Lettre de Marcus à Fanny

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Le lundi 25 mai 2015


Ma chère Fanny,

Cela fait maintenant trois mois que je suis en mer. Trois mois sans avoir de tes nouvelles, c'est long. Très long. Je sais que tu n'as pas accepté que je parte loin de toi, mais sache qu'à présent je regrette amèrement ma décision...


Rien ne se passe comme prévu, tout est un fiasco. Les histoires que l'on m'avait racontées étaient fausses. Si j'avais su... Le premier mois la mer était déchaînée. Tous les soirs je priais pour me réveiller le lendemain sain et sauf. Je suis passé plusieurs fois à côté de la mort mais bien heureusement Dieu ne veut pas encore de moi.


Le deuxième mois a été je pense, le pire de tous. Je pensais souvent à toi malgré le mal que ça me procurait. Je m'imaginais avec toi, marié et ayant un enfant. Nous l'avions nommé Léo, le prénom que tu aimais tant. Il était beau, extrêmement beau même. Une version miniature de toi.


En parlant de notre ''futur'', je repense souvent au temps où tu me suppliais de t'épouser. J'aimerais revenir en arrière et te demander ta main dans les règles de l'art. Un dîner aux chandelles dans un des restaurants les plus chics de Marseille. Je me serai agenouillé devant toi, aurai scruté tes magnifiques yeux bleus perçants et aurai murmuré d'une voix douce:

<< Ma chère et tendre Fanny, mon amour, ma mie, voudrais-tu rendre fou de joie un homme éperdument amoureux de toi en l'épousant? >>

Tu aurais eu les larmes aux yeux de bonheur, des étoiles dansant dans tes billes bleus émerveillé. Et tu m'aurai répondu d'une voix tremblante un "oui" tant attendu.


J'y pense trop souvent, malheureux et désespéré. Le côté égoïste de mon âme espère que toi aussi tu y songe et que tu m'attends, que tu attends mon retour. Qui sait, peut-être m'aimes-tu encore, moi ce pauvre être triste. Et comme on dit, l'espoir fait vivre...


Enfin j'arrête de te parler de ceci car je vais bientôt souiller cette lettre par mes larmes peu retenues ces trois derniers mois. Plus gaiement, le paysage est exquis. Une beauté à en couper le souffle, comme toi. Tout est bleu, profond, sans fin. Lorsque je prends la mer, l'horizon me prend par surprise et je suis estomaqué. Les lointaines montagnes, les divers poissons...


Bien que cet horizon soit beau, peu à peu je m'en lasse. Cet ancien désir, cette ancienne soif d'aventure, de découverte s'estompe et laisse place à une sorte de quotidien silencieux, trop silencieux, et solitaire.


Tu me manques, Marseille me manque, ma famille aussi et j'en passe... J'y réfléchis de plus en plus mais je crois, non en fait j'en suis sûr, que mon retour ne sera pas dans longtemps.

Bisous mon ange et à bientôt, je t'aime, Marcus.


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Voilà alors je poste cette lettre qui était mon sujet et rédaction de brevet blanc. Je devais écrire une lettre à partir d'un passage d'un texte de Marcel Pagnol, et vu que j'en suis assez fière j'ai décidé de vous le partager. Voilà bisous et à bientôt...

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