il existe des soirs d'eau :
des soirs où je pleure pour ta vie ;
je te pleure comme si tu étais mort.e.
j'ai peur de ta mort.
nous avons tous.tes peur de ta mort, quelque part.
ta mort nous ferait SOMBRER dans le néant,
découvrir la noirceur des corps sans toi
serait abominable, comme une douleur.
je les entends répéter "la douleur ?"
je vous entends vous indignez "la douleur ?!"
ne faites pas les innoncent.es ;
je vous vois.
je vous ressens rire de moi :
vous me regardez SOMBRER
sans personne
— sans la personne —
et je sens vos vies s'échouer sur moi.
vous renoncez déjà ?
n'est-ce pas moi qui suis en train de SOMBRER ?il pleut parfois des roses sur moi,
comme des réponses aux questions que personne ne posera.
il pleut toute une vie dans mes cheveux
— cheveux qui deviennent roses —
et je pleure un peu parce qu'ils deviennent roses.
le rose est bon à jeter aux ordures :
il est la couleur des garçons qui ne m'aiment pas
et que je n'aimerai jamais.
je pleure avec les roses ;
je crois que vous avez du chagrin
alors je vous envoie des roses,
je les balance dans vos cheveux
pour m'en débarrasser.
et je me sens SOMBRER
d'avoir oublié mes roses,
les rose de mes cheveux,
et les roses que quelqu'un a plu sur moi.oh et puis tant pis,
tant pis pour les fleurs, pour les roses,
elles appartiennent aux garçons
qui ne m'aiment pas.
alors, à bas les roses,
on fera l'amour dans le bleu de la mer
ou dans le ciel
— tu choisiras.
le bleu est la couleur des filles qui m'aiment, je crois
des filles que j'aime parfois.
le bleu est ta couleur,
oui, je me perds dans le bleu toi de ta peau,
de tes seins, de ton dos, de ton sexe.
à bas les roses d'autrefois,
je te veux toi
— tu as perdu quelques pétales, je crois —
je te pardonne cette inondation,
je te le dois
si je ne veux pas
SOMBRER.
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j'ai bu ton absence
Poesiaabsence n.f. : fait de ne pas être présent ; manque ; moment de distraction, brève perte de mémoire - 11.22