1. Match France-Pologne

4.5K 208 330
                                    

Dimanche 4 décembre 2022, 16h (heure française)
France-Pologne
8e de finale

La tension dans l'air est palpable. Les gradins du stade Al-Thumama Doha sont remplis de supporters qui acclament leurs équipes respective.

La mi-temps approche à grand pas et aucuns de nous n'a encore marqué de but. Si on ne fait rien pour arranger ça, on va se prendre une sacré raclé par notre coach.

Pour l'instant c'est nous qui menons le jeu, le numéro 5 fait la passe au numéro 11 qui l'envoie au 8 avant qu'elle me parvienne. Je n'ai que quelque seconde pour analyser la situation et faire le choix le plus stratégique. Je suis beaucoup trop loin pour pouvoir marquer mais parmi le rassemblement de la défense polonaise je repère le numéro 9 qui n'est autre qu'Olivier.

Et c'est sans attendre qu'après une passe décisive de ma part, il tire dans les cages malgré une tentative de réception du gardien, Wojciech Szczęsny. Le ballon atterri dans le filet, alors je cours derrière lui quand celui ci se jette au sol, les genoux glissant sur l'herbe célébrant son 52e but et le propulsant immédiatement au meilleur buteur de l'histoire des bleus.

Lorsqu'il se relève je me jette dans ses bras. Il passe ses mains autour de ma taille et je passe la mienne derrière son cou. Ses yeux couleurs océan plonge dans les miens et j'esquisse un sourire. Les lèvres de se dernier s'étirent à leurs tour et plus rien d'autre n'existe autour. Les bruits de la foule, les autres joueurs de notre équipe qui s'accumulent vers nous, ou encore les milliers de téléspectateurs devant leur télévisions entrain de nous regarder. Je n'entend que mon cœur battre à tout rompre dans ma poitrine et je ne sais pas si c'est l'euphorie d'avoir marqué un but ou ce contact inattendu avec Olivier. Peut être les deux. Je suis désemparé par l'inattendu sentiment que je ressens à ce moment là.

Notre étreinte ne dure que quelque seconde mais pour moi elle semble être une éternité.

Il fini par me relâcher et mes crampons fusionnent de nouveau avec le sol. Le match reprend rapidement son cours avant que l'arbitre siffle la fin de la première mi-temps.

Didier Deschamps, notre coach nous félicite pour notre premier but mais ne manque pas de soulever toute les erreurs que l'on a commises lors de ses 50 premières minutes. Je tente de lancer quelque coups d'œil à Olivier mais celui-ci est trop concentré pour m'accorder un pauvre regard.

Le match a repris et les deux buts que j'ai marqué nous on assuré la victoire avec un score de 3-1.

Dommage que le second but d'Olivier n'est pas été accepté. L'arbitre Jesus Valenzuela a déclaré une faute envers le gardien polonais au moment de son tire. Pourtant ce dernier n'a eu besoin de personne pour embrasser le sol avec le ventre avant de commencer à se plaindre de douleurs dorsale lorsque le ballon a pénétré à l'intérieur des cages.

Mais peut importe, le plus important finalement c'est qu'il seront chez eux lorsqu'on jouera les quarts de final contre l'Angleterre ou le Sénégal la semaine prochaine.

Après un débrief avec Deschamps, on rentre tous dans les vestiaires célébrer notre victoire avant de prendre nos douches. Ils sont déjà tous sous les jets d'eau quand je suis encore entrain de défaire mes lacets. Je pense être le seul quand du coin de l'œil je vois  quelqu'un s'asseoir à côté de moi. C'est lui.

Je fais comme si je ne l'avais pas vu et retire mes baskets. Il imite mes mouvement et le silence devient insupportable. Je m'appuie sur les bruits de fond de nos coéquipiers entrain de parler mélangés a ceux de l'eau pour dissiper ma gêne.

- Tu m'ignore ? Demande t'il pour briser le silence assourdissant.

-C'est plutôt à moi de te poser la question, ai-je répondu en retirant mon deuxième crampons.

Il baisse les yeux ne sachant pas quoi répondre. Il enlève son haut et je ne peux m'empêcher de parcourir son corps. Mes yeux suivent le tracé de ses abdos avant de se poser sur les prénoms tatoués en dessous de ses clavicules. Jade et Evan. Les prénoms de ses enfants.

Il se relève et de ses mains il retire son short. Ses bras se contracte et je regarde les inscriptions en latin tatoué sur le droit qui n'est autre qu'un verset biblique.

"Domi­nus Regit Me Et Nihil Mihi Deerit"

C'est comme si sa peau me parlait et qu'elle déconseillait a la mienne de frissonner en le regardant. Gêné, je détourne le regard et celui ci laisse échapper un rire. Je manque un battement au son rauque de sa voix.

-Ça sert à rien de te cacher, je t'ai vu, affirme t'il amusé.

-Je ne vois pas de quoi tu parles, ai-je rétorqué alors que le rouge me monte aux joues.

-Tu sais très bien de quoi je parle, et je te comprend, commence t'il en se levant, et je rassemble tout mon courage pour ne pas baisser le regard. Un corps comme le mien ne mérite pas d'être caché.

Un sourire narquois se dessine sur son visage et pris d'un fous rire je forme une boule avec mon maillot pour lui jeter dessus. Il rigole à son tour avant de s'immiscer à l'intérieur des cabines de douches. Je ne tarde pas à le rejoindre, lui et les autres joueurs. Nos coéquipiers félicitent nos performances, je suis aussi content qu'eux mais mon esprit est ailleurs.

Nous finissons par sortir rejoindre notre car en direction de l'hôtel dans lequel on séjourne pendant la compétition.

Olivier est assis seul au fond et pianote sur son téléphone. D'un pas peu assuré je le rejoins pour m'assoir à côté de lui.

Je m'installe confortablement et lorsque le car a démarré il me propose un écouteur. Je l'accepte et les première notes de "C'est plus l'heure" résonne dans mes oreilles. C'est ma chanson préférée, et il le sait.

Coup de foudre (Mbappé x Giroud)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant