Dix-huit larmes

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Tu n'es plus là.

Mais ce n'est pas de ta faute,
La maladie a décidé pour toi.
Alors si tu n'y es pour rien, pourquoi je ressens tant de colère envers toi ?
Tu n'avais pas le droit de partir comme ça.
La maladie t'as empêché d'avancer et toi, tu l'as accepté. Tu es partie en lui tenant la main comme si elle t'avait sauvé la vie.
Elle est vicieuse, la maladie.
Elle te fait croire qu'il n'y a qu'une issue.
Et toi, désespérée, désemparée, tu finis par y croire.
Je te l'avais dit pourtant ! Je t'avais dit de te battre.
Tu avais déjà pris ta décision.
La décision de ne faire plus qu'un avec elle.
Était ce elle avec qui tu as passé tous ces bons moments ?
Était ce elle qui a pris tant soin de toi ?
Était ce elle qui te faisait rire aux éclats ?
Je me sens insultée.
Elle m'a tout pris. Toi, mon bonheur, ma capacité à ressentir.
Dans la nuit, je l'entends la maladie. Je l'entends rire. Elle jubile d'avoir réussi à t'éloigner de moi pour toujours.
Et maintenant ?
Prend-elle soin de toi, de là où tu es ?
Es-tu seule ?
Je veux te rejoindre.
Tout me manque.
Ton parfum, ton rire, tes blagues, ta présence, ton soutien.
Tes câlins me manquent. Même si je repoussais ton toucher en marmonnant que tu m'énervais, la vérité c'est que j'attendais que ça.
Mais ça, je ne te l'ai jamais dit. Et tu ne le sauras jamais.
J'ai été bête.
Tu as été bête aussi.
Mais toi, tu me disais combien tu m'aimais.
Pourquoi je n'arrivais pas à te le dire en retour ?
Pourquoi c'était si dur de te retourner ces trois petits mots de rien du tout ?
Parce qu'ils sont tellement sincères que j'aurais probablement pleuré en les prononçant. Et ça, j'en avais conscience.
Sauf que maintenant, je ne pourrais plus jamais te les dire.
Tu es partie avant que j'en ai le courage.
J'ai été bête.
Et je t'aime pour toujours, mamie.

Les larmes d'une âme Où les histoires vivent. Découvrez maintenant