Dans la famille Weasley-Delacour, je voudrais la fille aînée

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Le 26 août 2026

Quand Hugo franchit la porte d'entrée du Terrier que chacun gardait précieusement fermée pour préserver la fraîcheur de la maison, il crut revivre. Il avait beau quitter à l'instant la bataille d'eau familliale qui faisait rage dans le jardin, son tee-shirt commençait déjà à sécher et son pauvre métabolisme ne demandait qu'une chose ; quelques instants de répit, loin de la fournaise. En plus, James et Roxanne formaient une bien redoutable équipe, et n'accordait aucune trêve. Le mot «capitulation» était tout à fait étranger à leur vocabulaire, et ne parlons même pas de la fameuse phrase « je ne veux pas jouer » que Fred et Dominique avaient crié, grogné et psalmodié depuis le tout début...

C'était ainsi que Hugo avait alors pensé à une nouvelle tactique ; la fuite discrète du champ de bataille. Il était persuadé que les autres -même ceux qui protestaient- y avaient pensé mais la vérité était que l'été touchait à sa fin, ainsi que les vacances de chacun. Il fallait retourner à ses études supérieures ou à son travail, et Lily, Molly et lui avaient encore une année à Poudlard qui s'engagerait le 1er septembre. Il n'était plus question de gaspiller les journées, éparpillés un peu partout, à gérer ses petites affaires.

Non, c'était la dernière semaine, et il fallait profiter du soleil et de la famille.

Et Hugo fut bien surpris de trouver Victoire, face à un mur, toute seule, dans le salon. De dos et la tête penchée, elle était immobile et pensive, et Hugo perdit instantanément son sourire tranquille. Pour que Victoire s'isole, alors que tout le monde passait un moment incroyable qui compterait parmi les souvenirs dorés d'été qui réchaufferaient en plein hiver, il fallait au moins une catastrophe. Et c'était bien rare pour Victoire, les catastrophes. Elle semblait toujours bien, elle rayonnait toujours de sa douceur et bonne humeur. Oh, bien sûr, Hugo savait que ce n'était qu'une apparence car tout le monde sait que personne ne va toujours bien. Il y a des moins biens pour chacun, c'était la vie, après tout. Et il savait que Ted n'était pas toujours très doux avec elle, et que ça ne devait pas être facile tous les jours d'être la plus grande de la troupe Weasley... ce n'était pas facile non plus pour Molly d'être la plus petite.

« Victoire ? l'appela-t-il avec précaution. »

Mais quand elle se retourna vers lui, son fameux sourire lumineux était fermement en place et tout son visage sembla s'éclairer en se rendant compte qu'il était là, comme si sa seule présence était un cadeau du ciel. C'était le traitement habituel quand on était un proche de Victoire, et Hugo se demandait si elle se rendait compte du bien qu'elle pouvait faire autour d'elle, rien que par ses sourires. Peut-être bien que c'était pour ça qu'elle ne se permettait pas un moment sans sourire.

« Hugo ! Tu es venu chercher quelque chose ? Parce qu'il y a encore de la limonade dans la cuisine ! »

Il allait lui répondre que c'était une charmante idée quand il remarqua les photos dans les mains de Victoire. Il se rapprocha, piqué par la curiosité et les yeux de Victoire se mirent à pétiller, en se rendant compte qu'elle avait été prise la main dans le sac.

« Qu'est-ce que tu fais ?
-Une p'tite surprise, révéla-t-elle. Je décore un peu le salon de Papi et Mamie.
-Ah bon ? Oh, cool ! »

Il s'aperçut alors que déjà, sur le mur derrière Victoire, il y avait une bonne dizaine de photographies accrochées.

« Je peux regarder ?
-Bien sûr ! Tu peux même être mon complice !
-Ohlalala, c'est trop d'honneur, Vic !
-Pour moi, surtout ! rétorqua-t-elle en rigolant. »

Elle lui sourit, de mille feux, avec tout son cœur, et ce fut un instant comme si le Soleil avait perforé le toit, toutes les poutres, tous les plafonds, pour venir éclairer le salon. Victoire était une drôle de vélane, elle était tellement belle que ça en crevait presque les yeux et pourtant, ce n'était pas ça le plus marquant chez elle. C'était son inimitable bienveillance et joie de vivre. Son aura était différente de celle des autres vélanes de la famille, et Hugo était convaincu que c'était lié à son caractère.

Une fois qu'il fut proche du mur, il ne sut où regarder. Les clichés étaient immobiles et il en conclut qu'ils avaient été pris par un appareil moldu -très certainement celui de Victoire-, ce qui ferait sans doute immensément plaisir à leur grand-père Arthur. Et quelque chose le choqua. Il ne connaissait aucune des photos. Il s'attendait à ce qu'elle ait ressorti de vieilles photos que toute la famille portaient déjà dans son cœur, celles qui gratinaient déjà tous les albums familiaux mais ça se voyait qu'elles étaient toutes récentes, mais ce qui le marqua le plus fut qu'il s'agissait tous de portraits.

« Je les ai toutes prises cet été, le conforta-t-elle dans sa réflexion. C'était marrant parce qu'aucun de vous ne me voyait faire, vous faisiez vos petits trucs et je vous prenais en photo... »

Et en effet, mis à part Molly qui souriait en rougissant à l'objectif, aucun ne semblait remarquer qu'ils étaient immortalisés. Et pour cause, lui-même, il ne se rappelait pas avoir vu Victoire pointer son appareil sur l'un d'entre eux. Il lui avait juste semblé qu'elle les prenait en groupe, ou le paysage, ou une jolie fleur, mais, en fait, elle s'était intéressée à chacun d'eux ; à Rose qui prenait son élan pour frapper dans la balle, durant l'une de leur partie de volley sur la plage ; à Louis qui était concentré dans la lecture d'un livre, le soleil faisait briller ses cheveux du même blond argenté de Victoire et de leur mère ; à leur tante Angelina qui ramassait des coquillages ; à James dont la tête venait à peine de refaire surface après plusieurs minutes d'apnée dans la Méditerranée ; à Lily qui se passait les mains dans les cheveux en souriant à quelqu'un, avec une sincérité et un naturel qui se faisaient rare pour elle ces derniers temps ; à Teddy qui embrassait sa grand-mère maternelle sur la joue ; à Ron qui courrait pour aller plonger dans l'eau. Et lui aussi, faisant la moue mais souriant tandis qu'il arrangeait le chapeau que Dominique lui avait mis sur la tête, comme elle insistait à chaque fois que le soleil tapait fort -parce que, disait-elle, les poils de carottes doivent se protéger, c'est dégueulasse la carotte cuite.

« Wow, Victoire, finit par lâcher Hugo, impressionné. C'est génial...
-Vous êtes tous tellement mignons, commenta Victoire en tenant une autre photo de Lily dans ses mains. C'est dur de ne choisir qu'une seule photo parmi toutes celles que j'ai prises !
-Oh, tu veux en mettre une seule pour chacun ?
-Oui, je trouve que c'est sympa comme idée... comme un grand arbre mural où on aurait tous notre petite branche.
-J'adore l'idée, elle est super !
-C'est tellement difficile de se décider... »

Hugo qui était plongé dans la contemplation des photos déjà accrochées se tourna vers sa plus grande cousine. Elle tenait deux photos dans ses mains et toutes les deux étaient de Dominique, elle les couvait du regard avec une tendresse qui ne surprit pas le moins du monde Hugo. Si Victoire était en effet adorable avec chacun d'entre eux, elle avait toujours été très particulièrement proche de sa petite soeur. Toutes les deux avaient une relation de soeurs très fusionnelle, certainement la plus fusionnelle de la famille, d'ailleurs. Au dam les trois ans qui les séparaient, si Victoire avait besoin d'une personne, c'était Dominique et inversement.

Sur l'une des photos, Dominique se tenait bien droite et fière, une main sur la hanche, affrontant de son regard bleu Weasley enflammé et perçant quelqu'un ou quelque chose qui lui avait visiblement fait du tort, et ça ne faisait aucun doute que l'objet de son courroux l'avait regretté peu de secondes après la capture du moment par Victoire. Sur la seconde, elle rejetait une mèche ondulée d'un roux flamboyant qui lui gênait son magnifique visage de vélane, un petit sourire amusé creusant une fossette dans ses joues.

« Les deux la représentent bien, c'est sûr, accorda Hugo. Mais je préfère celle-là de loin ! »

Après avoir opiné du menton, Victoire accrocha le sourire de sa sœur et ses fossettes juste à côté de la photo de Louis.

« Vous avez le même sourire, toutes les deux, en fait, finit par dire Hugo. »

Et au sourire aveuglant de Victoire, il sut qu'il n'aurait pu lui faire plus beau compliment.


Dans la famille Weasley-Delacour, je voudrais la fille aînée...

le rayon de soleil.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 13, 2022 ⏰

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