Chapitre 17

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Je suis encore choquée par ce qu'il vient de se passer : il m'a embrassé ?! Justin, MON Justin m'a embrassé ?!

J'ai l'impression d'être dans un rêve et en même temps je plane en plein doute.

Aurait-il... des sentiments ?
Impossible. Quoique, il m'a quand même embrassé ! Ça veut bien dire quelque chose, non ?

Je le vis s'éloigner dans un amas de lycéens sortant de leurs salles de classe.
Pas une minute à perdre, il fallait à tout prix que je le rattrape.
Je commençais à l'appeler et à pousser sans gêne la moindre personne se trouvant sur ma route.
Mon sang battait à tout rompre, si fort que je l'entendais qui bourdonnait dans mes oreilles.

Je dois savoir. Il le faut.

Il était ralenti par la foule et, heureusement pour moi, lui n'avait bousculé personne, ce qui fait que je réussi à le rejoindre assez rapidement.

Je posais ma main sur son épaule pour attirer son attention. Il se retourna brusquement vers moi.
Je pris mon courage à deux mains, fixais mes yeux dans les siens et me lançais :

"Justin, pourquoi tu...
-Je t'ai dit embrassé uniquement pour te faire taire, si c'est ce que tu veux savoir."

Il fit demi-tour, continua son chemin et disparut au milieu de la foule, me laissant seule avec mon désespoir.

Mon coeur venait de se briser en mille morceaux qui se rebrisèrent eux-mêmes.
Il avait répondu avec son air agacé et énervé.
Il n'avait aucun sentiment pour moi. Il n'en a jamais eu. Et il n'en aura très certainement jamais.

Et à ce moment-là, au beau milieu des étudiants qui se pressaient dans les couloirs, je ne pus retenir la larme douloureuse qui s'échappa de mon oeil et qui roula sur ma joue.

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L'amour. À quoi ça sert, au juste ?
À briser des coeurs ? À détruire des vies ? À nous laisser sans espoir et n'avoir pour seul point d'attache sur Terre que nos parents et notre famille ?
Putain d'amour. Malsain, dégueulasse, infâme, sadique, machiavélique. Voilà pour moi les mots qui qualifient le mieux ce sentiment profond qui nous paraît si beau au premier abord mais qui, en vérité, est si destructeur.
Je ne sais plus où j'en suis.
Je pense que mon moral remonterait un peu si mes parents étaient là pour me réconforter. Mais non ! Il a fallu que je merde avec eux aussi !

Quelle fille minable je suis ! C'est pathétique...

Je refermais mon journal dont la page que je venais de recouvrir d'encre était trempée de larmes.
Je n'avais rien écrit dedans depuis plus de 3 ans maintenant. Mais là, j'en avais vraiment besoin.

Je soupirai et me levai de mon lit.
Je me dirigeai vers mon miroir et je crus faire un arrêt cardiaque en apercevant mon reflet.

Ma pauvre fille. Non mais t'as vu ta tête ?! Et tu pleures pour quoi en plus ? Un mec ?

Je séchais quelques larmes qui furent l'instant d'après remplacées par une dizaine d'autres encore plus grosses.

Je décidais de descendre prendre un paquet de cookies aux pépites de chocolat, espérant qu'ils pourraient m'aider à me remonter, ne serait-ce qu'un tout petit peu, le moral.

Ma mère était dans la cuisine en train de vider le lave-vaisselle.

"Bonjour." me dit-elle.

Je fus surprise. J'allais rétorquer quelque chose mais je ne dis rien, trop heureuse de n'entendre ne serait-ce que le son de sa voix depuis 3 jours.

"Bonjour." répondis-je.
J'aurais aimé retenir le reniflement qui suivit, mais ce dernier n'eut pas l'air d'être d'accord.

Ma mère tourna la tête vers moi.

"Ça n'a pas l'air d'aller." dit-elle la mine inquiète.

Je ne pus rien répondre. Je fondis en larmes instantanément.
Ma mère courut vers moi et s'empressa de me prendre dans ses bras.

Lorsque j'eus retrouvé plus ou moins mes forces, on s'assit sur le canapé.

"Qu'est-ce qui ne va pas ma puce ?
-C'est... le nouveau dont je t'avais parlé...
-Ah oui, lui. Et alors, il t'a fait du mal ?
-N... Non. C'est juste que je suis a... amoureuse de lui, mais ce n'est pas ré... réciproque... bégayais-je à cause du trop plein de larmes.
-Qu'est-ce que tu en sais ma chérie ? Si ça se trouve, il t'aime bien lui aussi, mais tu ne t'en rends pas compte.
-Non ! Il me l'a dit ! Il m'a dit en face qu'il ne m'aimait pas..."

Ma mère ne sut quoi répondre. Je n'ajoutai rien non plus.
Elle m'autorisa à ne pas aller en cours le lendemain.
Je la remerciais et allais me coucher sans dîner, n'ayant absolument plus faim.

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J'aurais pensé que la journée du mardi aurait été reposante, puisque je n'allais pas en cours.
Mais ce fut le contraire. Justement, je n'allais pas en cours. Donc je n'avais pas à me concentrer sur un cours de maths ou sur une quelque autre matière.

Mon cerveau restait donc inlassablement bloqué sur lui. Impossible de me débarrasser de l'image de lui en train de me dire indirectement d'aller me faire voir.

Je ne pleurais pas. Je pensais d'ailleurs que je ne pourrais plus pleurer de toute l'année, étant donné la quantité infinie de larmes que j'avais versé la veille.

Je sortais sur mon balcon fumer une cigarette toutes les heures. Vers la fin de la journée, ce délai passa à une demi-heure.
J'essayais d'écouter de la musique, de regarder un film ou des séries, mais rien ne fit.
Même la nicotine ne parvenait pas à me faire oublier.
Alors je pensais que rien ne le pouvait.

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Le mercredi, je devais retourner au lycée pour ne pas rater davantage de cours, à mon grand regret.
Ma tristesse ne s'était que très légèrement atténuée. Je devais avoir des cernes immenses sous les yeux car quasi tous les lycéens me regardaient passer.

Même les profs s'en apercevaient, mais au moins ils avaient l'intelligence et la bonté de ne rien dire et de me saluer normalement.

Malgré mon désespoir, je m'étais résolu à me concentrer uniquement sur mon travail scolaire. Déjà parce que mes résultats avaient baissé depuis que je m'intéressais à Justin, mais surtout pour oublier celui-ci.
Je savais qu'en me focalisant sur mon travail, je ne serais concentrée ou perturbée par aucune autre chose.

En cours d'anglais, Justin était là avant moi - une première pour lui.
Il leva la tête vers moi et, voyant mon état, me lança un regard... inquiet ?

Non, pas inquiet, Kelly, il te l'a déjà fait savoir, il s'en fout royalement de toi.

Je lui lançai un regard noir, ce qui eut l'air de l'étonner un petit peu, et allais m'asseoir pour écouter la prof débiter son monologue.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 13, 2017 ⏰

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