My heart is blue
Vendredi 26 août 2022
2h46 Busan
"Non ! Dans une exclamation de surprise, elle s'était redressée, tendant sa main tremblante dans le vide de la pièce, encore une fois."
Les cheveux emmêlés, les tempes brillantes de sueur, les yeux remplis de larmes, la respiration saccadée, les mains tremblantes d'une terreur non oubliée, elle ferma les paupières quelques instants, la tête baissée. Sa respiration était irrégulière, ce qui ne lui procurait rien de bon. Attrapant de ses mains tremblantes, sa chevelure contre ses tempes, elle essaya de se concentrer sur sa respiration, avant de complètement cesser. Elle prit, avec précaution, le verre d'eau sur la table de chevet. Encerclant la matière froide de sa peau brûlante, son attention fut retenue par la boîte de comprimés qui reposait dans son tiroir ouvert. Observant avec mépris ces derniers, elle fut violemment prise d'une quinte de toux, d'où la douleur venait brûler ses poumons.
Elle laissa son corps retomber sur les oreillers, les mains plaquées sur son thorax, elle ferma les yeux et laissa sa respiration, bien trop rapide, se calmer avec le temps. Elle lutta pour ne pas être obligée de prendre son traitement, cherchant à calmer son rythme cardiaque bien trop élevé.
Le temps continua de défiler, tandis que sa toux s'estompa doucement dans le silence bercé par les miaulements du vent d'été. Elle contempla le plafond, les mains fermement posées sur son buste, la respiration plus naturelle et plus lente. La sensation de brûlure ne la quitta pas, mais elle resta supportable. Ainsi, perdue dans le doux mouvement de sa cage thoracique, de longues minutes, laissant le vide de ses pensées, écouter l'oxygène gonfler ses poumons.
Dans un soupir de lassitude, elle découvrit son frêle corps brûlant d'une fièvre ardente, de la couverture qui l'abritait. Ses plantes de pieds touchèrent la froideur du parquet, pendant que ses mains appuyées de chaque côté de son corps sur le moelleux matelas, elles prirent quelques instants, pour apprécier la vague de fraîcheur qui courait dans son dos. De sa fenêtre où dansait la toile du rideau, un fin courant d'air balayait tendrement sa chevelure, lui faisait frissonner la peau de sa nuque moite de sueur. Elle abaissa la tête, faisant de ce mouvement, découvrir complètement son cou, pour le laisser être caressée par la brise.