Chapitre 15

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J'étais dégoûtée de moi même. Je suis vraiment pitoyable. Voilà c'est ça : pitoyable.

Je sortis de la salle de bain à mon tour, traînant les pieds. Justin allait sûrement m'éviter maintenant, à supposer qu'il ne serait pas déjà parti.

Je sortis mon téléphone et regardais l'heure. Minuit. Il me restait une bonne heure avant de rentrer.

Je fumais une cigarette, mais cela ne m'aida pas à oublier.
Je pris alors la pire résolution de ma vie : boire pour noyer ma peine.

J'arrivais vers Luke et lui demandais de me resservir un shot de vodka, et par la même occasion de me laisser la bouteille entière.

Il eut un air grandement étonné - ce qui peut se comprendre - mais ne dit rien et me tendit un verre plein, puis la bouteille.

Sincèrement, un shot devrait me suffir. Mais j'avais gardé la bouteille au cas où. Je contemplais mon verre une dernière fois, puis l'avalais cul-sec. La sensation était moins brûlant que la dernière fois, mais ce n'était pas non plus super agréable.

Mais je n'en avais pas assez. Ce seul verre ne m'avais pas suffi. Je n'arrivais pas à oublier son regard et son expression moqueuse.

Alors je fis quelque chose qui étonna tout les gens autour de moi et qui m'étonna moi-même : je bus à la bouteille. Grande gorgée par grande gorgée. Après trois ou quatre fois, je commençais même à trouver ça bon. Alors je recommençais. Une fois, deux fois, cinq fois. Jusqu'à ce que je m'aperçois que la bouteille était vide.
J'ai bu à moi toute seule les trois quarts d'une bouteille de vodka, moi qui n'avais jamais touché à l'alcool auparavant.

Ma tête commença à tourner violemment. Trop violemment. Je marchais en titubant, cherchant avec peine un canapé libre sur lequel m'asseoir. Je voyais flou. Je fus prise de hoquet. Les gens me regardaient bizarrement. Et aucun ne m'aidait, évidemment.
Lorsque je trouvais un canapé sur lequel personne n'était assis, je dus mal évaluer la distance, car, voulant me laisser tomber dessus, je me retrouvais par terre, allongée sur le parquet froid. Mais j'avais trop mal pour bouger.

Je sentis soudain des bras me soulever. Luke. Il m'allongea sur le canapé et me recouvrit avec une couverture qui traînait par là.

Ouah. Qui eut crut qu'il puisse être aussi gentleman ?

Ce furent mes dernières pensées. Je m'endormis.

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Lorsque je me réveillais, ma tête me lançait. Je me redressais péniblement et vis que quasiment tout le monde étai parti, à part une dizaine de personnes qui aidaient à ranger et à nettoyer.

J'aperçus mon sac sur la table basse. Je m'en emparais et en sortis mon téléphone. Il indiquait 4h20.

Merde, merde et re merde !!!

Cela fait plus de 3h que j'aurais du rentrer !

Je sortis le plus rapidement possible de la maison de Jessica et me rendit à l'arrêt de bus. Il y avait encore des bus à cette heure là, à mon grand soulagement. Il arriva à 4h30.

Je m'assis à l'avant, le plus près possible de la porte, essayant de ne pas stresser. Mais cela m'était bien évidemment impossible.

Puis, je me dis que finalement, mes parents étaient à coup sur en train de dormir et que, par conséquent, ils n'en sauraient rien.

Lorsque j'arrivais devant chez moi, j'ouvris la porte le plus doucement et le plus discrètement possible pour ne faire aucun bruit. Mais il faut avouer que c'était plutôt difficile. L'alcool ne me réussi pas.

J'enlevais mes talons avant de rentrer.
Je posais mon sac sur la table quand la lumière s'alluma.
Je me retournais, croyant avoir appuyé inconsciemment sur l'interrupteur.
Mais ce que je vis contredit cette pensée.
Mes parents se tenaient debout devant moi, les bras croisés et l'air sévère.
Il était tous les deux en pyjama, les cheveux ébouriffés. Ils avaient d'énormes cernes. On aurait dit qu'ils m'avaient veillé toute la nuit.

"Sais-tu quelle heure il est, jeune fille ?" commença ma mère, le ton rempli de colère.

Je déglutis.

"Oui, il est...
-Tard, me coupa mon père. Trop tard.
-Je sais, désolée...
-Ta copine n'a pas d'horloge chez elle ? Ton téléphone était déchargé ?
-Non, c'est juste que je me suis endormie.
-Et elle ne t'a pas réveillé pour te dire qu'il était l'heure que tu rentres à la maison ?
-Non... Parce que je n'étais pas chez elle."

Je décidais de leur dire la vérité. Enfin presque. Je n'avais qu'à dire que j'avais passé la soirée chez Jessica, mais pas pour une fête, évidemment.

"Où étais-tu alors ?!
-Chez une amie, Jessica. Mais comme vous ne la connaissez pas j'avais peur que vous n'acceptiez pas.
-Un mensonge !! Ma fille m'a menti ! C'est la meilleure ! Cria ma mère.
-Et combien étiez-vous chez Jessica ? Au moins cinquante j'imagine ? Fit mon père.
-Non, on était que toutes les deux.
-Mensonge ! Encore un mensonge ! Reprit ma mère. Tu pus l'alcool et la cigarette à plein nez ! Tu étais à une "fiesta" et tu ne nous as rien dit !"

D'un coup, l'alcool s'empara de moi et parla à ma place. À mon grand regret.

"Et bien ouais, ouais j'étais à une fête, même qu'on était cent, que j'ai fumé et que j'me suis bourrée la gueule ! Mais vous êtes tellement coincés que si je vous l'avais dit vous auriez jamais accepté ! Alors fallait bien que j'vous mente ! Et puis la cigarette, ce pas la première fois que j'y touche, hein ! J'en fume deux par jour ! Et oui madame ! Deux par jour !"

Prise par la colère, ma mère me mit une gifle monumentale. Ma joue me brûlait atrocement. Mais, sans savoir pourquoi, je me mis à rire. Je rigolais pendant un long moment, mon ventre se tordant tellement je riais. Enfin, c'était l'alcool qui riait à ma place.
Si j'avais été sobre, je n'aurais jamais balancé ces horreurs à mes parents et je ne leur aurai jamais avoué que je fume.
Mais ce qui est fait est fait. Demain c'est le week-end. Je resterais donc enfermée dans ma chambre, essayant de trouver une solution. Si toutefois il y a une solution.

Please, look at me (Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant