Les larmes d'une âme

Dix-sept larmes

Depuis quelques temps, je ne vois plus très bien. Tout est devenu gris. Tout est devenu flou.
Je préfère rester dans mon lit dans le Noir pour ne pas m'en rendre compte.
Parce que personne ne veut m'enlever ce voile que j'ai devant les yeux.

Depuis quelques temps, je ne touche plus très bien. Quelque chose a changé. Plus rien n'est doux sous ma peau. Plus aucun frisson sur ma peau.
Je préfère éviter tout contact physique pour ne plus être déçue.
Parce que personne n'a réussi à me faire lever la chaire de poule sur mon épiderme.

Depuis quelques temps, je n'hume plus très bien. Chaque odeur me semble similaire entre elles. Où sont passés ces parfums si singuliers qui me faisaient vibrer ?
Je préfère faire abstraction. Si je ne fais pas attention, j'arrêterais de me poser des questions.
Parce que personne ne veut me réveiller de cet enfer inodore.

Depuis quelques temps, je n'entends plus très bien. Aucun son, aucune chanson ne se raccroche à mon cœur comme un lien.
Je préfère me parler à moi même. Ma voix m'irrite plus que tout, ma voix me fait saigner, ma voix me fait pleurer, mais c'est mieux que l'ignorance des sentiments.
Donc j'attendrai que quelqu'un vienne panser mes plaies.

Depuis quelques temps, je ne mange plus très bien. Les aliments ont perdus leur saveur. Il ne reste que le goût du rien sur ma langue.
Je préfère me goinfrer de petites pastilles roses. C'est mauvais, mais ça me rend heureuse.
J'attendrai qu'une personne me fasse le même effet que cette pastille pour arrêter.