grande inspiration et me calmer.

Du calme, si ça se trouve il n'a pas fait exprès.

Je sortis une clope que j'allumais. Fumer allait surement me détendre, me calmer.

Après tout, c'est pour ça que je me suis mise à fumer.

Je fermais les yeux, prenant une taffe. J'essayais de penser à autre chose mais tout ce qui revenait était eux. Je sentais encore ce sentiment d'humiliation, de faiblesse, de vide.

Ma vision des hommes avait complètement changer après ça. J'avais enchainée les partenaires sexuels, convaincue que leurs mains remplaceraient les leurs.

Mais ça n'a rien fait à part me faire passer pour une salope en chaleur parce qu'une femme n'a pas le droit d'avoir une vie sexuelle. Bande de macho sexiste.

J'essuyais une larme qui avait réussit à passer la barrière de mes yeux. Je ne voulais plus penser à ça. Je ne voulais plus penser à eux. C'était de l'histoire ancienne et il fallait que j'avance.

Mais je ne pourrais jamais oublié.

- Est-ce que ça va ?

Je sursautais pour la énième fois. O était arrivé sans que je ne le vois. Ses yeux affichaient un air désolé, je ne savais pas si c'était moi qui l'interprétais mal ou si c'était vraiment le cas.