Il hoche la tête, il plisse les paupières, les lèvres... " Non, décidément, non, ça ne va pas. "
À voir la tête qu'il tire, il va avoir une crise de nerfs si je continue à faire pression sur lui. Le truc, c'est que c'est trop tard, on est déjà au point de non-retour, il est à moi maintenant comme je l'ai toujours voulu.
- " Tu as tué quelqu'un, je te rappelle, comment tu oses te montrer si faible ? " Lui dis-je en sueur.
Dans cet état-là, il ne me reste que mes pulsions, à assouvir. Pour oublier tout ça et pour pouvoir enfin ressentir quelque chose qui en vaut la peine.
- " Qu'est-ce que tu veux au juste, qu'on crève tous les deux ? Qu'est-ce que tu veux de moi ? Me répond-il résigné. "
- " Ce sont ses lèvres qui posent problème. " J'appuie avec mon pouce sur sa lèvre inférieure au niveau de sa blessure ensanglantée que j'avais mordu plus tôt, et dit : " Il y avait cette phrase qui disait : tout malheur sort des lèvres. "
J'étais prête à tout pour les avoir pour moi toute seule, c'est comme ça qu'on en est arrivé là. Il ne dit rien pensif alors j'avance encore plus vers lui.
" Alors tu as aimé se baiser ? "
Il me répond alors en posant sa main tremblante sur ma joue :
- " Je n'arrive jamais à deviner ce qui se passe dans ta tête, ça me rend fou à chaque fois. "
- " Qu'est-ce que tu racontes ? " Je lui dis, amusé par ces mots.
- " Ça m'a rendu curieux, ça m'a inquiété, à chaque fois, je me sens bête. " Dit-il en s'appuyant sur la table où j'étais assise.
Il baisse complètement sa tête en la faisant glisser sur mon bras puis sur ma cuisse puis la relève comme pour prendre du courage et plonge son regard dans le mien. Cette fois, c'est lui qui me fait goûter à ce mélange de sang et de salive.
Il est le seul à me faire ressentir tant de choses à la fois. Ça me rend avide, je veux posséder chaque parcelle de son corps.
-" Est-ce qu'il embrasse mieux que moi ? " Me dit-il en reprenant son souffle.
-" On n'a rien fait. " Je lui réponds ça automatiquement parce que je savais que c'était ce qu'il avait envie d'entendre.
-" Menteuse. "
Nous sommes deux individus distincts, mais nous nous complétons dans notre chaos tumultueux. L'être humain aspire simplement à être aimé, mais lorsque son enfance est marquée par les pires expériences, il ne connaît que cette douleur. Comment peut-il espérer être aimé s'il ne sait pas comment aimer en retour ? Nous nous sommes égarés dans la quête d'un remède à notre souffrance, et maintenant, nous sommes impuissants, réduits à nous consumer mutuellement.
Il me prend par la taille et me resserre contre lui. Il existe des choses destinées à demeurer inchangées, sur lesquelles nous n'avons pas eu le courage de trouver la force de les faire évoluer.
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