L'arbalète

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La cabane fumait sur la rive du lac. Jamais Arthur n'avait connu un tel hiver.
Tout a radicalement changé en l'espace de quelques années, pourtant, il ne pouvait pas s'empêcher de se remémorer ça vie d'avant, une société où tout le monde se ruait sauvagement sur les réductions du Blackfriday, quand, par exemple, il se moquait avec ses amies dans son jet privé des écologistes extrémiste.

Aujourd'hui, il doit chasser s'il ne veut pas mourir de faim et pointer son fusil sur chaque autre homme rencontrer tous les quatre, cinq mois, s'il ne veut pas finir infecter.

S'il n'avait pas acheté ce bunker caché sous une cabane au milieu de la forêt, il n'aurait pas survécu à une seule journée après ce fameux jour.

C'est ça, il a eu beaucoup de chance d'avoir eu de l'intérêt pour ce genre de chose, et rares sont ceux qui pouvaient se permettre ce luxe à cent mille euros.

Maintenant, tout ce qu'il fait de sa vie, c'est, chasser, boire l'eau filtrée du lac, et se chauffer sous terre avec ce qu'il a. En ce moment, Arthur se construit une nouvelle arbalète avec le bois ramassé dans la forêt. Cette activité le rend plus humain, il se dit c'est un loisir, ce n'est pas juste suvivre. Penser comme ça attenu son mal-être.
Plus le temps passe, plus il devient dingue, seul dans ce froid. Plongée dans ses pensées, toute sorte de questions se bousculent dans sa tête.

Si les gens comme lui, qui polluent énormément, n'avaient pas exister, peut-être que la société aurait pu continuer son histoire sans extinction de masse et crise de toute sorte à répétition ?

L'humain est-il égoïste par nature?

Il faut de tout pour faire un monde?

Tout ce qui s'est passé est déjà prédestiné à être comme ça?

Oui, il se sent responsable, et il a peur que tout cela se retourne contre lui un jour, au fond, il ne sait que ça mort ne va pas être rapide.
Après tout ce qu'il a vécu, il sent qu'il est proche de la fin. Peut-être qu'un jour quand il partira pêcher dans le lac, il fera une mauvaise chute et mourra noyé ?
Il a déjà fait ce rêve ou il est bloqué dans le lac sous la glace, il cherche le trou qu'il avait fait pour pécher, mais le courant le tire vers les profondeurs, et ça le hante.
Pour lui, si ça n'est pas encore arrivé, c'est sûrement parce que l'attente fait partie du châtiment.
Tous ces siècles de "progrès" mais à la fin la nature reprend toujours le dessus et elle s'amuse à nous le rappeler quand elle le veut.

Dans la forêt, il y a une justice. Mais c'est rarement celle des hommes.

Les nouvelles de Sasa (french)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant