Chapitre 3 : Le Grimoire d'Isil

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Bonjour tout le monde ! Je sais, je sais, ça fait longtemps que je n'ai pas publié sur les Chroniques. Je prend le temps de faire les choses et je remercie tout ceux d'entre vous qui continuez à me suivre malgré les irrégularité et qui me soutenez quand ça ne va pas. Merci à tous pour votre fidélité et votre amitié. Bonne lecture ^^

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Alec ne sut combien de temps il resta dans sa chambre, son regard bleu cobalt aujourd'hui triste et délavé fixé sur l'homme qui partageait sa vie depuis plus de vingt ans désormais. Il aurait pu passer la journée à observer Magnus dormir. Il ne voulait pas s'éloigner de lui, pour rien au monde il n'aurait voulu se trouver ailleurs que dans cette chambre qui était la sienne, que dans ce lit qui était le sien. Pour toujours il voulait veiller sur son homme, son sorcier, l'amour de sa vie. Mais à observer l'Indonésien, ainsi couché en chien de fusil sur son flanc gauche, ses épis sombres éparpillés sur son oreiller, ses ronronnements saccadés des cauchemars qui l'agitaient encore, le Chasseur d'Ombre sentit son coeur se fendre douloureusement. Sa main aux longs doigts fins et blancs de pianiste vint se perdre sur la joue de son amant qui frémis à son contact, gémissant presque douloureusement au milieu de ses songes agités. Le noiraud retira sa main comme s'il venait de se brûler. Oh, bien sûr, il savait qu'il n'avait pas fait de mal à Magnus et que, bien au contraire, l'asiatique avait besoin de sa présence, mais quelque chose dans son âme était brisé. Quelque chose qu'une seule personne aurait pu réparer, et cette personne était leur fils aîné, actuellement étendu, perdu entre la vie et la mort, dans un lit médicalisé situé dans la chambre qu'il partageait avec Max. Ils avaient fait face à bien des épreuves, subi bien des châtiments et combattu bien des démons. Mais que pouvaient-ils faire face à la perte de l'un de leur enfant ? Ils étaient Magnus et Alec, Alec et Magnus, les Lightwood-Bane, sans doute le couple le plus célèbre du Monde Obscur, et pourtant...pourtant, sans leurs fils, ils n'étaient plus rien, endeuillés de leurs bébés qu'ils chérissaient comme la lune chéris les étoiles. Sans Max pour leur transmettre tout son amour, sans Rafael pour illuminer leur vie, sans leur fils pour compléter leur bonheur, sans leurs trésors pour réchauffer leur coeur, que restait-il ? Car ils avaient beau s'aimer plus que tous, rien ne pouvait remplacer l'amour d'un enfant, et ils le savaient tous deux. Sans Rafael désormais absent, bientôt peut-être perdu pour toujours, il n'y aurait bientôt même plus d'Alec et Magnus, ni de Magnus et Alec. Il n'y aurait plus rien. Rien.

Retenant un sanglot douloureux et déchirant face à ce pénible constat, Alec renifla, chassant ses larmes d'un revers de main et il se pencha pour embrasser la tempe de son compagnon qui trembla sous le baiser. Le Nephilim se recula alors doucement, sans chercher à brusquer le sorcier qui faisait battre son coeur et il quitta la chambre quelques instant avant de revenir pour laisser un mot sur la table de nuit, lui annonçant qu'il allait à l'Institut et qu'il reviendrait au plus vite. L'ancien Consul fit de même dans la chambre de ses fils pour que Max ne s'inquiète pas et il prit la main de Rafael dans la sienne, la serrant tendrement, avant de sortir précipitamment de la pièce lorsqu'il se retrouva incapable de retenir ses larmes plus longtemps. C'est donc tout en sanglotant qu'Alec, anciennement Frère Manuel, quitta leur appartement, sa veste en cuir noir sur le dos, un poignard séraphique à sa ceinture. Il n'avait plus touché à son arc depuis la disparition de Rafael, l'Argentin partageant son amour et son respect pour cette arme noble qu'il maniait aussi habilement que Magnus manipulait ses shuriken ou Isabelle son fouet. Dehors, le ciel était morne et gris, uniforme comme s'il allait se mettre à neiger à tout instant. Le vent froid souffla autour de lui, l'enveloppant de frissons douloureux et violents. Ses larmes, glacées et innombrables, roulèrent sur ses joues sans discontinuer et Alec se sentit oppressé, un poids lourd comprimant ses poumons fragiles. Le monde tournait, vacillait, comme une toupis ne cessant jamais sa course folle dans l'infinité. Le Chasseur d'Ombre poussa un cri déchirant d'angoisse et de terreur, attaqué de tous côtés par l'univers qui semblait rire impunément de son malheur et, tentant de lui échapper, il se mit à courir. Courir comme si sa vie en dépendait. Courir pour se mettre à l'abri. Courir pour échapper à cette vie. Courir pour échapper à la mort. Et là, enfin, se dressant majestueusement devant lui, l'Institut de New York, fier et solide, point d'ancrage dans cette ville turbulente qui le tuait à petit feu. Le noiraud passa la porte en retenant encore un peu ses sanglots, juste un peu et, déboulant dans le grand salon où toute sa famille était réunie, il s'écroula sur le sol, couché sur le tapis, recroquevillé sur lui même et fondant en larme.

Forever Lightwood-Bane Love {Malec Tome 10}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant