Please, look at me (Réécriture)

Chapitre 5

La semaine suivante, j'avais passé le plus clair de mon temps à observer Justin. J'essayais d'obtenir un maximum d'informations le concernant, mais sans passer par quelqu'un d'autre, sinon les gens trouveraient ça suspect.

La première chose que j'avais remarqué, et pas des moindres, était qu'il fumait. Beaucoup même. Au moins 2 cigarettes par jour. Des Winston bleu.

Cela faisait déjà un point négatif le concernant - meme si je vous avoue que ce n'est pas ça qui me fera le détester

Le seul fait de respirer l'odeur du tabac me dégoûtait au plus haut point. Alors fumer, vous imaginez !

J'avais également constaté que ses potes et lui ne traînaient qu'avec des bombes. Des filles à la plastique de rêve, certaines sûrement refaites des lèvres ou de la poitrine. Et le savoir avec ces filles plus superficielles les unes que les autres avait le don de m'énerver.

C'est ça, les bad boys ! Ils veulent être populaire ! Et quoi de mieux pour être populaire que de traîner avec des gens populaires ?

En voyant les filles qui étaient collées à lui à longueur de journée, je commençais à désespérer.

*Je n'aurais jamais aucune chance !* songeais-je tristement.

A moins que...

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Vers 18h le jeudi soir, je sortis de chez moi, prétextant aller acheter du pain pour que ma mère me laisse tranquille et ne se doute de rien.

A côté de la boulangerie, il y avait un bar/tabac. Le genre d'endroit où tous les fumeurs et les poivrots passent la plupart de leur temps.

Je me dirigeais vers ce tabac et m'arrêtais juste devant la porte. Était-ce une bonne idée ? Je n'en étais pas si sure.

Mais après tout, si il n'y avait que ça pour pouvoir obtenir ne serait-ce qu'un minimum d'attention de la part de Justin, cela valait le coup d'essayer.

Je pris mon courage à deux mains, inspira un grand coup et poussa la porte en verre du bar/tabac.

L'ambiance ne pouvait être plus glauque. Il y reignait une odeur d'alcool et de tabac insupportable. J'avais l'impression qu'à chaque fois que cette odeur entrait dans mes poumons, j'allais suffoquer.

Les clients étaient, bien évidemment, tous des hommes. Ils empestaient, eux aussi, l'odeur de la cigarette. Au fur et à mesure que j'avançais vers le comptoir, ils m'observaient de leurs yeux vitreux.

Une boule de forma dans ma gorge. Je n'aimais pas être reluquée de la sorte.

J'arrivais au comptoir et m'adressais à l'homme qui se tenait derrière. Il devait avoir une cinquantaine d'années. Il avait les cheveux bruns parsemés de blanc. Il me regarda assez étrangement, ce qui me mit mal à l'aise.

"Bonjour, je... Euh, je voudrais un paquet de Winston bleu s'il vous plaît." bégayais-je.

Il fit un oui de la tête et se retourna vers une grande étagère remplie de dizaines de paquets de cigarettes de marques différentes.

Il prit un paquet bleu et blanc et me le tendit.

"Et voilà !" me dit-il avec un sourire assez bizarre - à vrai dire, je n'arrivais pas très bien à savoir si c'était un sourire ou une grimace.

Je le payais, le remerciais et sortis rapidement du bar.

Décidément, je n'aime pas, mais alors pas du tout ce genre d'endroit.

Je glissais le paquet dans la poche intérieure de mon gilet et partie acheter une baguette de pain à la boulangerie juste à côté.

A 18h20, je rentrais chez moi. Ma mère me lança un regard perplexe et m'interrogea :

"Tu en as mis du temps ! 20 minutes pour acheter une baguette ?

-Il y a avait du monde, mentis-je. Tu sais comment est la boulangère, elle discute avec tout le monde ! Une vraie piplete !"

Ma mère rit. Sur ce point, je n'avais pas menti, la boulangère est vraiment très bavarde ! Et puis cela me faisait une excuse potable pour être sortie longtemps simplement pour une baguette.

J'embrassais ma mère, puis mon père et montais dans ma chambre.

Je sortis le paquet de cigarettes de ma poche et le mit dans une petite poche de mon sac de cours.

Je fis mes devoirs pendant 1h, car j'avais une rédaction de français à finir.

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Le lendemain, j'arrivais au lycée 20 minutes avant le début des cours, heure à laquelle arrivait Justin, ses potes et les filles avec qui ils traînent.

Je scrutais les environs du lycée et, au bout de quelques minutes, je les aperçus.

Je m'avançais vers le groupe des filles, et plus particulièrement celle qui se trouvait le plus à gauche. Je l'avais déjà vu fumer.

Elle avait les cheveux noirs avec de grosses boucles - pas naturelles, cela ce voit tout de suite. Elle était trop maquillée à mon goût, et ses lèvres étaient tellement pulpeuses que j'aurais juré qu'elles étaient fausses.

Quand j'arrivais devant elle, je n'eus même pas le temps d'ouvrir la bouche qu'elle me dit avec une voix de fille prétentieuse :

"Qu'est-ce que tu veux, toi ?

-T'aurais pas un briquet ?"

J'avais posé cette question le plus naturellement possible, même si je n'avais jamais demandé ça auparavant, vu que je ne fumais pas - oui je dis bien fumais.

"Tu fumes, toi ?" Me fit-elle avec un air arrogant.

En guise de réponse, je sortis le paquet de cigarettes de ma poche et l'agita devant elle.

Un air étonné s'afficha sur son visage. Elle finit par sortir son briquet de sa poche et le déposer dans ma main.

"Merci" dis-je en lui faisant un sourire forcé.

Je m'éloignais des filles de quelques mètres.

J'ouvris mon paquet de cigarettes et en sortis une. Je la fixais un petit moment, me demandant si c'était vraiment une bonne idée.

Mais je me ressaisis, mis la cigarette entre mes lèvres et l'alluma avec le briquet.

Je tirais une fois sur ma cigarette et le regrettais aussitôt.

La fumée engorgea mes poumons et j'eus l'impression de ne plus pouvoir respirer. Je retirais immédiatement la cigarette d'entre mes lèvres et fus prise d'une quinte de toux.

Derrière moi, j'entendis des rires. Je me retournais et vis que les filles, mais aussi les mecs, riaient de moi. Et même Justin rigolait et se fichait de ma gueule.

Je jetais la cigarette par terre et l'ecrasais sur le sol, tout en essayant de stopper ma toux. Après ce qui me parut une éternité, j'arrêtais enfin de tousser. Je lançais le briquet à la fille aux cheveux noirs et partis en direction du lycée, le goût désagréable du tabac toujours en bouche.