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So let's go all the way tonight ~

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So let's go all the way tonight ~

Je ne comprends pas.

Jeongin ne comprend pas.

Pourquoi ?

Pourquoi quoi ?

Pourquoi j'avais envie de l'embrasser ?

Un râle s'échappe de la bouche de Jeongin et il plaque un coussin sur sa tête pour crier tant qu'il veut sans qu'on ne l'entende.

Il aime Seungmin. Il l'aime vraiment. Alors pourquoi est-ce que Bam le met dans de tels états ?

Et puis il y a toute cette histoire de genre. Il s'en fout, les gens font ce qu'ils veulent, mais il faut bien avouer que ce n'est pas pratique. De toute manière, Jeongin n'a jamais vraiment mis de mots sur son orientation sexuelle, il voit comme les choses viennent et il agit en conséquence donc ça ne devrait pas le déranger. Mais c'est vrai que là, les choses sont plus compliquées que ce dont il a l'habitude. Et il n'a pas envie d'en parler parce qu'il va passer pour un mec fermé d'esprit, c'est sûr. Et puis ils voudront plus lui parler et il sera vraiment tout seul et il loupera son année et-

Stop.

Grande inspiration, on bloque, on expire et on recommence.

« Et puis merde, » jure-t-il.

D'une impulsion, il saute de son lit et se précipite presque dans la petite salle de bain pour prendre une douche rapide. L'eau chaude lui fait du bien, mais il aurait peut-être plus eu besoin d'une douche froide pour se remettre les idées en place. Qu'importe ! Il est lavé et en pleine contemplation devant sa penderie, incertain quant à ce qu'il devrait porter. Du rouge bien sûr, assorti à ses cheveux carmin. Ses lèvres se redressent. Lui aussi il peut porter des vêtements qui font se retourner les gens sur son passage. Merde à la fin, il n'est pas dégueu à voir, autant qu'il en joue.

Alors il enfile un jean noir et coince un tee-shirt oversized à grosses rayures rouges en noires dedans. Victoire ! Il a retrouvé la ceinture en cuir qu'il avait acheté avec Hyunjin qui lui fait une taille de rêve. Il ajoute un collier de perles noires et des diamants à ses oreilles et la touche finale, un harnais en cuir similaire à celui que Bam portait la dernière fois.

Un petit rire lui échappe lorsqu'il rencontre son reflet dans le miroir. Il n'a pas l'habitude de se faire beau comme ça pour quelqu'un.

Non. Pas pour quelqu'un. Pour lui-même, pour se rappeler qu'il est encore capable de plaire aux gens. Même si ce soir le "gens" en question s'appelle Bam.

Encore une trentaine de minutes passée devant le miroir à parfaire son maquillage, et une dernière touche de gloss rosé sur les lèvres et il est prêt.

« Veste ? se murmure-t-il à lui-même. Non, je prendrai la sienne. »

Un vrai gamin.

Qu'importe, le voilà parti, dévalant les rues jusqu'au bar, un album de Kendrick Lamar dans les oreilles et un peu l'impression d'être le main character ce soir. Il chantonne en entrant et repère très rapidement Bam, accoudé au bar, toujours autant à couper le souffle. Ses yeux, verts cette fois-ci, sont souligné de khôl et un bandana noir aux motifs blancs retient ses cheveux de tomber sur son front.

Masculin aujourd'hui, non ? Il lui demandera.

Il doit crever de chaud avec son col roulé blanc et sa veste en cuir négligemment posée sur ses épaules. Parfait, elle ira très bien avec sa tenue.

Jeongin ne se reconnaît pas. En une fraction de seconde, il a décidé qu'il ne se poserait plus de question, lui qui imagine d'habitude les pires scénarios avant d'agir et qui se retrouve à ne jamais rien faire. C'est fini, ça. Il veut Bam ? Alors il l'aura et puis voilà.

Leurs regards se croisent et l'expression d'admiration qui se peint sur son visage est comme de l'hydromel pour Jeongin. Un sourire probablement un peu trop fier se peint sur ses lèvres alors qu'il se laisse glisser sur le siège à côté de lui.

« T'as sorti le grand jeu, aujourd'hui ? lui demande Bam lorsqu'ils cessent de s'admirer l'un et l'autre.

- Possible. C'est réussi ?

- T'es magnifique. »

Mission accomplie. Rien que pour l'étincelle qui brille dans les yeux de Bam quand ils s'arrêtent sur ses lèvres, il est heureux de s'être mis dans un état pareil.

« Eh, Bam ?

- Hum ?

- Je ne comprends pas trop ce qu'il se passe dans ma tête, commence-t-il en passant une main dans ses cheveux aussi rouges que les néons qui les éclairent. Mais je crois que tu m'attires beaucoup. »

La surprise traverse le regard de Bam qui ne devait probablement pas s'attendre à ça, mais il se reprend bien vite et pose sa joue sur son poing, le coude posé sur le bar.

« Qu'est-ce que tu vas faire, alors ? demande-t-il, un sourcil levé en signe de provocation.

- J'ai pas mal envie de t'embrasser en fait.

- Et si c'est moi qui le fais en premier ? »

Bam s'est rapproché et se tient désormais à quelques centimètres de Jeongin, la tête légèrement baissée pour que leurs regards se perdent dans celui de l'autre. Il y a de quoi se noyer dans celui de Bam.

« Hors de question, répond Jeongin à mi-voix. C'est toi qui mène le jeu depuis le début.

- Parce que c'est un jeu ? s'étonne Bam en rigolant légèrement.

- Que s'en soit un ou pas ne change rien. Je suis déjà amoureux de quelqu'un. Je ne te connais pas, je suis même sûr que ton nom est un pseudo.

- Perspicace. »

Bam lève un doigt pour venir dégager une mèche de cheveux qui était tombée devant ses yeux et lui sourit.

« Et donc ? souffle-t-il, toujours plus près. Qu'est-ce que tu veux faire ? »

Jeongin se laisse glisser du siège et se retrouve collé au torse de Bam qui vient entourer sa taille de ses mains. Il se perd dans le regard vert et il ne voit même plus les corps qui dansent autour d'eux, il n'entend même plus la musique, juste la question de Bam qui tourne en boucle dans sa tête, comme un vinyle.

Qu'est-ce que tu veux faire ?

Qu'est-ce que tu veux faire ?

Qu'est-ce que tu veux faire ?

La lueur amusée qui flottait jusqu'alors dans ses yeux a été remplacée par une énergie plus brillante, plus vivante, plus nerveuse. Il lève les mains pour les poser délicatement sur ses joues. C'est marrant parce que vu de plus près, c'est clair qu'il porte des lentilles et qu'il est plus que maquillé. C'est marrant parce que Jeongin trouve que ça le représente bien. Si beau, si propre sur lui, si lisse quand vu de loin, mais remplit d'artifice dès qu'on se rapproche. Pas vraiment lui-même, pas vraiment sûr de qui il est, obligé d'user de subterfuges pour se créer une identité.

Une des mains de Bam quitte sa hanche pour remonter le long de son torse et se glisser dans son cou jusqu'à la naissance de ses cheveux.

« T'as peur Jeongin ? »

Oui.

« J'ai jamais peur. »

Mensonge.

Et leurs lèvres se rencontrent avec la violence d'une tempête qui emporte tout sur son passage.

Collision Astrale // JeonginOù les histoires vivent. Découvrez maintenant