Le sang avait du mal à quitter ses mains, s'accrochant comme une bête à sa peau. Le peu qui prenait la fuite dans le lavabo, offrant un doux spectacle de contraste entre le vermeil et le blanc livide, s'amusait à faire des tourbillons sous le jet d'eau jusqu'à son passage dans la bonde. L'eau s'éclaircit alors que ses mains restaient tâchées.
Il se décida à gratter la peau de ses doigts, d'abord gentiment pour ne pas abîmer son derme, puis, par manque de résultat et de patience, il se mit à frotter comme un fou. La moitié se décolla et le reste continuait de s'imprégner dans sa peau. Il réalisa que ses mains devenaient rouges sous ses frottements intensifs et il s'arrêta, reprenant le souffle qu'il ne se souvenait pas avoir retenu. Un temps passa. Il expira, laissant ses mains pendre sous le jet du robinet, et posa sa tête contre le bord du lavabo. Les larmes coulèrent, conséquence du mélange fatal d'épuisement et d'inquiétude.
Pendant qu'il se laissait aller au rythme de ses émotions, il entendit la porte des toilettes s'ouvrir. Evidemment que même dans les toilettes de l'hôpital, il ne trouverait pas la paix. La silhouette traça son chemin. Lorsque le claquement du verrou fit écho dans la pièce, il se ressaisit. En se redressant, il évita son reflet dans le miroir, et regarda ses mains qui s'étaient mises à trembler. Il souffla un juron et gratta à nouveau le sang séché en reniflant ses larmes. Le temps sous l'eau avait dû faire son effet car le sang se décolla enfin. Si bien qu'il fut libérer de son emprise en quelques secondes. Il ne lui resta plus qu'à faire un dernier passage avec la fin du savon du distributeur et il se rinça le visage, fuyant son propre regard, n'osant même pas imaginer la mort qui devait habiter ses traits.
Le bruit de la chasse d'eau lui donna le courage qui lui manquait pour se précipiter vers la porte et fuir cet endroit à l'odeur ferreuse et aux lumières qui lui donnaient mal au crâne. Dans le couloir, il fut aussi perdu qu'avant de venir se réfugier aux toilettes. Le supplice de l'attente et de l'appréhension aurait bientôt raison de lui. Comme prisonnier, il faisait les cent pas dans sa cellule à l'odeur d'antiseptique en attendant sa sentence. Merde.
Comment en étaient-ils arrivés là ?
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Lanterne - LOCKZIE
FanfictionMalgré son apparence trompeuse, ceci n'est pas une histoire d'amour, mais une histoire de guérison. Attention, ne tombez pas dans le panneau. Il y aura des moments fleur bleue, où se livreront corps et âme et se dévoileront les névroses. Il y aura...