Il était en dépression.
Ou du moins, s'il en croyait ce que disait le site internet.Après un dimanche passé dans son lit à repousser le moment de faire sa valise, Elina lui avait fait un message avec un lien qui disait « Je suis toujours là si tu as besoin de parler. Prends soin de toi. » Il avait cliqué sur le lien et il s'était retrouvé à faire ce stupide test. Il relisait encore une fois la note de fin qui lui conseillait de consulter quelqu'un pour sa dépression.
C'était donc cela, tous ces étranges sentiments ? Pas juste un rhume ? La perte de motivation et de plaisir dans les activités qu'il aimait tant, l'envie constante de dormir, le profond sentiment de solitude et de désespoir, comme si plus rien n'avait de sens dans ce monde. C'était tellement... clinique. Juste des symptômes.
Au fur et à mesure que venaient les questions, il avait commencé à réaliser la gravité de sa situation. Le site lui disait que ce n'était pas un diagnostique médical, car c'était un trouble mental, voire même plutôt une maladie, et qu'il devait l'obtenir chez une psy.
Apparement, il n'était pas obligé d'avoir une cause précise. Parfois c'est juste comme ça, on n'y pouvait rien. Lui qui se pensait immunisé par son mental d'acier. Il n'avait pas encore l'impression de se sentir mal, il ne ressentait juste pas grand chose. C'était peut-être bon signe, il allait pouvoir agir avant qu'il ne soit trop tard et redevenir celui qu'il était avant. Ça ne pouvait pas être si difficile que ça, pas vrai ?
D'autant plus qu'il sortait de l'aéroport de Paris, pressé de revoir ses amis plus tard dans la journée et qu'il savait que ça allait lui faire du bien. Il avait apprécié le live du jeudi soir qu'ils avaient fait ensemble, ces deux semaines allaient sûrement lui redonner de l'énergie.
Une fois à l'hôtel, il rangea ses affaires et s'affala sur le lit moelleux. Il aurait bien dormi un peu, histoire d'être en forme pour la suite de la journée. Pas par fatigue, mais plutôt parce qu'il avait l'impression qu'il lui manquait quelque chose, comme s'il était plongé dans du flou. Il voulait être plus présent.
Son téléphone vibra. Il se leva difficilement, les os lourds. Corentin et Arif étaient déjà dans le halle de l'hôtel et l'attendaient.
Il prit son courage à deux mains et força un sourire sur ses lèvres. Il descendit les rejoindre. Arif fut le premier à le prendre dans ses bras.
« Yo ! Comment ça va, frérot ? T'as l'air crevé. »
Il se tourna ensuite vers Corentin qui lui lança un sourire crispé avant de lui faire une accolade.
« Ouais, ouais. Le voyage m'a juste épuisé. »
Mentir était plus facile. Il ne voulait pas que son ami s'inquiète pour rien pendant tout son séjour et de toute manière, il avait déjà un plan pour régler son problème. Son regard croisa celui de Corentin qui plissa les yeux et fronça les sourcils, l'émotion ne restant qu'une brève seconde sur son visage. Arif ne vit rien et passa à autre chose, lui demandant s'il voulait se reposer avant qu'ils aillent manger ou s'il voulait aller directement au studio et faire une sieste là-bas.
« Non, ça ira. Je pense que ce qu'il me faut c'est passer du temps avec vous, ça, c'est sûr que ça me redonnera de l'énergie.
- Ok, c'est toi qui vois. Y a un resto' que tu veux faire pendant que t'es à Paris ?
- Ouais, on peut aller au-
- Et il est hors de question qu'on aille dans ton truc de pâtes dégueu'. »Il s'offusqua et les deux s'engagèrent dans un débat houleux sur le meilleur restaurant de pâtes. Corentin, le sourire moqueur, les suivit tout en pianotant sur son téléphone. Alors qu'Arif s'était lancé dans une description chirurgicale du meilleur plat qu'il avait mangé sur Paris tel l'animateur qu'il était, Baptiste se pencha pour demander discrètement à Corentin pourquoi Lucas n'était pas avec eux ce midi.
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Lanterne - LOCKZIE
FanfictionMalgré son apparence trompeuse, ceci n'est pas une histoire d'amour, mais une histoire de guérison. Attention, ne tombez pas dans le panneau. Il y aura des moments fleur bleue, où se livreront corps et âme et se dévoileront les névroses. Il y aura...