You are always on my mind
Samedi 17 septembre 2022
03h52 Séoul
"Pourquoi es-tu venu ? Sa voix s'éleva dans le silence de la ruelle sinistre tandis qu'il était toujours tiraillé par un souvenir qu'il avait du mal à abandonner, malgré sa présence à ses côtés. Après de longues minutes, il porta son regard vers elle, toujours appuyé sur ses cuisses.
- Pourquoi pleurais-tu ? Répéta ce dernier avec une attention certaine sur sa réponse."
Toutefois, comme il s'y attendait, elle détourna le regard dans le vide du sombre lieu. Malgré sa mimique déconcertée qu'il distinguait sur ses traits, il ne ressentait pas la distance qu'elle imposait entre eux. Elle ne s'était pas barricadée une nouvelle fois derrière son mur.
Cependant, sa question ne trouvant aucune réponse, Lee Yeon abandonna et se laissa glisser dans le fond de l'assise du banc, croisant ses bras sur son buste. Il se perdit dans sa réflexion, ne sachant pas ce qui le retenait ici, à ses côtés. Le noiraud avait maintes questions à lui poser, tellement de choses à dire, insupportables soit-il pour lui, de se contenter de son silence, mais la seule chose qui le tiraillait à cet instant fut la raison de son mutisme. Il sentait qu'une raison planait dans ce silence, mais il le respecta, restant silencieux lui aussi. Néanmoins, il ne dura qu'un certain temps.
"J'ai peur. Déclara-t-elle en le sortant de sa réflexion. Ne le regardant pas, elle ajouta d'une voix beaucoup plus basse. J'ai peur de sombrer. Sur ses derniers mots, elle se risqua à l'observer."
Leurs regards se croisèrent, se fixèrent, sans avoir la capacité l'un ou l'autre d'en mettre fin.
La brune, dans sa réticence à parler, s'était perdue dans une réflexion qui la tiraillait. Elle n'avait aucune certitude qu'elle pouvait s'exprimer aussi librement qu'elle le souhaitait, mais elle avait pris le risque de mettre des mots sur ses maux, qu'elle partageait inconsciemment avec lui. Elle savait qu'elle était en faute, d'être ici à ses côtés, mais elle ne pouvait abandonner l'hypothèse qu'il pourrait lui apporter quelque chose sur cette situation. Elle espérait, sans trop d'accroche, qu'il pourrait lui donner un détail, un élément, quelque chose de concret sur lequel elle pourrait prendre appui pour ne pas tomber dans la noirceur qui naissait en elle. Alors, elle prit le risque, de parler, de s'ouvrir, un peu soit-il, à un inconnu qui n'en est plus vraiment un.
"J'ai l'impression de perdre pied, poursuit-elle sur sa lancée, d'une voix faible, où la nervosité joue par défaut sur ses émotions, dans quelque chose que je ne comprends pas."