Les larmes d'une âme

Treize larmes

Je suis juste à côté de toi,
pourtant tu ne me vois pas.
Parce qu'elle est là.

Je suis là depuis toujours,
Elle est arrivée hier.
Mais c'est comme si elle avait toujours été là. Dans l'ombre. A attendre le moindre de mes faux pas pour venir prendre ma place.

Je te regarde,
Tu la regardes.
Et elle te regarde en retour.

Et moi, je voudrais disparaître.

Je ne suis que la personne de trop.
La personne qu'on traine comme un boulet à son pied.
La personne qu'on ne veut pas laisser toute seule, mais qui dérange par sa simple présence.

Alors elle se tait. Elle se fait petite. Elle arque son dos. Elle regarde le sol. Des fois même, elle a des moments d'absence. Comme si elle était dans un rêve. Comme si elle regardait un film à travers ses yeux. Le son commence à devenir granuleux, lointain, comme dans une radio. La vue commence à devenir floue. Les visages s'effacent. Elle ne sait plus comment elle est arrivée ici. Elle se sait plus pourquoi elle est ici. Est-elle censée dire quelque chose ? Mais si elle dit quelque chose, l'entendra-t-on ? Alors les doutes l'a fait se taire encore plus. Elle arque son dos à s'en faire mal. Elle regarde le sol encore plus fort. Elle voit les larmes s'écraser durement par terre et elle n'entend que le bruit de leur collision. Pourtant, les autres, eux, entendent la conversation, les oiseaux qui chantent, les bus et les voitures qui se klaxonnent, et les regards qui ne cessent pas de crier l'amour qu'ils se portent. La seule chose qu'ils n'entendent pas et qu'ils n'entendront jamais, c'est le cri indigné de tes larmes.